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Injonction sur les Mauriciens bloqués: «Le gouvernement a bougé son petit doigt à la suite de notre démarche»

21 mars 2020, 17:15

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Injonction sur les Mauriciens bloqués: «Le gouvernement a bougé son petit doigt à la suite de notre démarche»

«C’est grâce à notre démarche légale que le gouvernement a bougé le petit doigt, en permettant à Air Mauritius d’opérer trois vols ce samedi. Il ne faut pas croire que c’est une faveur du gouvernement de permettre aux Mauriciens de rentrer au bercail.» Rajen Narsinghen est catégorique et ne mâche pas ses mots face à la décision qui est tombée le vendredi 20 mars.

Sollicité pour une réaction par l’express, samedi, à la suite du communiqué de la compagnie d’aviation nationale qui a précisé qu’il y aura trois vols en provenance de Mumbai, de Johannesburg et de Londres, le Senior Lecturer de l’université de Maurice confie qu’une motion sera présentée le lundi 23 mars devant la juge en référé, pour faire part qu’il n’ira pas de l’avant avec sa demande d’injonction. Demande dans laquelle il avait sollicité un délai supplémentaire pour permettre à sa fille, une étudiante en droit, qui se trouve à l’aéroport de Heathrow en Angleterre, de revenir sur notre territoire.

Toutefois, le constitutionaliste a tenu à réitérer que le Premier ministre, qui devra communiquer sa décision quant à une solution pratique devant la Cour suprême, a pris cette initiative grâce à un document portant sur un jugement du Privy Council qui avait été déposé en cour vendredi. «La population doit connaître la raison derrière cette décision. Tant mieux si le chef du gouvernement a mis de côté son ego», poursuit Rajen Narsinghen, qui a retenu les services de Mes Bokhoree et Dulloo.

Autre demande d’injonction

Idem pour l’autre demande d’injonction de l’étudiant Jeremy Ng Chian Afoke, qui se trouve à l’aéroport de Dubaï. L’un des avocats confirme que le panel se présentera devant la juge Karuna Gunesh-Balaghee le lundi 23 mars, pour indiquer s’ils donneront suite à leur requête. «Tout dépendra, si notre client peut arriver à Maurice», dit l’homme de loi.

Pour rappel, c’était par l’entremise de l’avoué Kaviraj Bokhoree, et Me Nabiil Kaufid, que le Mauricien Jeremy Ng Chian Afoke, a demandé à la cour d’émettre un ordre intérimaire interdisant au Premier ministre d'accorder un si court délai aux Mauriciens qui souhaitent revenir au pays.

Jeremy Ng Chian Afoke avait expliqué dans sa plainte qu’il a quitté le territoire mauricien en septembre 2016 pour se rendre à l'université de Waterloo au Canada pour étudier. Au début de janvier 2020, il est allé travailler à New York. «Depuis que la compagnie dans laquelle je travaille a fermé à la suite de la propagation du coronavirus, j'ai pris un vol d'Emirates pour venir à Dubaï le 19 mars vu que la frontière pour retourner au Canada est inaccessible», poursuit le jeune homme de 22 ans.

Ne pouvant ni se rendre au Canada ni retourner à Maurice, il a demandé à la cour vendredi de geler la décision du Premier ministre pour qu’il puisse rentrer sur notre territoire d'ici 48 heures. Jeremy Ng Chian Afoke estime, dans la foulée, que la décision d chef du gouvernement est «anticonstitutionnelle, déraisonnable, irrationnelle, injuste» et contraire aux articles 1, 15, 18 et 20 de la Constitution.