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Le père: «Retourn sa sakos la, se sel souvenir mo garson»

29 février 2020, 20:00

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Le père: «Retourn sa sakos la, se sel souvenir mo garson»

Le regard perdu, mais avec toujours le sourire aux lèvres, il essaie tant bien que mal de garder son calme malgré la mort tragique de son fils Yannick. Benjamin Permal, 55 ans, essaie de «rester zen». C’est un homme blessé, mais pas à terre, que nous avons rencontré dans sa demeure à Belle-Rose. Pour garder la zen attitude, il nous invite à entrer. Il avoue que, pour oublier, il s’adonne à des activités de temps en temps.

Benjamin Permal, qui aura 56 ans en mars, travaille dans le département processing de la compagnie Avipro et, malgré cette triste nouvelle, il continue d’aller travailler en faisant appel à son courage et à sa force. «Mo garson ti kouma mo ti frer, nu ti badinn parey me dan respe», confie-t-il. Le jour de l’accident, il était chez lui quand il a reçu un appel de sa sœur lui demandant si Yannick était à la maison car elle avait entendu dire qu’il y avait un accident. Il s’est empressé d’aller chez elle et, en voyant la foule et en entendant les pleurs, il a compris que le pire s’était produit. «Kan monn trouv lekor mo garson lopital laba, komie for to for, monn kriye», avoue le quinquagénaire d’une voix brisée par l’émotion qui témoigne de sa peine.

Il avoue avoir reçu la visite de personnalités politiques comme Arvind Boolell, Kavy Ramano et Tania Diolle, qui ont aussi assisté à l’enterrement. Même si au fond il se doute que leur présence soit due à une raison politique, il salue leur effort. «Apre la mor mo garson la personn pann vinn get moi. Zis zot zournalis ki koumadir kone mo existé sinon nanye», dit-il.

Après la mort de sa femme et celle de son fils, Benjamin Permal avoue que chaque jour qui passe est une lutte intérieure. «Si mo relas presion enn minit, mo tombé. Malgré banla dir moi al get psychiatre, mo la mem parski moi ki koné ki mo pe pasé.» Le quinquagénaire reste perplexe sur la mort de son fils car il avoue que ce dernier était un très bon conducteur et avait une excellente maîtrise de sa moto. Il trouve cela inconcevable que ce dernier ait pu mourir en faisant de la vitesse.

Benjamin Permal est toujours à la recherche de la sacoche de son fils. Il a reçu uniquement quelques effets personnels de son fils. «Sa sakos la se enn zafer ki li ti touzour amen ar li. Enn mari zafer sa. Retourn mwa li, se sel souvenir mo garson, pens mo garson ek mazinn mo leta», plaide-t-il.