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Christopher Fok: «La pandémie chamboule ma dernière année chez les moins de 18 ans»

7 avril 2020, 10:47

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Christopher Fok: «La pandémie chamboule ma dernière année chez les moins de 18 ans»

Le joueur de tennis mauricien Christopher Fok vit cette période de confinement au Maroc. Avec 735 personnes testées positives recensées en ce vendredi 3 avril, ce pays de l’Afrique du Nord est en urgence sanitaire depuis le 20 mars pour un mois. Une situation que le tennisman gère avec beaucoup de maturité. Agé de 18 ans, il continue sa formation sport et études au centre international de tennis à Casablanca.

Comment vivez-vous cette crise sanitaire loin de votre pays et de votre famille ?
En fait, cela ne change en rien mes projets. Comme prévu, je rentrerai en juin. Je vais bien et tout se passe bien pour moi. C’est pour mes parents que je m’inquiète. Je ne souhaite pas qu’il leur arrive quoique ce soit. Mais je leur fais confiance. Mon père Pascal est une personne rigoureuse. Il saura gérer cette situation. Je croise les doigts pour que tout se passe bien pour le reste de ma famille et mes amis.

Quelle est la situation au centre de haute performance ?
Nous sommes en confinement. Les joueurs marocains ont été renvoyés chez eux. Quelques joueurs étrangers ont pu rentrer chez eux sur des vols spéciaux. Nous sommes huit pensionnaires à être restés au centre. Il y a une réunion pour la mise en place d’un programme adapté à la situation. L’objectif est de ne pas trop nous écarter de notre plan de travail habituel. L’idée est de garder le rythme.

Racontez-nous votre journée type…
Selon le nouveau programme, j’ai deux heures d’études à partir de 8h15. De 10h30 à midi, on a une séance de préparation physique. Le déjeuner est servi vers 12h30. On prend un temps de repos avant une deuxième séance de préparation physique de 14 heures à 15h30. Après la douche, on reprend les cours de 16 à 18 heures. Après le dîner, on a un temps libre. Le centre a mis à notre disposition des jeux de société. Ils ont aménagé un terrain de mini-tennis dans la salle d’études où on peut jouer.

Tous les tournois ont été suspendus. Craignez-vous l’impact sur votre classement ?
La pandémie chamboule ma dernière année chez les moins de 18 ans. J’aurai souhaité enchaîner le maximum de tournoi pour engranger le plus de points. Si je suis bien positionné dans le classement international, j’aurai accès aux meilleures universités. Mon souhait c’est de poursuivre mon cheminement sur le circuit universitaire aux Etats-Unis.

Vous êtes actuellement classé 387e au niveau mondial chez les juniors, en quelle position souhaitez-vous terminer cette saison 2020 ?
Pour l’instant, je n’y pense pas. Je veux juste recommencer les tournois au plus vite. Je ferai de mon mieux pour remonter le plus rapidement. J’attends la fin de la crise sanitaire pour connaître le programme.

Vous avez disputé cinq tournois depuis le début de l’année dont les Championnats d’Afrique. Etes-vous satisfait de vos différentes performances ?
Pour les deux premiers tournois que je dispute au Kenya, j’accède aux quarts de finale. Ces résultats n’étaient pas mauvais. Mais en Afrique du sud, je perds deux tournois au premier tour. Je concède avoir fait une mauvaise opération lors du premier tournoi mais lors des Championnats d’Afrique des moins de 18 ans (NdlR : 10 au 16 février), j’ai surtout manqué de chance. J’ai perdu mon match en ayant deux balles de match au troisième set. En double, mon partenaire Bruno Nhaven et moi, nous nous sommes arrêtés en quarts. C'était vraiment dommage.

De retour au Maroc, vous perdez au premier tour du tournoi de Casablanca qui se joue sur votre surface de prédilection, la terre battue…
Ce tournoi était effectivement très important pour moi. Bien que je fusse très déterminé à mon retour, j’ai souffert d’une bronchite une semaine avant le grade 1. Même si j’ai perdu, j’ai fait un très bon match contre mon adversaire, AlejandroTurriziani Alvarez. Ce dernier est un des meilleurs joueurs espagnols nés en 2003.

Après ces revirements et le Covid-19, comment faites-vous pour rester motivé ?
Avant la suspension des tournois, je me sentais bien mentalement. J’étais très concentré sur les tournois grades 3 à mon programme mais le virus est venu tout gâcher. Et vu qu’on est dans le flou par rapport à la reprise des activités, on ne sait pas comment doser l’intensité de l’entraînement. On vit et s’entraîne au jour le jour. Mais au centre, on s’entraide et s’encourage.

La Fédération mauricienne de tennis privilégie un retour en Coupe Davis prochainement. Etes-vous prêt pour ce challenge ?
Oui, je le suis. Cela promet d’être une bonne expérience.