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Projets gouvernementaux: après le discours, on attend les realisations

29 janvier 2020, 10:00

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Projets gouvernementaux: après le discours, on attend les realisations

Plusieurs mesures ont été annoncées pour continuer à promouvoir l’entrepreneuriat, l’innovation et la recherche et le développement dans le domaine du numérique lors de la lecture du discours-programme vendredi dernier. Le président de la République Prithviraj Roopun a aussi annoncé que des accélérateurs et incubateurs technologiques seront créés pour le secteur des micro, petites et moyennes entreprises. 

Barlen Pillay, secrétaire général de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry, trouve que le programme contient de bonnes initiatives. «Il y a certainement une vision, ce qui est bien, mais il y a discours et actions. Il faut voir la réalisation de ce discours à travers les mesures concrètes, et les accompagnements nécessaires. Il est temps d’encourager la coopération publique et privée et voir comment on peut mieux travailler ensemble.»

Pour Amar Deerpalsing, le président de l’association des petites et moyennes entreprises, le discours-programme du gouvernement est très important. Pourquoi ? «Il est essentiel que la population et les parties prenantes sachent ce que le gouvernement veut faire durant les cinq prochaines années pour agir en conséquence et saisir des opportunités», explique-t-il. 

Les entreprises ont également des objectifs à atteindre. Donc, il doit y avoir une cohérence entre le gouvernement et les opérateurs. Pour lui, les propositions sont très louables mais il reste sceptique : comment va-t-on éventuellement les réaliser ? Il fait ressortir que «forcément on n’arrivera pas à tout accomplir mais il faut voir ceux qui seront aboutis». 

Le gouvernement souhaite également se diriger vers la modernisation ; s’adapter à l’intelligence artificielle et adopter l’industrie 4.0. «Notre plus grand souci n’est pas de s’adapter à la modernité mais d’avoir la main-d’œuvre qualifiée pour aller dans cette direction. Seulement 30 % des participants du School Certificate sont montés en grade 12. D’autant plus que nous avons beaucoup d’expatriés qui travaillent à Maurice. Le manque de main-d’œuvre est le plus gros souci.» Le manque d’espace industriel également est déploré. En ce qui concerne l’initiative de vouloir apporter de l’innovation, il trouve qu’il n’y a pas suffisamment de moyens pour entreprendre plus de recherche et de développement. Surtout que les petits entrepreneurs n’ont pas les moyens.

Esprit d’entreprise

Toutefois, Amar Deerpalsing comprend que ce sont les grandes lignes qui ont été annoncées dans le discours-programme. «Attendons voir comment la nouvelle équipe va exécuter ces projets», avance-t-il. 

Par ailleurs, le gouvernement veut aussi transformer le secteur coopératif les plus émergents. Encourager les jeunes aussi. Il a été annoncé que les universités recevront le soutien nécessaire pour développer l’esprit d’entreprise ainsi que des programmes qui répondent aux besoins des industries, afin que le pays dispose d’une main-d’œuvre adéquate possédant les nouvelles compétences requises pour diriger l’économie future. À cet effet, Amar Deerpalsing rappelle que l’entrepreneuriat est déjà un sujet à l’école et que les universités offrent des cours dans le secteur. Mais plus d’encouragement est encore mieux, dit-il. 

Quant à Sharanaz Subratty, entrepreneure et directrice de Casting World Ltd, elle relève que le savoir-faire mauricien est un atout important vis-à-vis des compagnies étrangères. Il faut donc, selon elle, avoir des mesures pour que les investisseurs étrangers puissent aider les petites et moyennes entreprises à avoir du travail. 

Judex Francois, aussi entrepreneur et fondateur de Rooftop Aquaponics, évoque qu’à chaque discours-programme, on entend de beaux discours mais après cinq ans, on se rend compte que beau-coup de propositions sont restées dans le tiroirs ou sous des piles de dossiers. «J’espère que cette nouvelle équipe gouvernementale ‘means business’.»