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Quand les éléphants de mer nous rendent visite…

2 février 2020, 21:30

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Quand les éléphants de mer nous rendent visite…

L’animal fascine les Mauriciens depuis lundi, jour où il a été aperçu pour la première fois dans nos eaux. Vu son état, on a bien cru qu’il était blessé, qu’il ne parvenait pas à regagner le large. Mais non… Et puis, même si c’est rare, ce n’est pas la première fois qu’on reçoit un «visiteur» comme lui…

Il. Elle plutôt. Car cette jeune femelle éléphant de mer adulte, surnommée Diane, se trouve dans les eaux mauriciennes depuis le lundi 27 janvier. Elle y restera, pendant deux à trois semaines, le temps de muer, pour faire simple, de changer de peau, disent les scientifiques. Mais avant de reparler d’elle, flash-back sur quelques-uns de ses «cousins et cousines», qui ont également tenu à venir faire un tour à Maurice avant elle.

Le premier, aussi longtemps que l’on s’en souvienne, avait été baptisé du nom de Joe. Échoué à Albion, il y a quelque deux décennies, cet éléphant de mer avait attiré l’attention de plusieurs Mauriciens à l’époque. Fascinés par cette créature, ils étaient nombreux à faire le déplacement pour aller «look Joe enn kout»

En 2005, on a reçu la visite de Fokette, une femelle, âgée entre 10 et 14 mois, qui s’est retrouvée dans nos eaux, dans les parages de Poste-Lafayette. Elle avait été prise en charge par la Reef Conservation Society qui l’avait, par la suite, transportée par avion en Afrique du Sud pour qu’elle soit relâchée dans son habitat naturel.

Et ce n’est pas fini. Le 9 août de l’année suivante, soit en 2006, un autre éléphant de mer s’était échoué du côté de Rivière-Noire. L’animal avait été aperçu par Cyril, un gardien, qui lui a donné son nom. Il s’agissait d’un jeune mâle de moins d’un an. Le 23 août, il avait été repéré sur la plage de Flic-en-Flac. Des ONG, la National Coast Guard ainsi que le département des Fisheries s’étaient mobilisés pour le capturer. Quelques jours plus tard, Cyril a été conduit à Port-Louis où L’Austral l’attendait à quai. Il s’agit d’un bateau français, qui avait accepté de transporter l’animal «à la maison» soit aux îles Kerguelen. Cyril y a débarqué le 5 septembre, sain et sauf. Il avait été relâché sur une plage réputée pour sa grande population d’éléphants de mer.

Retour désormais sur notre amie Diane, qui fascine les internautes, notamment, depuis lundi. Selon les experts, c’est la tempête éponyme, qui nous a rendu visite il y a peu, qui a dérouté l’animal. Le ministère de la Pêche a émis un communiqué à son sujet, jeudi.

Et, selon les responsables scientifiques de l’Albion Fisheries Research Centre, la femelle subit actuellement une mue, processus par lequel l’animal renouvelle sa peau. Pour ce faire, «l’éléphant de mer se hisse sur les rochers, les récifs ou les plages pendant une période de 3 à 4 semaines, chaque année, pour remplacer son ancienne peau.»

Pendant cette période, l’éléphant de mer est confiné à la terre et passe la plupart de son temps au repos. Il ne se nourrit pas et peut perdre jusqu’à 25 % de son poids corporel. Lorsque l’animal mue, il peut sembler être très malade. Il se peut également qu’on ait l’impression qu’il verse des larmes, «mais en fait, il ne fait que lubrifier ses yeux», soulignent les scientifiques.

Par ailleurs, le public ne doit pas s’approcher à moins de 100 mètres de Diane. Il ne faut pas la déranger, essayer de l’intimider ou d’exercer quelque pression sur elle. «Lorsqu’un tel animal est stressé, cela peut affecter sa mue. Il a juste besoin de se reposer avant de retourner d’où il vient.»

D’ici là, on se contentera d’admirer Diane de loin.