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Réouverture des supermarchés: des héros à tous les rayons

5 avril 2020, 20:15

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Réouverture des supermarchés: des héros à tous les rayons

Afflux de consommateurs dans les supermarchés et superettes, qui ont rouvert leurs portes le jeudi 2 avril après une fermeture totale d’une dizaine de jours dans le cadre du confinement lié au Covid-19. Masque au visage et gants aux mains, les caissières et «cleaners» se sont rendus au travail. Certains,  avec la peur au ventre…

«Si vous n’avez pas grand-chose à acheter, ne venez pas au supermarché. Restez chez vous. Ne vous exposez pas au virus et ne nous exposez pas dans la foulée.» Propos d’une caissière, d’une épouse, d’une maman… Qui a pas peur pour sa vie et celle de ses enfants, mais qui, malgré tout, se rend à son  travail. Fermés depuis une dizaine de jours dans le cadre du confinement pour lutter contre la propagation du Covid-19, les supermarchés et superettes à travers le pays ont rouvert leurs portes le jeudi 2 avril.

Si pour certains, cela a été dur de laisser enfants et conjoint à la maison pour aller travailler, pour d’autres, la question ne se pose même pas. Ils doivent se rendre au boulot afin de toucher leur salaire à la fin du mois. Caissières, cleaners, chauffeurs… Nous avons rencontré quelques-uns de ces personnes qui travaillent sur la ligne de front en ce temps de confinement.

Direction Winners de Terre-Rouge. Il est 11 heures. À l’extérieur, c’est un afflux de consommateurs. Tout le personnel du supermarché est à pied d’œuvre. Chaque employé a son rôle à jouer : soit de prendre la température des clients, de désinfecter les caddies ou encore de distribuer les hand sanitizers. «Ces employés prennent des risques. Je suis sûr que le seul fait d’être en contact avec un si grand nombre de personnes les effrayent. Mais ont-ils le choix ? Je pense qu’ils prennent sur eux et font de leur mieux pour rester aussi professionnels que possible», lâche un des consommateurs qui patientent depuis des heures sous un soleil de plomb. «Puis, ils sont bien équipés. Ils portent des masques et des gants, ce qui les aide à se sentir protéger, physiquement et mentalement», lance un autre consommateur un peu plus loin dans la file d’attente.

Justement, en ce qui concerne la protection, les caissières des supermarchés Jumbo se disent quelque peu rassurées. Outre le fait d’être «bien équipées», avec leurs masques, gants et hand sanitizers, elles n’ont pas de contact direct avec les clients. Elles sont postées derrières des vitres, installées à chaque comptoir comme des boucliers contre le coronavirus. Malgré cela, les caissières appréhendent le pire. «Avec le nombre grandissant de cas positifs et de décès liés au Covid-19, bien évidemment qu’on a peur. Pas seulement pour notre vie, mais aussi pour celle de nos proches. Mo pa pou pardonn momem si akoz mwa enn mo bann zanfan al gagn sa. Mais nous devons faire notre métier. Il n’y a aucun de mes amis qui a refusé de venir travailler», nous confie une employée, mère de deux enfants.

Toutefois, l’angoisse s’est installée de plus bel chez cette caissière lorsqu’elle a appris qu’un employé de Winner's a été testé positif au Covid-19, causant par la même occasion la fermeture de l’enseigne à Péreybère. «Zot dir mwa aret galoup deryer kas. Travay toulétan pou éna. Mé si mo gagn sa, mo pa pou kapav fer nanié ek mo kas.» Cette mère de famille préfère en rire. Mais au fond d’elle-même, elle est terrorisée. «Nous pouvons prendre toutes les précautions nécessaires, mais nous ne savons que très peu de choses sur cette maladie. Nous ne sommes nullement immunisés. Il n’y a qu’à prendre l’exemple de la police ou encore du personnel soignant. Les policiers, médecins ou infirmiers sont tous autant équipés que nous, mais nombre d’entre eux ont tout de même été testés positifs au coronavirus…» C’est pourquoi cette mère de famille veut que les clients prennent conscience du danger et de minimiser les sorties. «Ti dir zis zafer dé base, mé éna vini pou asté tout sort kalité zafer. Pensez aussi à nous.»

