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Covid-19: distribution alimentaire, ces bénévoles au secours des plus démunis

29 mars 2020, 20:30

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Covid-19: distribution alimentaire, ces bénévoles au secours des plus démunis

«Nos locaux, nos mobiles, notre véhicule de distribution… Tout est désinfecté», nous confie d’emblée Amannullah, 21 ans, trésorier de l’organisation non gouvernementale (ONG) M-Kids. «Quant à nous, les bénévoles, nous sommes équipés de matériel de protection, de tenues à longues manches et nous maintenons une distance sociale avec les bénéficiaires des dons alimentaires. Nous devons renforcer la sécurité au maximum, surtout avec la propagation du virus.»

Depuis le début du confinement, Amannullah ainsi que d’autres membres de l’association M-Kids préparent des vivres pour les plus démunis. À ce jour, l’ONG a distribué des paniers alimentaires à quelque 800 personnes.

«Certains Mauriciens doivent travailler le matin pour pouvoir se nourrir le soir. Mais confinés à la maison et sans travail pour l’instant, ils en sont privés. Nous avons créé des réseaux avec des ONG et acheté des nouilles instantanées, des grains secs, du lait, du thé, de l’huile, des biscuits, entre autres denrées de base, pour leur venir en aide», explique Arshad Joomum, membre du Conseil des religions et coordinateur de l’association caritative.

Obtenant un permis pour la distribution de vivres, les bénévoles ont pu également offert 300 repas chauds à des familles. Mais tout en s’activant pour ce geste altruiste, ces volontaires bravent les risques de contamination au Covid-19. «Nos volontaires, qui font face aux dangers, sont équipés de gants et de masques pour se protéger lors de la distribution. La désinfection régulière des mains avec des sanitizers est tout aussi récurrente», poursuit Arshad Joomum.

D’ajouter que la population, bien que confinée, peut contribuer à un fonds de soutien mis en place par M-Kids. Et à ce jour, Rs 220 000 ont été collectées, dont la moitié a été destinée aux produits distribués. «On publie tous les détails en ligne. Hélas, avec la progression de la maladie, il nous faut le maximum d’aide. Les supermarchés, planteurs et tout opérateur peuvent nous soutenir…»

«Tout le monde n’a pas les moyens»

De son côté, Pritima Fookeer, pâtissière et responsable de Pink’s Sweets à Bambous, est au four et au moulin en cette période de confinement. «Tout le monde n’a pas les moyens de s’acheter à manger. Qui plus est, les enfants sont à la maison. J’ai alors décidé de faire des gâteaux avec les produits de base que j’avais déjà et de les partager avec les nécessiteux.»

Étant en confinement, Pritima Fookeer avance qu’elle ne peut sortir pour la distribution directe. Elle a d’abord déposé ses gâteaux au poste de police. Et les associations comme SOS Village et Chrysalide en ont rapidement bénéficié.

Sollicitée par d’autres groupes, notamment des foyers d’accueil, la pâtissière dit confectionner des massepains que ces derniers viennent récupérer ensuite. «Bien sûr, on a peur face à la pandémie. Je prends mes précautions. Je reste à l’intérieur. Je garde mon masque et mes gants. Dès que mes boîtes sont empaquetées, je désinfecte les lieux.»

Un élan de solidarité également tissé par l’Association of Mauritian Manufacturers et Made in Moris pour aider les Mauriciens. «On essaie de servir de courroie de transmission entre 95 entreprises réunies pour des dons de nourriture et des associations caritatives», affirme une représentante. Un service de transport a été sollicité pour acheminer les denrées non-périssables aux bénéficiaires.

Et sur Facebook, une initiative citoyenne – Caddie Solidarité Covid-19 – a aussi été instituée. Destinée aux familles travaillant dans le secteur informel, elle permettra de collecter des dons pour la distribution de produits essentiels. Les donateurs et futurs bénéficiaires peuvent s’enregistrer.