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Covid-19: peur sur le Champ-de-Mars

27 mars 2020, 12:02

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Covid-19: peur sur le Champ-de-Mars

Alors que le pays est en confinement depuis une semaine et qu’on fait face à une véritable crise sanitaire, l’entraînement des chevaux se poursuit au Champ-de-Mars et au Centre Guy Desmarais à Floréal, ce vendredi 27 mars.

Pour rappel, après l’annonce du confinement, la GRA (Gambling Regulatory Authority) avait strictement interdit l’entraînement avant de revenir étonnamment sur sa décision suite aux représentations du Mauritius Turf Club (MTC).

Si cette décision a réjoui le MTC, mais surtout les entraîneurs et les propriétaires car il était question, selon eux, du «bien être des chevaux», force est de constater qu’elle ne fait pas nécessairement l’unanimité dans le giron.

En effet, la grogne est palpable chez les palefreniers, les jockeys, les trackriders et autres employés du MTC qui assurent l’entraînement chaque matin.

Mesures pas respectées

Après la hausse exponentielle du nombre de cas de contaminations jeudi, quelques-uns d’entre eux nous ont contactés pour nous exprimer leurs appréhensions par rapport aux conditions précaires dans lesquelles ils sont appelés à exercer leur métier.

Préférant s’exprimer sous le couvert de l’anonymat, par peur de représailles, ils affirment d’emblée qu’ils ont à cœur le «bien être des chevaux» mais ils craignent néanmoins pour leur santé ainsi que celle de leurs familles car ils estiment que les mesures barrières ne sont pas respectées.

«Il faut se rendre à l’évidence que plusieurs palefreniers et même certains entraîneurs ne portent pas tous des masques. Le hand sanitizer, n’en parlons pas, c’est une denrée très rare. Vu la nature de notre métier, on est en contact avec des gens dans plusieurs écuries, et c’est très risquant», nous fait remarquer un jeune cavalier, visiblement très inquiet.

Espace fermé

Il est important de savoir que les gens qui assurent l’entraînement le matin proviennent des quatre coins de l’île et qu’ils se côtoient dans un espace fermé aussi bien à Port-Louis qu’à Floréal. La promiscuité dans laquelle ils évoluent peut être effectivement une source d’inquiétude compte tenu de la contagiosité du Covid-19.

«La GRA a donné son aval au MTC pour tenir les entraînements. Mais la question que je me pose est combien d’officiers de la GRA sont venus au Champ-de-Mars depuis le début du confinement pour veiller à ce que les mesures barrières soient respectées», nous demande un palefrenier.

Centre de quarantaine à côté de l’hippodrome

«Le comble est qu’on a même trouvé moyen d'ouvrir un centre de quarantaine à une dizaine de mètres de l’hippodrome», constate-t-il avec un certain désarroi.

A en croire nos  interlocuteurs,  vu la rapidité à laquelle le virus se répand dans le pays, la crainte est que ce ne serait plus qu’une question de temps avant qu’un employé de l’industrie hippique se retrouve contaminé.

«Si cela se produit, on n’imagine pas le nombre de personnes dans le giron qu’on sera contraint de mettre en quarantaine ? Dans une telle éventualité, y aura-t-il encore des palefreniers qui seront disposés à braver le confinement au risque d’être infectés, pour venir nourrir les chevaux chaque matin ? L’heure est grave et il faut impérativement que les autorités et le MTC agissent avant qu’il ne soit trop tard», devait-ils conclure.