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Centres de quarantaine: le quotidien des patients

18 mars 2020, 20:30

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Centres de quarantaine: le quotidien des patients

«Tout d’abord, après avoir passé le test de température, le passager est conduit au centre de quarantaine dans un véhicule du ministère», précise le Dr Vasantrao Gujhadur, directeur des services de santé publique. Par mesure de prévention, les passagers n’ont pas le droit de rencontrer leurs proches mais peuvent tout de même les contacter par téléphone, pour les prévenir de leur admission en quarantaine.

«Leurs bagages et effets personnels sont en leur possession au centre de quarantaine. Si toutefois ils souhaitent les laisser avec un proche, ils peuvent trier les affaires qu’ils souhaitent garder et laisser le reste avec un officier du centre. Ce dernier les remettra aux proches du patient, à l’entrée du centre», ajoute notre interlocuteur.

 
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Au centre, les patients doivent respecter et maintenir une certaine distance les uns des autres. «Il y a une distance minimale d’un mètre à conserver entre les patients. Ils leur est demandé également de garder leur masque en journée.»

Au centre de quarantaine de Quatre-Sœurs, qui a reçu la visite du Premier ministre et du ministre de la Santé hier, mardi 17 mars, les patients peuvent échapper à l’ennui en regardant des programmes télévisés. Pour ces personnes confinées depuis le 6 mars – 25 Mauriciens en provenance de Chine et d’Italie – les journées peuvent sembler interminables. «Nous faisons tout notre possible pour leur donner le maximum de confort. Néanmoins, des distractions, telles que les jeux de société, ne sont pas autorisées afin d’éviter tout contact entre les patients», indique le directeur des services de santé publique.

En ce qui concerne leurs besoins sanitaires, une salle de bains est à la disposition des confinés. Les patients sont invités à mettre leurs vêtements sales dans un sac qu’un officier remet ensuite à leurs proches. L’exercice est le même pour les vêtements propres que ces derniers remettent aux patients. «À Quatre-Sœurs, il y a aussi une machine à laver à la disposition des patients», souligne le Dr Vasantrao Gujhadur.

Quant à la préparation des repas, elle revient aux hôpitaux situés à proximité des centres. Dans le cas de celui de Quatre-Sœurs, c’est l’hôpital de Flacq qui s’en charge. Avant l’admission d’un patient au centre, ce dernier doit alors informer les officiers s’il a des allergies ou autres. Les patients ont cependant une seconde option. S’ils ne souhaitent pas manger le repas offert, leurs proches peuvent remettre aux officiers du centre leur nourriture. À Quatre-Sœurs, un réfrigérateur est également disponible.

Par ailleurs, lors de sa visite, Pravind Jugnauth s’est entretenu avec des patients ainsi qu’avec des infirmiers. «Les patients m’ont fait part qu’ils sont bien traités ici, et je suis d’ailleurs moi-même très satisfait de l’organisation du centre. Je tiens également à rassurer que des dispositions ont été prises afin que les habitants de la région n’aient aucun contact avec les gens d’ici.»

Comment s’organise-t-on ?

Le ministère de la Santé s’active dans l’optique de pouvoir placer ceux qui sont en provenance des zones à risque en quarantaine. Outre des confinements dans les deux nouveaux centres qui se sont ajoutés à la liste, soit celui de Belle-Mare, samedi, et un autre à Pointe-aux-Piments, lundi, hier, c’était au centre de Pointe-aux-Sables que des personnes ont été placées.

«Nous étudions toutes les possibilités qui s’offrent à nous. Et, effectivement, d’autres lieux seront aménagés, au fur et à mesure. Mais pour l’heure, nous ne divulguerons aucun endroit concerné», soutient un officiel de la Santé. La raison est simple : éviter que les habitants ne contestent d’avance l’initiative du ministère. «Nous avons déjà essayé auparavant le dialogue, comme à Quatre-Sœurs, mais nous n’avons pas eu des résultats positifs. Cela s’est terminé avec une manifestation des habitants», poursuit-il. Du coup, dorénavant, tout est fait par le ministère de la Santé dans la plus grande discrétion. «Mais soyez assurés que toutes les options sont à l’étude en ce moment, pour ne pas être pris de court par les événements.» Ainsi, les lieux des prochains centres ne seront pas connus avant que des personnes n’y soient placées.

À hier, sept endroits étaient dotés d’un centre de quarantaine à travers le pays, soit Anse-La-Raie, Pointe-Jérôme, l’hôpital de Souillac, Quatre-Sœurs, Belle-Mare, Pointe-aux-Piments et Pointe-aux-Sables.