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La Ferme du Pommeau: une escapade pleine de fraîcheur et d’authenticité

14 mars 2020, 20:01

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La Ferme du Pommeau: une escapade pleine de fraîcheur et d’authenticité

Le dépaysement est possible rien qu’à 45 minutes de vol de chez nous, soit à La Réunion. Plutôt que de se cantonner à la touffeur des villes réunionnaises, il vaut mieux gagner les hauteurs, plus particulièrement la Plaine- des-Palmistes, située en moyenne à 1 400 mètres d’altitude, où l’air est plus frais. Et découvrir son unique hôtel classé deux étoiles, la Ferme du Pommeau, qui allie tradition et confort.

Autant en été, il fait une chaleur poisseuse dans les villes longeant le littoral réunionnais, autant en gagnant les hauts, on est cueilli par une agréable fraîcheur, le thermomètre affichant actuellement des températures oscillant de 17 à 19° Celsius.

La Ferme du Pommeau, auberge tout en bois et sol en tomette, aménagée il y a plus d’une trentaine d’années par un Français, un certain M. Vilmont, tombé amoureux des lieux, s’étend sur plus d’un hectare. Niché au cœur de la Plaine-des-Palmistes, l’établissement est cerné, d’un côté, par une chaîne de montagnes comprenant plusieurs pics, à savoir le Morne St François, le Piton Dextor et le Piton de l’Eau, et de l’autre, par un rempart avec une magnifique vue sur la cascade Biberon.

Les amateurs de randonnées y viennent en raison de sa proximité avec la forêt de Bébourg Bélouve, une des deux forêts les plus importantes de La Réunion et qui sépare deux communes, celle de la Plaine-des-Palmistes et celle de Salazie. À partir de la Plaine-des-Palmistes, il est possible de se rendre au Piton de la Fournaise, qui est à une heure et demie de route de l’hôtel.

À l’origine, La Ferme du Pommeau était une véritable ferme abritant des caprins, des moutons, des lapins, des volailles et des oies. Il y avait aussi un immense potager et des pommiers dans la cour. Ces arbres donnaient du fruit à gogo, d’où l’appellation pommeau donné à l’établissement et qui est un alcool de l’ouest de la France, issu de l’assemblage d’un jus de pomme fraîchement pressé à de l’eau-de-vie de pomme. Tout ce qui était consommé à l’auberge qui ne disposait alors que de six chambres, était élevé et cultivé sur place.

L’unique concurrent de cet établissement à l’époque était l’Hôtel des Plaines, situé après la mairie du village mais il a fermé ses portes depuis longtemps. Si bien que La Ferme du Pommeau est le seul hôtel où l’on peut faire halte lorsqu’on va en randonnée.

Le chef Eddy Payet.

L’établissement a connu de très beaux jours sous la direction de son propriétaire d’origine, qui y organisait régulièrement des bals et des soirées dansantes. S’il a décidé de se séparer de ce lieu il y a environ cinq ans, c’était pour aller rejoindre ses enfants en Grande-Bretagne. Après deux repreneurs, La Ferme du Pommeau a été rachetée il y a deux ans par quatre partenaires dont deux Mauriciens. Ceux-ci n’ont pas chômé. Ils ont rénové 13 chambres sur un total de 19, soit 15 doubles dont une aménagée pour accueillir une personne handicapée, deux triples et deux familiales. Toutes disposent d’une salle de bains et toilettes en suite.

L’hôtel comprend une piscine à ciel ouvert chauffée. De l’activité fermière, ils ont conservé quelques poules et des lapins pour le plus grand bonheur des enfants, qui adorent aussi l’immense jardin. Les pommiers sont toujours là, de même que des lianes grimpantes rapportant des barbadines, fruits ressemblant à s’y méprendre à ceux de la passion mais de plus petite taille et en plus goûtés. Dans les buissons pousse çà et là une minuscule orchidée endémique au parfum doux. La goyave de Chine s’y développe aussi mais de manière contrôlée.

La cuisine à La Ferme du Pommeau, qui est familiale mais raffinée, a été confiée au chef Eddy Payet. On y mange des plats authentiquement réunionnais comme le cabri masalé, le rougail saucisses créoles fumées, le civet zourite, le ti-jacques boucané ou le canard à la vanille. Mais le chef se fera un plaisir de servir un magret ou un confit de canard ou encore une entrecôte de bœuf ou un souris d’agneau aux puristes. Le chef est aussi un spécialiste des préparations à base de palmistes qui laisseront les Mauriciens songeurs sur les autres possibilités de cuisson de ce mets délicat.

En été, raconte Fanny de la Faye, serveuse polyvalente qui y travaille depuis plus de deux ans, l’hôtel est fréquenté à moitié par des touristes et à moitié par des Réunionnais, tous en quête de fraîcheur. «En hiver, ce sont surtout des touristes – des Français, des Allemands, des Suisses – qui viennent chez nous pour aller en randonnées. Récemment, nous avons eu des Tchèques et des Sud-Africains mais ils sont plus rares»,  raconte-t-elle. Mais quelle que soit la saison, lorsque le Piton de la Fournaise se réveille, les Réunionnais viennent dormir à La Ferme du Pommeau pour pouvoir aller admirer les coulées de lave incandescentes.

Fanny de la Faye, serveuse polyvalente.

Maurice serait un marché à développer, selon Fanny de la Faye. «Les tourismes réunionnais et mauricien sont complémentaires. Les touristes qui viennent ici pour des randonnées –généralement des Zorey à la retraite (NdlR: des Français) – font deux ou trois jours à La Ferme du Pommeau avant de se rendre à Maurice pour profiter des joies de la plage et se reposer.» Elle ajoute que plusieurs clients reviennent régulièrement à l’hôtel en raison de la qualité du service dispensé par 11 employés dont neuf travaillent à plein-temps, et de la finesse de la cuisine.

La Ferme du Pommeau affiche généralement complet en week-end. Ce sont soit des promeneurs du dimanche qui y font halte, soit des amateurs de bonne chère venus faire honneur aux petits plats concoctés par le chef Eddy Payet et aux rhums arrangés préparés par Fanny de la Faye.

Bien qu’en période hivernale, la température chute drastiquement au point de descendre jusqu’à 3° Celsius certains jours, le bois ambiant emmagasine la chaleur. Ce qui fait que les chambres ne sont pas trop froides. Et puis, chacune d’elle dispose de couettes et même de chaufferettes pour les plus frileux. Le restaurant est quant à lui chauffé par un beau feu de cheminée, qui est alors perpétuellement allumé.

Comme ce n’est pas la place qui fait défaut sur ce terrain, les propriétaires de La Ferme du Pommeau ont un projet d’agrandissement avec un rajout d’une vingtaine de chambres plus haut de gamme afin de proposer une offre complète aux visiteurs de passage.