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Échange culturel: musée de l’esclavage, savoir saisir la main tendue de l’île de Gorée

13 février 2020, 21:45

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Échange culturel: musée de l’esclavage, savoir saisir la main tendue de l’île de Gorée

Le conservateur de la Maison des esclaves de Gorée, Eloi Coly, était à Maurice en marge des commémorations du 185e anniversaire de l’Abolition de l’esclavage. Il accompagnait Abdoulaye Diop, ministre de la Culture et de la Communication du Sénégal, l’invité d’honneur des commémorations. Les deux dignitaires ont participé à un échange avec des étudiants en sciences politiques, à l’université de Maurice, avant leur départ. Le conservateur nous parle du symbolisme que représente l’île de Gorée.

«La charge émotionnelle est telle que l’on ne peut pas éviter de l’exprimer», reconnaît Eloi Coly, «Mais tout le monde ne réagit pas de la même manière face à la douleur.» Pour le conservateur: le départ forcé de l’Afrique vers les différents «points d’ancrage comme Maurice» ne peuvent être dissociés. Voilà pourquoi, il faut que «l’espace mémorial soit un symbole».

Quels sont les domaines de coopération possible entre la Maison de l’esclave de l’île de Gorée et le futur musée intercontinental de l’esclavage? «Le principe est admis, c’est pour cela que nous sommes là. Il faut maintenant tracer ensemble la route», dit seulement Eloi Coly.

Le musée de l’esclavage doit voir le jour à l’ex-hôpital militaire, situé à la route du Quai, en face de l’Aapravasi Ghat (qui a servi de bureaux à la défunte Development Works Corporations et à l’Aapravasi Ghat Trust Fund, entre autres). Du temps de la colonisation française – l’ex-hôpital militaire date de 1740, donc du temps où Mahé de La Bourdonnais était gouverneur de l’île – les lieux ont servi à soigner non seulement des militaires mais aussi des esclaves. C’est surtout un lieu qui ne possède, pour l’heure, aucune collection d’objets liée à l’histoire de l’esclavage. «Les lieux de mémoire n’existent qu’au niveau de la symbolique qui y est racontée», martèle Eloi Coly. «C’est ensemble que nous allons habiller ce lieu pour qu’il devienne un lieu de mémoire.»

Est-il possible que des artefacts de l’île de Gorée trouvent leur place dans le musée intercontinental de l’esclavage à Maurice? Eloi Coly lance, avec conviction : «Mais certainement.» Il est vrai que cela passe d’abord par la rencontre des équipes. Suivie de la mise en œuvre d’un plan d’action.

Abdoulaye Diop: «J’ai électrifié le village de sadio mané»

<p style="text-align: justify;">Abdoulaye Diop, face aux étudiants de l&rsquo;université de Maurice, a confié qu&rsquo;il est également maire de Sédhiou, localité d&rsquo;où est originaire le joueur de football de l&rsquo;équipe de Liverpool, Sadio Mané. <em>&laquo;Il y a deux ans environ, j&rsquo;ai fait électrifier son village. Je connais sa mère. Elle circule toujours à moto.&raquo;</em></p>

<p style="text-align: justify;">Le ministre sénégalais a retenu l&rsquo;attention de l&rsquo;auditoire en délaissant son discours écrit, pour se lancer dans un franc cœur à cœur avec les étudiants. En guise de mot de la fin de cette rencontre, il s&rsquo;est exclamé : <em>&laquo;Nous sommes tous créoles.&raquo;</em></p>