Il y a aussi les «ti madam nétwayé» dans l’enceinte des supermarchés qui s’attellent à leur tâche sans porter attention à ce qui se passe autour. «Pli for ki Bondié péna! Nou met tou dan so lamé. Parski nou bizin travay pou roul nou lakaz. Nou pou res lakaz, kouman nou pou fer?», disent plusieurs. Elles expliquent que leurs enfants leur conseillent de rester à la maison. Chose qu’elles ne peuvent se le permettre à l’heure actuelle, selon leurs dires. «Avec la ruée vers les supermarchés, il est impératif que tout le monde soit en poste. Mé nou finn tann dir bann séki malad ek inpé dan laz, kapav fer zot swa pou pa vini.»

«Kouma enn dimounn tousé dan bis, laper-la vini»

Parmi les employés qui sont sur la ligne de front en ce temps de confinement, nous retrouvons également des chauffeurs d’autobus et des receveurs – bien que le nombre habituel a été revu à la baisse. À l’instar de ce chauffeur d’autobus affecté au dépôt de la Compagnie nationale de transport de Rivière-du-Rempart. Il soutient que la compagnie ne dessert désormais que quelques lignes, avec un effectif réduit. «Dan bis osi pé ésey gard «social distancing» ek péna mem boukou dimounn ki pé vwayazé.» Toutefois, cet habitant de Roches-Noires avance que la peur est omniprésente. «Kouma enn dimounn tousé dan bis, laper-la vini, mem si nou met nou mask. Boukou pa ti lé travay ek ti pé dir ki ek «lockdown» bizin cancel bis.» Sauf que les employés des services essentiels, tels que les infirmiers, ont besoin du transport en commun pour se rendre au travail. Encore une fois, comme pour les employés des supermarchés, les chauffeurs et receveurs qui ont une santé fragile ou qui sont à un âge avancé ont été exemptés de travail. «Pé dir zot res lakaz, parski si zot gagn sa virus-la, li pou kapav fatal pou zot.»

«Si vous n’avez pas grand-chose à acheter, ne venez pas au supermarché. Restez chez vous. Ne vous exposez pas au virus et ne nous exposez pas dans la foulée.» Propos d’une caissière, d’une épouse, d’une maman… Qui a pas peur pour sa vie et celle de ses enfants, mais qui, malgré tout, se rend au travail. Fermés depuis une dizaine de jours dans le cadre du confinement pour lutter contre la propagation du Covid-19, les supermarchés et superettes à travers le pays ont rouvert leurs portes le jeudi 2 avril.

Si pour certains, cela a été dur de laisser enfants et conjoint à la maison pour aller travailler, pour d’autres, la question ne se pose même pas. Ils doivent se rendre au boulot afin de toucher leur salaire à la fin du mois. Caissières, cleaners, chauffeurs… Nous avons rencontré quelques-uns de ces personnes qui travaillent sur la ligne de front en ce temps de confinement.

Direction Winners de Terre-Rouge. Il est 11 heures. À l’extérieur, c’est un afflux de consommateurs. Tout le personnel du supermarché est à pied d’œuvre. Chaque employé a son rôle à jouer : soit de prendre la température des clients, de désinfecter les caddies ou encore de distribuer le hand sanitizers. «Ces employés prennent des risques. Je suis sûr que le seul fait d’être en contact avec un si grand nombre de personnes les effrayent. Mais ont-ils le choix ? Je pense qu’ils prennent sur eux et font de leur mieux pour rester aussi professionnels que possible», lâche un des consommateurs qui patientent depuis des heures sous un soleil de plomb. «Puis, ils sont bien équipés. Ils portent des masques et des gants, ce qui les aide à se sentir protéger, physiquement et mentalement», lance un autre consommateur un peu plus loin dans la file d’attente.

