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Mondiaux-2020 de biathlon: Loginov et la Russie rattrapés par le spectre du dopage

22 février 2020, 18:08

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Mondiaux-2020 de biathlon: Loginov et la Russie rattrapés par le spectre du dopage

La Russie et son sulfureux leader Alexander Loginov sont à nouveau dans l’œil du cyclone: une opération de police motivée par des soupçons de dopage a eu lieu samedi matin à l’hôtel hébergeant les biathlètes russes participant aux Mondiaux de biathlon d’Anterselva (nord de l’Italie).

A deux jours de la fin des Mondiaux-2020, la police italienne a perquisitionné le paisible et coquet hôtel Bagni di Salomone d’Anterselva, qui héberge l’équipe russe de biathlon.

«Cette opération a été demandée par le parquet de Bolzano. Le délit présumé répond à l’article 586 bis du code pénal (utilisation ou administration de produits dopants, ndlr). Deux personnes sont concernées, tous les deux de nationalité russe, un athlète et son préparateur», a expliqué un porte-parole de la police italienne à l’AFP, sans donner plus de précisions.

Le président de la fédération russe de biathlon Vladimir Drachev a ensuite indiqué à l’agence de presse russe Interfax que l’athlète concerné était Alexander Loginov, qui a remporté l’épreuve de sprint des Mondiaux-2020 le 15 février.

Loginov, 28 ans, n’est pas un inconnu des autorités antidopage: il a purgé entre 2014 et 2016 une suspension de deux ans pour dopage à l’EPO et son sacre à Anterselva, où il a également remporté la médaille de bronze de la poursuite, avait suscité un malaise parmi les biathlètes.
 
Ce n’est pas la première fois qu’une descente de police a lieu durant des Championnats du monde de biathlon ou de ski nordique.

En 2017 déjà

En 2019 à Seefeld (Autriche) durant les Mondiaux de ski nordique, la police avait même interpellé cinq athlètes, dont l’un était en pleine opération de dopage sanguin.

Deux ans plus tôt, c’était l’équipe de Kazakhstan de biathlon qui avait eu le droit à une visite de la police autrichienne qui, durant les Mondiaux d’Hochfilzen, avait saisi des médicaments.
 
La Russie, elle, est au cœur depuis novembre 2015 d’un retentissant scandale de dopage institutionnel qui lui a valu notamment d’être exclue des JO-2018 d’hiver de Pyeongchang, exclusion qui pourrait se répéter cet été pour les JO de Tokyo.

«La police est venue à notre hôtel à 5h50 (...) et l’opération était liée au fait que l’entraîneur en chef de l’équipe de Russie (Alexander) Kasperovich a utilisé l’accréditation d’une autre personne», a expliqué Vladimir Drachev.

«La police a fouillé ses affaires pendant une heure et demie et en a emmené certaines avec elle», a poursuivi le patron du biathlon russe, qui a dû se rendre ensuite au poste de police avec l’entraîneur en chef.

Ordinateur et téléphone saisis

De son côté, Loginov a indiqué à la chaîne de télévision Match TV que la police était rentrée dans la chambre qu’il partageait avec son équipier Evgeniy Garanichev.

«Les policiers se sont intéressés uniquement à mes affaires», a-t-il indiqué, en précisant qu’il avait pu rester à l’hôtel.

Loginov devait initialement prendre part au relais 4x7,5 km des Mondiaux-2020 programmé samedi à 14h45 (13H45 GMT). Sa participation pourrait être remise en cause selon l’entraîneur de l’équipe masculine Sergei Belozerov, cité par l’agence Tass.

«Je me demande si la police, après avoir saisi son ordinateur portable et son téléphone, ne dise qu’elle a besoin d’informations complémentaires et ne lui demande de ne pas participer à la course», a-t-il expliqué.

Le ministre russe des Sports Oleg Matytsin a indiqué dans un communiqué qu’il «avait été informé de cette opération» et qu’il avait demandé à la fédération russe de lui fournir des informations «de manière urgente».

«Le ministère des Sports entend continuer à travailler activement pour défendre les droits des sportifs propres et en même temps à soutenir les mesures les plus strictes dans les cas prouvés d’infractions à la réglementation antidopage», indique le communiqué.

Le comité olympique russe a fait part de «son extrême inquiétude».

L’IBU, la fédération internationale de biathlon, a de son côté indiqué «être au courant de l’opération menée par la police italienne»: «Nous apporterons notre pleine assistance aux autorités italiennes et nous prendrons toutes mesures nécessaires pour protéger l’intégrité de notre sport», a-t-elle assuré.