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Des mauriciens de milan racontent: quand le coronavirus met le Calcio hors-jeu

15 mars 2020, 17:10

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Des mauriciens de milan racontent: quand le coronavirus met le Calcio hors-jeu

#andratuttobeneet #iostoacasa. Deux slogans signifiant : «tout ira bien» et «je reste à la maison», illustrent parfaitement l’état d’esprit des Italiens en ce moment, frappés de plein fouet par la pandémie de coro-navirus. À hier, le bilan était de 17660 cas, 1266 morts et 1439 personnes guéries.

Pour ne rien arranger, le football est également touché de plein fouet, depuis que le défenseur de la Juventus Turin, Daniele Rugani, a été testé positif au coronavirus, ce qui a poussé la star Cristiano Ronaldo à se mettre en quarantaine dans l’île de Madère, au Portugal. Les joueurs de la Juve, de l’Inter et même de la Fiorentina sont directement concernés.

Tous les grands monuments et les lieux de vie de Milan sont désertés, tout comme la gare feroviaire et le métro, comme si la vie s’était arrêtée.
Tous les grands monuments et les lieux de vie de Milan sont désertés, tout comme la gare feroviaire et le métro, comme si la vie s’était arrêtée.

Nos compatriotes sur place témoignent de la situation cahotique qui prévaut. «Le coronavirus est vraiment fatal pour les personnes âgées, surtout les plus de 70 ans, puisque la moyenne d’âge des personnes décédées est de 81 ans d’après les statistiques. Plus de mille morts, c’est un moment très triste pour l’Italie et si ça continue, notre économie sera complètement paralysée», regrette Ashley Juddoo.

En effet, en Italie, après avoir fermé les écoles, les bars, les restaurants, ce sont les parcs qui se voient clôturer à leur tour. Dimanche dernier, le premier ministre, Giuseppe Conte, a mis la région de Lombardie et 11 provinces en zone rouge (lockdown), avant de faire basculer carrément tout le pays dans le rouge le lendemain, devant l’ampleur de la maladie.

Pas de fête de l’indépendance pour la diaspora

Ce qui signifie «des lois très sévères», relate Ashley Juddoo, «on ne peut pas sortir de la maison sans raison valable, on risque des amendes ou même d’aller en prison. On n’a le droit de sortir que pour aller travailler, au supermarché ou à la pharmacie. Les rues sont désertes, les bars n’ouvrent qu’à des horaires donnés, les magasins sont vides».

Dishan Ramessur ne dit pas autre chose. «Vous ne pouvez quitter la maison que pour des besoins professionnels, des raisons de santé et des cas urgents. Si nécessaire, ces besoins doivent être attestés par une ‘auto-déclaration’, qui peut également être faite immédiatement en remplissant des formulaires fournis par la police ou téléchargés sur internet. Une fausse déclaration est un crime, vous payez une amende. Mais bon, les Mauriciens savent se débrouiller d’une façon ou d’une autre ‘cote bisin tracé’...»

Ainsi, il n’y a plus aucun loisir, comme si la vie était suspendue. «La diaspora mauricienne n’a pas pu fêter l’indépendance le 12 mars, notre tournoi de foot annuel à Milan a été renvoyé, ainsi que des fêtes culturelles à Rome, Bari, Catania et Palerme», énumère Ashley.

Une situation qui aurait pu être évitée? Elle a été sous-estimée, selon Dishan Ramessur. «Les autorités ont pris des mesures radicales maintenant, mais le gouvernement aurait dû le faire dès le début. Aujourd’hui, l’Italie est en zone rouge. Mais pour moi, la vie continue normalement, je dois travailler même si les autorités nous disent de rester chez nous le plus possible pour diminuer la propagation du virus. Pour certains c’est possible, pour d’autres non. »

Les Italiens, grands amateurs de football, n’ont également plus de matches du Calcio à se mettre sous la dent. «Ils seront obligés de reprendre la Série A dans quelques semaines, ils ne vont pas annuler la saison», juge Ashley Juddoo, fan de l’AC Milan, «parce que la Juventus, la Lazio et l’Inter ont peu de différence de points, on ne peut pas donner le titre à la Juve avant la fin comme ils vont sûrement le faire pour Liverpool en Angleterre. Il faudra continuer à jouer, même à huit clos.» Nos compatriotes prient pour que le pire soit derrière eux et que la situation redevienne rapidement à la normale.