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Bruno Raya : «Lespas kiltirel peut accueillir plus de 5 000 personnes»

4 janvier 2020, 19:00

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Bruno Raya : «Lespas kiltirel peut accueillir plus de 5 000 personnes»

C’est ce soir qu’aura lieu le concert inaugural organisé par «Lespas kiltirel», avec l’artiste de hip-hop nigérian Rude Boy. Bruno Raya, le promoteur, raconte un projet qui a mis 20 ans à se concrétiser.

Pas d’inauguration officielle avant février. Le temps de voir comment fonctionnera en temps réel Lespas kiltirel dans la zone industrielle de Pointe-aux-Sables. Le nouveau lieu de concerts rêvé depuis 20 ans par Bruno Raya. Artiste, animateur radio, télé, sur le Net, producteur et responsable d’une société événementielle, voilà qu’il porte désormais une nouvelle casquette. Celle de directeur – avec ses frères, précise-t-il – de Lespas kiltirel.

À hier, il restait encore des aménagements à terminer. Des toilettes mobiles étaient prévues pour accueillir le public de Rude Boy, ex-membre du groupe de hiphop nigérian P-Square. Et en attendant que soit terminé le vestiaire des artistes, les vedettes devront se contenter d’une marquise.

S’il dit ne pas avoir en tête la superficie de Lespas kiltirel, Bruno Raya affirme que les lieux peuvent accueillir «plus de 5 000 personnes debout. Sé kat koté miray apré to lib». Pas de podium en dur, mais une plateforme sur laquelle on peut poser une scène. Libre aux organisateurs de moduler les lieux à leur convenance. Par exemple installer une marquise et des gradins s’ils souhaitent un concert couvert et assis.

Le promoteur en convient : «C’est vrai que c’est surtout la musique qui va faire vivre ce lieu.» Mais le nom, Lespas kiltirel, traduit la volonté d’être ouvert à toutes les formes d’expressions. Avec en point d’orgue le reggae, le hip-hop, le dance hall. Car avant d’être un organisateur, Bruno Raya est un artiste. Lespas kiltirel va donc devenir «lakaz» des rendez-vous qui ponctuent son année. Le festival Seggae Zwe en juin, suivi du festival 6/8 consacré au séga tipik, ensuite le festival Reggae Donn Sa. Sans oublier les 28 ans d’Otentik Street Brothers. Tous «kondané pou viv dan sa baz-la». Avant d’ajouter : «S’il y a un lieu plus grand, lerla nou al promné kot vwazin. Et je ne dis pas ça par vanité

Ces festivals, tous organisés par Live N Direk – donc Bruno Raya – ont connu des sorts divers au fil des ans. Comme devoir changer de lieu à la dernière minute. Ou faire face à des plaintes de voisins dérangés par le «tapage nocturne». Bruno Raya et sa famille (c’est Dominique Raya, sa cousine, qui est la responsable de location de Lespas kiltirel) y ont réfléchi. «Nous sommes dans une zone industrielle», souligne-t-il.

«Nou pa anvi agas personn.» Sans citer de nom, Bruno Raya constate qu’il y a «d’autres lieux qui sont plus rapprochés des habitations et qui ont le permis d’opérer ». Il précise qu’avant le début des travaux, un panneau a invité tous ceux ayant des objections à se manifester. «Il n’y a eu personne. Les voisins autour ont signé pour donner leur autorisation. J’espère seulement qu’au fil du temps, des maisons ne seront pas construites autour.»

Ce projet se concrétise après de longues revendications pour un lieu approprié aux concerts pouvant contenir plus de 3 000 personnes (soit la capacité de la plus grande salle de l’île, le Centre de conférences Swami Vivekananda). L’espoir d’un «stade musical», un projet de l’ancien régime de couvrir la piste synthétique et la pelouse du stade Anjalay, a été mis aux oubliettes.

Mais Bruno Raya se garde de tout triomphalisme. «Mwa mo pou res séki mo été», assure-t-il. Selon lui, le signal envoyé par l’ouverture de Lespas kiltirel, c’est «séki nou ti pé lager tou sa létan la sété dan lintéré péi-la». Il avance ne vouloir entrer en conflit avec personne. «Peutêtre que les responsables ne savaient pas comment s’y prendre. Matier prémier-la li ar nou bann artis.»

D’autant plus que la longue route (20 ans d’efforts) a été semée d’embûches. «Ayo, sa kalité katastrof inn gagné la. Sa kantité investisman ki nou finn perdi la.» Bruno Raya n’en dira pas plus. À part le fait que depuis 15 ans, il se démène pour trouver les moyens de payer la location de ce terrain à bail. Jonglant avec des difficultés financières jusqu’à en perdre parfois le sommeil.

«On est à la moitié de ce que coûte la location du Centre Swami Vivekananda»

<p>&nbsp;Qu&rsquo;en est-il du prix de la location de Lespas kiltirel ? Bruno Raya commence par dire que &laquo;cela dépend de l&rsquo;événement. Pour les étrangers, c&rsquo;est plus cher&raquo;. Avant de répéter que tout ce qui concerne &laquo;l&rsquo;argent et les contrats&raquo; relève de la compétence de Dominique Raya. &laquo;Mo kontan sakenn dan so plas.&raquo; Pourtant, des organisateurs se plaignent régulièrement du tarif de location des salles, certains affirmant que le centre Swami Vivekananda, par exemple, est au-dessus de leurs moyens. &laquo;On est au moins à la moitié de ce coûte le Centre Swami Vivekananda&raquo;, assure Bruno Raya.</p>