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Anil Jeetoo, l'un des guéris du Covid-19: «Si je n'étais pas parti à l'hôpital à temps…»

6 avril 2020, 17:49

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Anil Jeetoo, l'un des guéris du Covid-19: «Si je n'étais pas parti à l'hôpital à temps…»

Sa voix posée et reconnaissante transmet un message d'espoir depuis ce matin sur les ondes et la page Facebook d'une radio privée. Lui, c'est Anil Jeetoo, 49 ans. Il figure parmi les sept premiers patients qui à samedi étaient en voie de guérison, comme annoncé par le Premier ministre Pravind Jugnauth ce jour-là lors du point de la situation sur le Covid-19.

Bonne nouvelle, ce professionnel en informatique habitant Camp-de-Masque,  a quitté le centre de traitement de Pointe-aux-Piments dès le lendemain, dimanche 5 avril. Soit, quelques heures après que le résultat de son second «Exit Test» confirmant qu'il est à nouveau négatif au Covid-19 ait été obtenu. Le quadragénaire avec qui nous nous sommes entretenus au téléphone aujourd'hui ne cache pas son soulagement. Cela, même, s'il continue de suivre strictement les consignes du personnel soignant qui a été aux petits soins des locataires de ce centre. À savoir s'auto-isoler pendant sept jours additionnels.

«J'habite avec ma sœur et mes deux nièces qui fort heureusement ont toutes été dépistées négatives depuis le début. Il n'empêche que depuis que je suis de retour à la maison, je reste confiné dans ma chambre qui a une salle de bain attenante. C'est très important», raconte notre interlocuteur.

Revenant sur l'historique de sa maladie, Anil Jeetoo se rappelle avoir assisté à des funérailles à St-Paul il y a trois semaines. «Je me suis aussi rendu dans un supermarché dans cette localité. Deux jours après j'ai commencé à faire une poussée de fièvre atteignant jusqu'à 37°C. Par contre, je n'avais ni toux, ni n'étais-je enrhumé. Comme j'étais toujours fiévreux après avoir pris des médicaments, je me suis alors rendu à l'hôpital le plus proche de chez moi. Lorsque je reviens sur tout ça aujourd'hui, je me dis que je suis parti à temps. Sinon, ça aurait pu être plus grave».

C'était un dimanche lorsqu'il y a été admis dans une salle d'isolement. Un prélèvement lui a été fait et le mardi suivant, le résultat qu'il redoutait était confirmé.

«Le même jour j'ai été transporté dans une ambulance à l'hôpital de Souillac par un personnel en combinaison de la tête aux pieds. À ce moment-là, même si j'essayais de garder le moral haut, j'ai pensé au pire ayant suivi l'actualité étrangère avec le nombre de décès qui explose», confie Anil Jeetoo.

Une fois à Souillac, entre les médicaments  et la prise de température au quotidien, le patient a également commencé à avoir des difficultés respiratoires et avait perdu l'appétit.

Au bout de deux jours et demie, son état s'est fort heureusement stabilisé. Avec d'autres patients de l'établissement, dont trois qui étaient dans la même salle que lui mais à différente extrémité, il a alors été transporté au centre de traitement de Pointe-aux-Piment, où chacun a été isolé dans une chambre. Il raconte que dans le van qui les a transporté, la distanciation physique d'un mètre entre les occupants a été respectée.

«Sur place, nous avons été pris en charge par une autre équipe médicale qui a été aux petits soins tout au long de notre séjour. On nous demandait à chaque fois comment on se portait et de les tenir au courant si jamais on avait d'autres complications que mal de tête et de la fièvre. On nous prodiguait aussi des conseils comme des exercices dont des étirements à faire. J'ai commencé à prendre courage et l'appétit était revenu», soutient le professionnel en informatique.

Il s'est également adonné à du yoga, du Pranayam - contrôle du souffle et de la respiration. Il a beaucoup prié. Et, le Wi-Fi gratuit sur place l'a beaucoup aidé à surmonter cette épreuve avec «beaucoup de positivité». Après une semaine à Pointe-aux-Piment, sa température ne faisait plus yo-yo et était  redescendue à la normale. Puis est venu le  temps d'effectuer un premier «Exit Test».

«Certains dont moi avons eu la chance de voir nos deux "Exit Tests" être négatifs.Comme on était confiné, tout ce que je sais,  c'est que le jour où on a annoncé le résultat de notre second test, on était à quatre à quitter le centre. Je ne cesserai de remercier tous ceux qui ont prié pour moi. Et je demande aux autres de suivre les consignes des professionnels de santé à la lettre car je suis l'exemple même que ça rapporte ses fruits».