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Les mésaventures et anecdotes des guides touristiques

23 février 2020, 21:36

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Les mésaventures et anecdotes des guides touristiques

En mer comme sur terre, ils font découvrir Maurice aux étrangers. Mais la gestion de visiteurs récalcitrants s’avère parfois ardue. Comment se passe le métier de guide touristique ? Tour d’horizon à l’occasion de la Journée mondiale dédiée à ces professionnels, le 21 février.

«Vous auriez dû prévoir qu’il pleuvrait ! Comment ça se fait ? Nous, on est venu chercher le soleil, pas la pluie», lâche une touriste européenne à Cyndiana Rousselin, 25 ans. Fâchée par l’annulation d’une sortie en mer suivant un cyclone, cette dernière s’est emportée. Tout comme quelques autres visiteurs du groupe qui voulaient du beau temps. Mais l’activité est vite tombée à l’eau. Ce qui n’a pas manqué de générer des frustrations. «C’était trop risqué de maintenir la sortie. Malgré nos explications, on a eu une déferlante de frustrations. Il fallait faire vraiment preuve de patience», déclare la jeune femme.

Ce genre de mésaventure n’est pas isolé. En effet, dès qu’ils foulent le sol de Maurice, les clients font la pluie et le beau temps. «Après 12 heures de voyage, certains sont agacés. Par exemple, après la perte ou le bris des valises. Et même si leur enfant a pleuré tout au long du vol. On essaie de les assister au mieux», confie-t-elle. Une autre incompréhension est notre conduite routière. Selon elle, les touristes prennent du temps à assimiler que l’on conduise à gauche et que les routes sont sinueuses. «Souvent, ils cherchent les portes sur le côté droit. En réalisant l’erreur, ils lancent: ‘Ah oui, on est sur une île’», ajoute-t-elle.

Ferblantier

Avec une collègue, Maya De Salle, 40 ans, s’est également lancée dans la profession depuis 4 ans. Anthropologue à la base, elle effectue des balades culturelles et historiques à Port-Louis et dans d’autres villages pour mymoris.mu. «On fait des visites chez un ferblantier, des artisans et au sein d’autres lieux des Mauriciens.»

Spécialisée dans les visites francophones, elle affirme que les tours culinaires ne sont pas toujours au goût des touristes. «Certains ne veulent pas goûter. Ils n’ont pas trop confiance ou n’osent pas comme ils ne connaissent pas les mets, les épices utilisées, etc.» Leur entreprise accueille essentiellement des visiteurs d’Europe, des EtatsUnis, d’Allemagne et d’Inde.

Pour sa part, Nichal, responsable de Mauritius Expeditions and Tours, est tombé dans la marmite après un passage dans l'hôtellerie. En tant que guide, il fait visiter des circuits nature comme les Gorges de la Rivière-Noire, les chutes de Chamarel, entre autres. «Généralement, on fait un briefing le matin pour s’organiser car on a plusieurs sites à visiter en une seule journée. Mais la difficulté vient du fait qu’un client prendra plus de temps tandis que l’autre sera déjà à bord du bus. Certains sont colériques à cause du mauvais temps. On doit gérer toutes ces émotions.»

Ajoutez à cela quelques barrières linguistiques. «Une fois, nous avons eu des clients chinois. C’était vraiment compliqué de communiquer. Heureusement, on a essayé de s’arranger mais dans ces cas, il faut faire appel à un guide qui maîtrise leur langue.»

Comment les guides font-ils face à ces difficultés? «Je leur dis en rigolant que je n’ai pas pu entrer en contact avec Dame Nature. Il faut privilégier une approche douce, rassurer, conditionner les touristes aux réalités. Le partage est vital», souligne Cyndiana Rousselin.

Le sang-froid aussi…

Formation professionnelle exigée

Après les chauffeurs de taxi, les guides touristiques devront désormais suivre une formation professionnelle. «Ces cours professionnels seront certifiés par la Tourism Authority. Sans cela, il sera difficile d’avoir des permis pour les tours opérateurs», confie Daniel Saramandif, président de l’Association of Tourism Professionals (ATP) of Mauritius. Cette formation est assurée par le Mahatma Gandhi Institute. «Elle va commencer incessamment», précise Soorya Gayan, directrice de l’établissement. Et d’ici une année, soutient le responsable de l’ATP, des licences professionnelles seront introduites.