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Covid-19: transport public, l’arrêt des opérations réclamé

30 mars 2020, 21:30

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Covid-19: transport public, l’arrêt des opérations réclamé

Les compagnies d’autobus continuent d’opérer. Si, au départ, une trentaine d’autobus circulaient au niveau de la Compagnie nationale de transport (CNT), l’on apprend que seuls 16 autobus sont sur les routes, soit huit le matin et huit autres l’après-midi. Pour Roy Hamraj, président de la Transport Industry Workers Union (TIWU), la situation est grave. «Nous craignons pour notre sécurité. Nous demandons à la direction de prendre une décision et de stopper les opérations à travers le pays.» Selon lui, des employés mettent en péril leur santé et même leur vie. «Non seulement nous avons peur mais nous faisons face au comportement irresponsable de certains voyageurs.»

Payment en grosses coupures

Roy Hamraj raconte que plusieurs passagers choisissent de payer avec de grosses coupures de Rs 1 000 et Rs 500. «Quand nous leur avons fait comprendre que nous n’avions pas de change, ils se sont montrés agressifs. Face à ce genre d’attitude, nous ne pouvons opérer. D’ailleurs, les voyageurs se font rares depuis quelques jours.» Il en profite également pour passer un autre message à la direction sur le matériel donné par cette dernière comme protection face au Covid-19. «Nous avons dû nous battre pour obtenir le hand sanitizer. Et que dire des masques que nous avons obtenus ! On pourrait suffoquer avec.»

De son côté, Iqbal Sheik Abbas avance que les opérations seront maintenues au niveau de la United Bus Service (UBS). Le président de l’United Bus Service Employees Union soutient que, pour l’heure, une quinzaine de bus sont en circulation et desservent les différentes régions du pays. «Nous mettons nos vies en danger, même si nous faisons partie de ceux qui assurent les services essentiels.»

Sollicité, le directeur général de Rose-Hill Transport, Sidharth Sharma, ne pense pas stopper ses activités, en tout cas, pas tant que les voyageurs auront besoin de se déplacer. «C’est sûr, nous travaillons avec un personnel squelettique. Mais nous assurons le service pour venir en aide à ceux qui ont besoin de se déplacer, sur leur lieu de travail comme ceux qui exercent à l’hôpital de Beau-Bassin.» Toutefois, il explique qu’il ne peut forcer son personnel à continuer à travailler si ces derniers se sentent en danger. «Nous ne pouvons obliger qui que ce soit.»

Mais Anil Seeburrun, membre exécutif de la Flacq Bus Owners Cooperative Society, est ferme. Les autobus dans l’Est ont arrêté leurs activités depuis mardi dernier. «Si vous continuez à proposer le service, vous encouragez les gens à sortir de chez eux alors que nous sommes en confinement et faisons face à un couvre-feu. Nous prendrons une décision après le 31 mars pour voir si nous allons reprendre nos services ou pas.»

À la suite de nos nombreuses requêtes, une réaction du Road Transport Commissioner de la NTA, Kaushik Reesaul, est toujours attendue.

Victoria Urban Terminal: le constructeur garde espoir

Depuis le confinement national, le chantier du Victoria Urban Terminal est à l’arrêt. Selon Charles Derblay, Chief Executive Officer (CEO) par intérim de Victoria Station Limited, cette situation aura un impact sur le calendrier des travaux. S’il affirme attendre que le chantier prenne du retard, l’objectif de compléter les travaux en novembre de cette année est toujours maintenu.

«Une fois le confinement levé, nous nous remettrons au travail et prendrons les mesures nécessaires pour rattraper ce retard autant que possible», soutien-t-il. Car, pour la Victoria Station Limited, la priorité durant cette crise sanitaire reste la sécurité des ouvriers, de leurs familles et des Mauriciens. «Le plus important pour nous sera de mobiliser toutes les énergies afin de redémarrer le chantier une fois que le pays aura surmonté cette épreuve.»

Qui dit retard ou arrêt des travaux, dit aussi frais bancaires supplémentaires. À combien se chiffre le manque à gagner ? Charles Derblay estime qu’il est difficile d’avancer un montant pour le moment. «Tout dépendra du retard dans les travaux, et par conséquence, du loyer non perçu dans le prévisionnel de livraison des immeubles, parkings et autres commodités.»

Avant le «lockdown», la première poutre du principal bâtiment de la future gare, à Port-Louis, a été installée, le jeudi 5 mars. Elle mesure neuf mètres de long, fait 1 mètre de haut et 60 centimètres de large pour un poids total de 10 tonnes. Une centaine d’autres seront ainsi installées, dès la levée du confinement. Le Victoria Urban Terminal sera directement relié à la station de métro et abritera un food court ainsi que des commerces.

Impression d’artiste de ce que doit être la nouvelle gare Victoria.