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Shubh Mangal Zyada Saavdhan: le baiser qui change tout

28 février 2020, 11:03

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Shubh Mangal Zyada Saavdhan: le baiser qui change tout

Avant même sa sortie, Shubh Mangal Zyada Saavdhan (SMZS) a été sous les feux des projecteurs. Même Donald Trump a tweeté à propos de ce film. Il faut dire que ce n’est pas tous les quatre matins que Bollywood ou le président des États-Unis décide de célébrer l’homosexualité. En salle !

La note: 9/10

Non, ce n’est pas la première fois que l’amour entre deux personnes du même sexe est porté à l’écran en Inde, contrairement à ce qui se raconte. Certes, on ne va pas comparer cette production cinématographique avec les films d’auteur comme Fire (1996) et My Brother Nikhil (2005). SMZS est un film grand public qui se veut porteur d’un message tout en étant un divertissement. Comme le drame Girlfriend (2004) ? Non. Dostana (2008), encore moins. Et Ek Ladki To Dekha To Aisa Laga (2019) alors? Un peu, mais en mieux. Si, dans ce dernier film, la romance entre Sonam Kapoor et Regina Cassandra était confinée dans les gestes affectueux et les dialogues, SMZS change la donne avec un baiser qui n’est pas caché par un ghoongat (voile).

Mais il n’y a pas que ça. L’histoire en soi est du déjà-vu. Kartik, le personnage incarné par Ayushmann Khurana, est un extraverti, son copain, Aman, rôle tenu par Jitendra Kumar, est déchiré entre sa famille traditionnelle et son amour. Il doit rentrer au village pour le mariage de sa cousine Google. La famille d’Aman finit par découvrir l’idylle et, dès lors, c’est un combat pour les deux pour se faire accepter. Le film ne réinvente donc pas le drapeau arc-en-ciel. Où est donc la nouveauté ? SMZS franchit le cap de porter le baiser homosexuel à l’écran dès les premières minutes du film, et ce n’est pas rien. Et la scène se répète peu après..

Contrairement aux films qui ont tenté de traiter l’homosexualité – regard tourné vers Dostana– Kartik et Aman ne sont jamais le sujet de la comédie. Ce sont plutôt les situations familiales, les chamailleries entre les frères et autres belles-sœurs et les discours sur le mariage d’amour qui servent de prétexte à la comédie. Certains critiques ont trouvé que les scènes de comédies sont souvent des broutilles qui, en un rien de temps, deviennent des querelles et retombent à plat. Mais ces scènes peuvent aussi être vues comme des références satiriques au Bollywood d’antan, où les histoires étaient justement axées sur ces thèmes, et ce n’est pas Neena Gupta, qui joue la mère d’Aman et qui aussi a été l’actrice principale dans la série Saans (1998-1999), qui dira le contraire...

SMZS est aussi truffé de références à d’autres classiques de Bollywood. Tout d’abord, Amitabh Bachan icône de la virilité des années 70 et 80, est associé – de loin – au combat du couple. Kartik et Aman reprendront même Yeh Dosti (chanson qui a toujours été équivoque, cela dit..) de Sholay (1975) dans une des scènes fait référence à Aashiqui 2 et une scène finale qui se déroule dans une gare. Kartik est dans le train en marche. Aman court après pour le rejoindre, Kartik étend sa main pour que son copain s’agrippe... Pour ceux qui n’auraient toujours pas compris la référence à Dilwale Dulhanya Le Jayenge (1995), le père du jeune homme lui dit même «Ja, Simran, jee le apne zindagi».

Mais tout n’est pas rose au pays de SMZS. Comme attendu, le film contient des messages en faveur de l’homosexualité. Cependant, à plusieurs reprises, ils ne sont pas subtils. Les scènes où Kartik qui fait un discours sur l’homophobie, ou les policiers qui parlent de l’article 377 contrastent avec la fluidité du reste du film, où les messages portés, qui sont intégrés aux dialogues et le script, passent mieux. Le film a été défini comme une comédie romantique, et c’est le cas. On se tord de rire par moments. Cependant, le comique de répétition autour du «kala gobi» (choufleur noir) devient vite lassant et finalement, le message derrière est, en somme, banal.

Le film est aussi porté par son casting. Ayushmann Khurana n’est plus à présenter. Après avoir joué au mari souffrant de dysfonctionnement érectile dans Shubh Mangal Saavdhan, il entre dans la peau d’un autre personnage original sans difficulté. Jitendra Kapoor, de son côté, est attachant et arrive bien à démontrer sa déchirure entre sa famille et son copain. Neena Gupta et Gajraj Rao sont excellents en tant que parents qui essaient de guérir leur fils, alors que Manu Rishi et Sunita Rajwar, qui essaient de marier leur fille tout en tentant d’avoir leur part dans la maison familiale, sont tout aussi bien dans leurs rôles. Et «last but not least», on aperçoit Ayushmann Khurana torse nu..

Est-ce que le film rendra le public moins homophobe ? Est-ce que le message passera ? Pas si sûr, mais au moins, les spectateurs auront passé un très bon moment.






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