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Sida: le deuxième cas mondial de guérison d’un patient atteint du VIH

11 mars 2020, 09:00

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Sida: le deuxième cas mondial de guérison d’un patient atteint du VIH

Un patient atteint du VIH, ayant bénéficié d'une greffe de cellules-souches, est désormais «guéri», ce qui en fait le deuxième au monde à se remettre de cette maladie, ont annoncé ses médecins mardi, 10 mars. 

Près de dix ans après le premier cas confirmé d'un patient souffrant du VIH ayant réussi à s'en débarrasser, ce deuxième cas, connu comme «le patient de Londres», n'a montré aucun signe du virus depuis 30 mois, selon les résultats publiés dans la revue The Lancet HIV. Un an plus tard, son équipe a franchi ce pas. «Nous suggérons que nos résultats représentent une guérison du VIH», écrivent-ils, après avoir testé des échantillons de sang, tissus, sperme.

«Nous avons testé un nombre assez considérable de lieux où le virus aime se cacher et pratiquement tout était négatif», hormis quelques restes «fossiles» de virus non actif, a expliqué à l'AFP le Pr Gupta. «C'est difficile d'imaginer que toute trace d'un virus qui infecte des milliards de cellules a été éliminée», s'est-il réjoui.

Comme le «patient de Berlin», l'Américain Timothy Ray Brown considéré guéri en 2011, ce «patient de Londres» a subi une greffe de moelle osseuse pour traiter un cancer du sang, et reçu ainsi des cellules-souches de donneurs porteurs d'une mutation génétique rare qui empêche le VIH de s'implanter, le CCR5.

Le fait que la guérison du patient de Berlin soit restée isolée pendant près de dix ans laissait penser à certains que ce n'était qu'un coup de chance. «Nos conclusions montrent que le succès de la transplantation de cellules-souches comme traitement du VIH, pour la première fois rapportée il y a 9 ans pour le patient de Berlin, peut être reproduite», estiment les chercheurs qui espèrent désormais d'autres succès.

«D'autres patients ont bénéficié d'un traitement similaire, mais aucun n'est aussi loin dans la rémission […]. Il y en aura probablement d'autres, mais cela prendra du temps», a commenté le Pr Gupta. En attendant, le patient de Londres a décidé de révéler cette semaine son identité dans un entretien au New York Times. «Je veux être un ambassadeur d'espoir », a expliqué Adam Castillejo, 40 ans, qui a grandi à Caracas, au Venezuela.

Mais les chercheurs reconnaissent que pour l'instant leur méthode n'est pas une solution pour les millions de personnes qui vivent avec la maladie dans le monde et la contrôlent grâce aux antirétroviraux à prendre à vie. La procédure utilisée pour les deux patients guéris est très lourde et risquée, posant des questions «éthiques», souligne le Pr Gupta.

«Il faut mettre en balance le taux de mortalité de 10 % pour une transplantation de cellules-souches et le risque de mort si on ne fait rien», selon lui. «Un travail tel que celui-là est important pour le développement de stratégies de traitement qui pourraient être applicables plus largement», a toutefois commenté le Dr Andrew Freedman, de l'université de Cardiff, pas impliqué dans l'étude.