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Brutalité policière alléguée: l’ADSU le prend pour un trafiquant de drogue

17 mars 2020, 09:46

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Brutalité policière alléguée: l’ADSU le prend pour un trafiquant de drogue

Une allégation de brutalité policière a été rapportée au poste de police de Piton. Celui qui l’a faite compte déposer plainte l’affaire à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC). Ce cas soulève plussieurs questions. Les limiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) se sont-ils trompés de personne dans leur recherche du suspect Yuvraj Ramkurrun impliqué dans une affaire d’importation de drogue ? (voir hors-texte) Avait-il un lien avec le suspect ? Qu’est-ce qui a poussé la police à croire que la victime était bien l’homme recherché ? 

Cet habitant de L’Espérance Trébuchet âgé de 32 ans, tente de trouver des réponses à toutes ces questions avec l’aide de son avocat. Il nous raconte le calvaire qu’il a vécu le dimanche 8 mars. Vers 17 heures, ce jour-là, il était en compagnie de son épouse quand sept policiers avaient débarqué chez lui. «J’ai entendu mes chiens aboyer et des gens qui criaient devant mon portail. Je suis allé voir et j’ai vu deux personnes. Quand je leur ai demandé ce qu’ils cherchaient, ils m’ont répondu : ‘Ouver pa poz kestion nou bann lapolis nou ena pou fer la ouy.’ Alors que j’étais à l’étage, je leur ai demandé de me montrer leur mandat de perquisition. Je n’ai pas été impoli envers eux. Je suis tout de suite descendu.» 

Une fois sorti de la chambre, il est malmené par cinq officiers qui se trouvaient déjà à l’intérieur de la maison. «La porte d’entrée n’était pas enfoncée, je suppose que les policiers ont dû faire irruption par une fenêtre ouverte.» 

Il dit avoir d’abord cru que c’était des voleurs et que les deux officiers à la porte étaient à leur trousse. Mais selon lui, lorsqu’il a ouvert la porte aux deux policiers, ces derniers l’auraient agressé. «Sans décliner leur identité, ils m’ont bousculé jusqu’à me blesser.» En même temps, il dit avoir vu trois autres enquêteurs qui immobilisaient son épouse. Il indique également que lorsque les policiers lui ont montré leur mandat de perquisition, il n’a pu que décerner son prénom. 

Le plaignant est troublé par cette situation. «J’ai vainement essayé de les convaincre qu’ils se sont trompés de personne et je leur ai demandé de vérifier ma carte d’identité. Mais l’un deux m’a dit qu’elle est fausse. J’ai tellement insisté que le chef de l’équipe a contre-vérifié par des appels téléphoniques et c’est alors que les autres ont compris qu’ils s’étaient trompés. Ils ont ensuite quitté ma maison.» En quittant les lieux, les policiers lui disent qu’«ils ne sont pas venus pour un ou deux pouliah mais pour un gros coup.» 

Une source officielle de la Police Press Office explique que si jamais que le plaignant estime que ses droits ont été lésés, il peut porter plainte à l’IPCC.

 

 

 

 

Un Nigérian au coeur de l’affaire

<p><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/article/donatus_chinedu_onukwube.jpg" width="310" /></p>

<p>Le 6 mars dernier, Donatus Chinedu Onukwube, un Nigérian de 33 ans, arrivé de Nairobi sur le vol KQ 274 de <em>Kenya Airways</em>, est arrêté à l&rsquo;aéroport. Se présentant comme un <em>businessman </em>qui va séjourner dans un hôtel à Mahébourg, il est intercepté par la <em>Customs Anti-Narcotics Unit</em> lors de son passage dans le <em>Green Channel </em>en présence de l&rsquo;ADSU de l&rsquo;aéroport. 19 boulettes d&rsquo;héroïne sont retrouvées dans ses sous-vêtements et en sa possession la somme de 1 050 dollars (Rs 39 900). Il accepte de coopérer avec l&rsquo;ADSU et avoue avoir avalé encore 47 boulettes qu&rsquo;il purgera ensuite. Ce qui représente 1085gm valant Rs 16 millions. Une opération de livraison contrôlée va finalement aboutir à l&rsquo;arrestation d&rsquo;un Mauricien dénommé Yuvraj Ramkurrun, un serveur âgé de 30 ans et habitant Montagne-Longue. Une fois sorti de l&rsquo;hôpital, le Nigérian a comparu en cour de Mahébourg sous une accusation provisoire d&rsquo;importation de drogue. Comme la police a objecté à sa remise en liberté, il a été reconduit en cellule policière. Yuvraj Ramkurrun a également été reconduit en cellule policière après sa comparution en cour, le 11 mars, sous une charge d&rsquo;<em>&laquo;attempt to possess heroin with purpose of distribution&raquo;.</em></p>