Justement, en ce qui concerne la protection, les caissières des supermarchés Jumbo se disent quelque peu rassurées. Outre le fait d’être «bien équipées», avec leurs masques, gants et hand sanitizers, elles n’ont pas de contact direct avec les clients. Elles sont postées derrières des vitres, installées à chaque comptoir comme des boucliers contre le coronavirus. Malgré cela, les caissières appréhendent le pire. «Avec le nombre grandissant de cas positifs et de décès liés au Covid-19, bien évidemment qu’on a peur. Pas seulement pour notre vie, mais aussi pour celle de nos proches. Mo pa pou pardonn momem si akoz mwa enn mo bann zanfan al gagn sa. Mais nous devons faire notre métier. Il n’y a aucun de mes amis qui a refusé de venir travailler», nous confie une employée, mère de deux enfants.

Toutefois, l’angoisse s’est installée de plus bel chez cette caissière lorsqu’elle a appris qu’un employé de Winners’ a été testé positif au Covid-19, causant par la même occasion la fermeture de ’enseigne à Péreybère. «Zot dir mwa aret galoup deryer kas. Travay toulétan pou éna. Mé si mo gagn sa, mo pa pou kapav fer nanié ek mo kas.» Cette mère de famille préfère en rire. Mais au fond d’elle-même, elle est terrorisée. «Nous pouvons prendre toutes les précautions nécessaires, mais nous ne savons que très peu de choses sur cette maladie. Nous ne sommes nullement immunisés. Il n’y a qu’à prendre l’exemple de la police ou encore du personnel soignant. Les policiers, médecins ou infirmiers sont tous autant équipés que nous, mais nombre d’entre eux ont tout de même été testés positifs au coronavirus…» C’est pourquoi cette mère de famille veut que les clients prennent conscience du danger et de minimiser les sorties. «Ti dir zis zafer dé base, mé éna vini pou asté tout sort kalité zafer. Pensez aussi à nous.»

Il y a aussi les «ti madam nétwayé» dans l’enceinte des supermarchés qui s’attellent à leur tâche sans porter attention à ce qui se passe autour. «Pli for ki Bondié péna! Nou met tou dan so lamé. Parski nou bizin travay pou roul nou lakaz. Nou pou res lakaz, kouman nou pou fer?», disent plusieurs. Elles expliquent que leurs enfants leur conseillent de rester à la maison. Chose qu’elles ne peuvent se le permettre à l’heure actuelle, selon leurs dires. «Avec la ruée vers les supermarchés, il est impératif que tout le monde soit en poste. Mé nou finn tann dir bann séki malad ek inpé dan laz, kapav fer zot swa pou pa vini.»

«Kouma enn dimounn tousé dan bis, laper-la vini»

Parmi les employés qui sont sur la ligne de front en ce temps de confinement, nous retrouvons également des chauffeurs d’autobus et des receveurs – bien que le nombre habituel a été revu à la baisse. À l’instar de ce chauffeur d’autobus affecté au dépôt de la Compagnie nationale de transport de Rivière-du-Rempart. Il soutient que la compagnie ne dessert désormais que quelques lignes, avec un effectif réduit. «Dan bis osi pé ésey gard «social distancing» ek péna mem boukou dimounn ki pé vwayazé.» Toutefois, cet habitant de Roches-Noires avance que la peur est omniprésente. «Kouma enn dimounn tousé dan bis, laper-la vini, mem si nou met nou mask. Boukou pa ti lé travay ek ti pé dir ki ek «lockdown» bizin cancel bis.» Sauf que les employés des services essentiels, tels que les infirmiers, ont besoin du transport en commun pour se rendre au travail. Encore une fois, comme pour les employés des supermarchés, les chauffeurs et receveurs qui ont une santé fragile ou qui sont à un âge avancé ont été exemptés de travail. «Pé dir zot res lakaz, parski si zot gagn sa virus-la, li pou kapav fatal pou zot.»