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Covid-19: les syndicats mettent en garde contre d'éventuels licenciements abusifs

13 avril 2020, 14:30

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Covid-19: les syndicats mettent en garde contre d'éventuels licenciements abusifs

Plusieurs entreprises ont déjà commencé à dégraisser avant l’annonce de l’extension du confinement jusqu’au 4 mai. Parmi elles, une compagnie très connue, réputée proche du pouvoir et engagée dans le business des jeux et des paris. Elle a déjà envoyé des lettres de licenciement à plusieurs de ses employés et à ceux des compagnies et organisations liées à elle.

Pour Ashok Subron, porte-parole de la General Workers’ Federation, «non seulement il y a des licenciements dans des compagnies employant moins de 15 personnes, mais certains contrats ont déjà été redéfinis quand les salaires n’ont pas été réduits.»

Ce dernier avertit ces employeurs qui procèdent déjà au dégraissage : «la nouvelle loi du travail ne permet pas le licenciement pour raisons économiques sans passer par le Redundancy Board (RB). Tout manquement à cette procédure sera considéré comme un licenciement injustifié.» La sanction, dit-il, est le paiement de trois mois de salaire par année de service. Jack Bizlall va plus loin. «La sanction ou le remède imposé peut aller jusqu’à la réintégration de l’employé licencié pour raison économique.» Cependant, le syndicaliste veut se retrouver avec des exemples concrets avant de se prononcer.

Reaz Chuttoo, président de la Confédération des travailleurs du secteur privé, signale toutefois que des compagnies employant moins de 15 employés ne sont ainsi pas obligées de passer par le RB. Il ajoute que l’extension de la période de confinement accorde un sursis aux travailleurs d’entreprises de plus de 15 employés ou dont les revenus sont plus de Rs 25 millions par an car le RB est fermé en ce moment. Il craint des licenciements massifs après le 4 mai. Reaz Chuttoo demande au gouvernement de préciser si l’État remboursera les salaires ou une partie des salaires pour le mois d’avril. «Au cas contraire», dit-il, «les employeurs risquent de procéder à des licenciements à tour de bras ou menaceront de licencier», en citant cette entreprise de paris, qui se plaint déjà de la perte de revenus due à l’arrêt des courses hippiques et des matchs de foot à l’international.

Contacté, Kevin Ramkaloan de Business Mauritius a déclaré qu’une entreprise ne peut toucher au Wage Support Scheme du gouvernement et procéder à des licenciements simultanément. Pour le mois d’avril, il demande plus de visibilité, en d’autres mots, que le gouvernement fasse savoir s’il contribuera au paiement des salaires. Les hauts cadres des entreprises devraient-ils également faire un effort ? Kevin Ramakaloan réplique qu’«il n’y a pas que les travailleurs qui souffrent.» Et d’ajouter que plusieurs hauts cadres d’entreprises privées touchant plus de Rs 100 000 par mois ont volontairement accepté de réduire leurs salaires de façon substantielle mais sans donner plus de précisions. Il pense que ces difficultés de paiement des salaires persisteront jusqu’à décembre.