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Trafic d’héroïne: une suspecte de 71 ans reste en cellule

27 mars 2020, 10:45

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Trafic d’héroïne: une suspecte de 71 ans reste en cellule

Agée de 71 ans, elle avait été placée en état d’arrestation le 12 avril dernier, après avoir été impliquée dans un trafic de drogue d’une valeur de Rs 14 072 400. Par le biais de son avocate, Priyanka Gungah, elle avait fait une demande de remise en liberté mais s’est heurtée à un refus devant la justice la semaine dernière, avant la fermeture de la cour. La magistrate estime qu’aucune condition ne peut être imposée à cette habitante de Plaine-Verte, vu qu’il est clair qu’elle connaît les rouages du trafic de drogue.

Retour sur son arrestation à l’aéroport de Plaisance. Le vol EK 703 d’Emirates Airlines vient d’atterrir. Des policiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) et de la Custom Anti-Narcotics Section (CANS) de l’aéroport effectuent un exercice de profilage sur certains passagers. Aihaji Kamara, un Sierra-Léonais, est interpellé juste après qu’un autre passager est intercepté. 

Il se présente comme un journaliste venu couvrir la visite du président de la République du Kenya à Maurice. Sauf que sa version n’est pas convaincante, étant donné que les enquêteurs estiment que c’est bizarre qu’il ait fait le déplacement après l’arrivée du président kenyan. 

Pendant toute l’opération, Aissa Baccus, qui se trouve dans le well-wisher hall, assiste à la scène. Elle prend même des photos du premier passager que les officiers de l’ADSU et de la CANS avaient interpellé. Repérée, la septuagénaire est accostée par des officiers. Sur son cellulaire, outre la photo du premier passager qu’elle a prise, la galerie de son téléphone comprend un cliché du Sierra-Léonais qu’elle n’a pas vu interpeller. L’étranger avait purgé 938,18 grammes d’héroïne. 

Enregistrements sur portable

Lors de sa convocation la semaine dernière, Aissa Baccus a été confrontée aux enregistrements trouvés sur son portable. Une tierce personne lui explique que son rôle consiste à récupérer de l’argent avec des trafiquants de drogue qu’elle devait remettre au Nigérian à travers des passagers. Des billets électroniques ont été récupérés sur son téléphone. 

Après avoir examiné son portable, la police est arrivée à la conclusion que l’étranger avait 50 boulettes d’héroïne dans son corps. «Non, je ne veux pas écouter les enregistrements et je ne sais pas d’où sortent ces billets électroniques. D’ailleurs, c’est un dénommé Vido, avec qui je me suis rendue au Thaïlande en décembre 2019, qui m’avait demandé de me rendre à l’aéroport pour identifier ces personnes. Je n’ai pas voulu lui refuser du fait qu’il m’a aidée à subvenir à mes besoins», a-t-elle dit aux enquêteurs la semaine dernière.

Prenant en considération le fait qu’elle n’a pas été en mesure de fournir d’explications plausibles quant aux preuves, la magistrate Shavina Jugnauth est d’avis que la vielle dame ne peut être libérée. «Le risque de s’enfuir vu ses connexions avec des personnes en Nigeria est présent. Elle peut également récidiver étant donné que la drogue est un ‘business’ lucratif.» Pour toutes ces raisons, l’ancienne employée d’école s’est vu refuser la liberté conditionnelle.

La magistrate Shavina Jugnauth a, dans la foulée, demandé aux enquêteurs de compléter l’enquête dans les plus brefs délais, même si cela comprend des ramifications internationales. Quant au dénommé Vido, il est recherché. L’affaire a été fixée à une date ultérieure, permettant aux enquêteurs de communiquer le stade de l’enquête.