Publicité

Satyam Dronah Fullee «regrette» avoir poignardé son père de 27 coups de couteau

29 janvier 2020, 17:20

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Satyam Dronah Fullee «regrette» avoir poignardé son père de 27 coups de couteau

«La victime a reçu 27 coups de couteau et a subi 15 coupures au niveau de l’estomac, l’abdomen, le visage et le cou. Il a fait l’objet d’une mort violente.» Le médecin-légiste, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, a été appelé au tribunal de Rose-Hill, ce mercredi 29 janvier, pour expliquer la cause du décès de l’ancien chef de la brigade anti-drogue, Sooresh (Dekha) Fullee. Il a indiqué les différentes parties du corps où la victime a été blessée.

C’était dans le cadre de l’enquête préliminaire visant à faire la lumière sur l’affaire de parricide pour laquelle Satyam Dronah Fullee est dans le box des accusés.

Selon le Dr Gungadin, la cause du décès de l’homme de 67 ans est due à des multiple stab wounds. «Des blessures ont été décelées sur l’estomac, les côtes, la colonne vertébrale et le cœur.» Pour lui, un couteau d’une taille imposante aurait servi à l’agression mortelle. Interrogé par la poursuite, le témoin soutient que la victime aurait même essayé de se défendre, vu les blessures qui ont été également détectées sur le bras, la main et les coudes.

Suspect dépressif

Il a tenu à préciser que le suspect s’est montré dépressif à la suite de ce drame. Il a décidé de le référer à un psychiatre. «C’est vrai qu’il était calme et comprenait et parlait correctement lorsqu’il se faisait examiner par moi mais comme il montrait une attitude triste et dépressive, je l’ai envoyé chez le psychiatre», poursuit le médecin-légiste.

Dans la nuit du 10 au 11 octobre 2014, Satyam Dronah Fullee, alors âgé de 23 ans, étudiant dans un collège privé de Port-Louis, a commis l’irréparable. Il a expliqué la situation qui l’a poussé à commettre un crime. «Depuis mon enfance, je suis traumatisé et brutalisé par mon père. Ma mère et moi avons beaucoup souffert.»

L’accusé soutient que son père le maltraitait tout le temps et le menaçait de mort. «C’est à cause de mon père que j’ai dû avoir recours à un psychologue. Et un jour, ma maman, une ancienne employée de la Central Water Authority, a dû quitter la maison et s’est établie en Australie, me laissant seul entre les mains de cet homme vulgaire et violent

Frappé avec le gourdin de la police

L’habitant d’Ebène a réitéré dans sa version des faits que son père avait l’habitude de le menacer avec un couteau. Le jour du crime, il l’avait de nouveau fait. «Il me sodomisait avec le gourdin de la police pour ensuite me frapper sur la tête.» C’est dans cette nuit fatidique qu’une dispute a viré au drame. «Il a tiré un couteau pour me menacer. Je ne pouvais plus supporter ces frayeurs. Donc, dans un moment de colère, j’ai utilisé ce même couteau, le suivant jusqu’à la salle de bain et je l’ai poignardé à plusieurs reprises, au ventre, au cou et à l’œil ou le visage.» Luttant contre le fils incontrôlable, l’ancien membre de la force policière est tombé sur place, dans une mare de sang.

«J’ai réalisé avoir commis la plus grosse erreur en voyant le corps inerte et j’ai fait une petite prière pour demander pardon à Dieu.» Toujours selon ses dires, il a ensuite quitté la scène du crime pour se débarrasser de son t-shirt, tâché de sang et du couteau dans le pont Colville, avant d’appeler sa tante le lendemain l’informant que le père aurait été poignardé par quelqu’un d’autre. «Je ne me suis pas confié à ma tante mais je l’ai informée pour qu’elle puisse appeler la police.»

«Je regrette mon acte»

Interrogé par l’avocat de la défense, Akshaye Cheenatur de l’étude Valayden, le jeune homme a présenté ses excuses à la cour. «Je regrette mon acte et ce jour-là, j’étais ivre… mo bien sagrin ceki fine arive.»

Alors que l’enquête préliminaire tire à sa fin, une décision de la cour est attendue le 10 mars. La magistrate décidera si le dossier sera déféré aux assises où le suspect serait inculpé sous une accusation formelle de manslaughter ou de coups et blessures ayant causé mort d’homme.