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Les caprices de la tempête coûtent plus de Rs 1 milliard à l’économie

1 janvier 2020, 15:27

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Les caprices de la tempête coûtent plus de Rs 1 milliard à l’économie

 

Si Calvinia n’a pas causé d’importants dégâts matériels, en revanche, elle a paralysé les activités économiques du pays pendant plus de 36 heures. Et ce, à la veille du Nouvel An. Résultat des courses: un manque à gagner de plus de Rs 1 milliard à l’économie et la grogne parmi les commerçants et opérateurs, suspendus au bon vouloir des prévisionnistes de la météo pour reprendre leurs opérations. Les achats du Nouvel An perturbés résultent en un manque à gagner de Rs 240 millions pour les commerçants.

Ignace Lam, propriétaire des supermarchés Intermart, est visiblement en colère. Il ne comprend pas pourquoi les météorologues de Vacoas attendent la dernière minute pour enlever les alertes alors que Météo France avait déjà indiqué depuis lundi soir que Calvinia s’éloignait lentement. «Je me rends compte que je suis mieux renseigné avec ces services qu’avec nos prévisionnistes. Ces derniers ne connaissent pas malheureusement la pression exercée sur les commerçants, une fois l’alerte levée. Mobiliser un millier de personnes dans huit supermarchés avant midi aujourd’hui (NdlR, mardi) n’est pas une mince affaire. Depuis hier (NdlR, lundi), tout mon personnel était sur le qui-vive, attendant que l’alerte soit levée pour reprendre le travail. Alors que moi, depuis ce matin, je suis à l’écoute de la station de Vacoas.»

Le patron d’Intermart souligne que le passage de Calvinia intervient dans un contexte spécifique de l’année où les grandes surfaces tournent à plein régime. Il note que de nombreuses familles mauriciennes n’ont pas encore fait leur shopping de fin d’année et attendent le 30 et le 31 décembre pour le faire. «Si elles ratent ces dates, comment vont-elles célébrer la St-Sylvestre ?» Il se demande pourquoi les services météorologiques, dépendant de la période, n’augmentent pas la fréquence des bulletins pour éviter que les stakeholders, voire les opérateurs économiques, ne soient dans le flou.

Certes, il va sans dire que l’arrêt des activités pendant un jour et demi impactera directement le chiffre d’affaires des centres commerciaux. D’autant plus que les opérateurs font le double ou plus en termes de chiffre d’affaires durant le mois de décembre par rapport à la moyenne d’un mois normal. «Nous réalisons un chiffre d’affaires trois fois plus entre le 30 et le 31 décembre qu’un jour de vente normal. Si la grande distribution brasse des revenus annuels de Rs 29 milliards, soit Rs 80 millions par jour, c’est un manque à gagner de Rs 240 millions (Rs 80 millions x 3) enregistré par les opérateurs uniquement pour le 30 décembre où les centres commerciaux ont tiré les volets.»

Et quid de l’implication financière de la tempête tropicale sur l’économie nationale ? L’économiste Eric Ng estime qu’il ne faut pas dramatiser la situation vu que les dégâts ne sont pas à première vue énormes. «Il est clair qu’un certain nombre de secteurs économiques était déjà en congé annuel de fin d’année. Du coup, il y a un ralentissement des activités. Ce qui me fait penser que le manque à gagner ne devrait pas dépasser Rs 1 milliard.»

N’empêche que la principale difficulté à laquelle les opérateurs ont dû faire face pendant ces deux jours est la fermeture du port et de l’aéroport. Business Mauritius note que des exportations étaient bloquées dans l’enceinte portuaire et aéroportuaire.

Toutefois, avec l’ouverture de ces deux services cruciaux, les choses devraient évoluer positivement, insiste Kevin Ramkaloan, CEO de Business Mauritius.

Banques : Reprise des services deux heures après la levée de l’alerte

À l’instar du secteur commercial, les clients ont dû attendre deux heures après la fin de l’alerte 3, conformément au protocole établi par la Banque de Maurice en période cyclonique. Ainsi, une fois confirmation obtenue sur la levée de l’alerte 3, la Mauritius Bankers Association (MBA) était en consultation avec la Banque de Maurice pour mettre en place les directives de ce protocole. «Nous faisons appel à la compréhension des clients face à cette situation exceptionnelle vu qu’il y aura forcément une ruée suivant l’ouverture tardive des services bancaires», a déclaré Daniel Essoo, CEO de la MBA.

Par ailleurs, le patron de la MBA explique que les guichets automatiques des banques ne sont pas opérationnels suivant une alerte cyclonique. Plus particulièrement ceux exposés aux vents violents à l’extérieur d’un complexe commercial. «L’opération d’un ATM requiert un gros investissement. Il revient donc à la banque de s’assurer qu’il est bien protégé.» Ainsi, la majorité de banques commerciales veille à ce que tous les distributeurs de billets aient leurs volets bien tirés, une fois une alerte cyclonique déclenchée. Cependant, des guichets, aménagés à l’intérieur et loin des effets dévastateurs d’une tempête tropicale, restent opérationnels et permettent aux clients d’effectuer leurs transactions.