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Inondations à Bramsthan: l’heure est au nettoyage

9 mars 2020, 22:25

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Inondations à Bramsthan: l’heure est au nettoyage

Après la surprise du dimanche 8 mars, les habitants de Bramsthan devaient, ce lundi, nettoyer leurs maisons et débarrasser leurs affaires complètement abîmées par l’eau qui les a envahis. Ils avaient fort à faire. La montée des eaux a été subite, mais tout remettre en place prend beaucoup plus de temps. En espérant que les fortes pluies attendues les épargnent.

Ketsia Dardenne raconte qu’à la vitesse à laquelle l’eau est arrivée, elle a juste eu le temps de prendre son fils et sa fille, de débrancher l’électricité et de sortir par la fenêtre. Tout a été noyé, la télévision, les affaires d’école, la nourriture.

Swastee et Rajesh Leung n’étaient pas chez eux. «J’étais en clinique quand j’ai reçu un appel me disant que l’eau entrait dans ma cour», affirme Rajesh. Il a envoyé son frère, mais l’eau était entrée dans la maison, les meubles, tout était trempé. Sa famille est venue l’aider pour l'enlever.

Florise Evenore explique, pour sa part, qu’elle a déjà connu des accumulations d’eau mais pas autant. «Manzé pena dan lakaz. Tous les matelas sont dehors.» Elle habite avec sa nièce Doriana et les deux ne savent plus où donner de la tête tellement il y a de choses à déblayer et de nettoyage à faire.

Après dix ans

Hier, d’autres habitants de ce village de l’est nous confiaient leur détresse. Michel Tancrel, habitant de la localité depuis plus d’une quinzaine d’années, témoigne que c’est après dix ans que l’eau s’accumule chez lui. «En l’espace de quelques minutes de pluie, la maison était inondée. Si c’était la nuit, on aurait pu avoir des morts car l’eau est montée au niveau de mes hanches. Les personnes âgées ou invalides ne sont pas à l’abri.»

Les voisins ont mis la main à la pâte pour évacuer les gens de leurs maisons, certains ont dû passer par la fenêtre, ajoute-t-il. Qu’en est-il des dégâts ? Il fait ressortir que beaucoup de choses ont été endommagées, notamment des réfrigérateurs et téléviseurs. De plus, ils ont perdu leur stock de nourriture acheté en fin du mois. Les véhicules ont été bloqués par l’eau accumulée.

Le terrain de foot de Bramsthan n’a pas été épargné. Deven Naidu raconte : «Cela fait 50 ans que j’habite à côté de ce terrain et c’est la troisième fois qu’il est inondé. Enn ti lapli tonbé, li ramas delo et sa res la pandan preske 10 zour. Ce qui attire toutes sortes de bêtes.» Les pompiers étaient sur les lieux pour pomper l’eau. Un peu plus loin, l’avenue des Orchidées est complètement inondée.

Trop tard

Sweety Mathieu, habitante de la rue, déclare que tous ses effets personnels ont été endommagés, y compris ses provisions. Heureusement que sa belle-mère, Marilyn Pothiah, était présente pour sortir ses deux enfants, âgés de six et huit ans, de la maison, soupire-t-elle. «Mais on n’a rien pu enlever, il était trop tard pour bouger quoi que ce soit», confie Tila Darga, une autre voisine.

D’autre part, Patrick Sunassee, un habitant d’Argy, relate que l’eau s’est accumulée vers 8h 45. Il ne s’attendait pas que sa maison soit inondée car la dernière fois remonte à 2008. «Bien que le sous-sol soit en hauteur, l’eau est montée à une hauteur d’un mètre. Elle s’est infiltrée dans le garage, le salon et la salle de télévision. J’ai eu le temps de mettre quelques affaires à l’abri de l’eau comme la nourriture mais on n’a pas pu tout protéger. Étant moi-même technicien, j’ai démonté le réfrigérateur pour laisser les pièces sécher.» L’eau est partie naturellement après environ trois heures.

Ce ne sont pas des cas isolés. Corina Andy, habitante de Grande-Rivière-Sud-Est, est tout aussi désespérée. «Ma maison était déjà inondée à 6h 30 du matin. Heureusement qu’on était réveillé. L’eau a commencé à s’infiltrer à travers une porte fermée. Le sol a dû être démoli pour que l’eau soit évacuée.» Heureusement qu’elle a pu sauvegarder des aliments sur des tables et étagères, entre autres. Mais la moquette qu’elle venait de changer en janvier est complément endommagée. Depuis 25 ans qu’elle habite là, sa maison est souvent inondée. Faute de moyens, elle ne peut pas aller vivre ailleurs.