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Agriculture: perte d’environ 40 % observée par les planteurs

1 janvier 2020, 12:30

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Agriculture: perte d’environ 40 % observée par les planteurs

Attendez-vous à une hausse de prix du piment, de l’aubergine, de la pomme d’amour, du voëm en plus des fines herbes et de la salade vers le 15 janvier. Après quatre jours de pluies et de rafales, il s’agit des légumes, entre autres, les plus affectés dans les plantations. Hier, Kreepalloo Sunghoon, le secrétaire de l’Association des petits planteurs, estimait les pertes à environ 40 %.

L’effet du cyclone Calvinia s’est fait ressentir sur le marché depuis le 29 décembre, dû aux achats faits au préalable par les consommateurs, a fait ressortir un communiqué émis par l’association. Ce, alors que moins de produits avaient été prévus car les planteurs annonçaient que leurs travailleurs reprendraient du service à partir du 6 janvier. Mais le temps cyclonique a cependant empiré la situation.

«L’accumulation d’eau dans les champs a été constatée à travers l’île. Une plantation de choux a été noyée sous les eaux à Roches-Noires. Si les racines ou même les feuilles de ces plantes restent encore 24 heures dans un excès d’eau, les plantes vont pourrir», soutient Kreepalloo Sunghoon. Par ailleurs, si les légumes tels que le piment et la pomme d’amour ont subi des dommages, la majorité des planteurs annonce que les carottes n’ont pas été affectées.

Le secrétaire de l’association indique que les planteurs devront être conseillés par des agronomes par rapport aux champignons et aux maladies qui pourraient suivre le cyclone, et aussi sur la pollinisation. Au niveau du prix des légumes, il précise que ce n’est que vers le 15 janvier que ceux-ci augmenteront, suivant une production qui va tomber par environ 30 %. Les prix ne seront donc pas tout de suite en hausse car certains produits pourront être récoltés dans les prochains jours des plantes saines et sauves, fait-il ressortir.

Shane Hardowar, du département de l’agriculture de l’université de Maurice, explique qu’à cause du cyclone, les fleurs sont à terre, ce qui explique la baisse de la production qui suivra. «Si le soleil revient après le cyclone, l’eau accumulée s’évapore. Au cas contraire, la production est retardée. Les planteurs doivent attendre le soleil pour replanter car la terre doit être préparée au climat approprié. Surtout pour les carottes et les haricots», cite-t-il.

Aux dires de ce dernier, les planteurs devront enlever les mauvaises herbes, répandre du pesticide pour préparer les jeunes pousses car le mauvais temps apporte des maladies. Au niveau des animaux, il soutient que la structure de leurs habitats peut avoir été endommagée mais que les bêtes sont plus à l’abri comparées aux plantes.

Par ailleurs, Nadeem Nazurally, du département de l’agriculture, nous informe que Calvinia n’a pas affecté l’aquaculture en mer car le cyclone n’a pas frappé fort. Si la tempête avait apporté de grosses vagues et du vent de plus de 200 km/h, ça aurait eu un impact. Le mauvais temps a cependant débalancé le feeding time, dit-il, mais sans plus.

Maneesh Gobin: «pas d’importation de légumes dans l’immédiat»

Après la levée de l’alerte cyclonique, hier, Maneesh Gobin, ministre de l’Agro-industrie, a tenu un point de presse dans l’après-midi, au bureau du Food and Agricultural Research and Extension Institute, pour évoquer la situation post-cyclonique. Hormis la perte de 40 % notée au niveau des plantations (voir ci-contre), le ministre dit craindre que la qualité des récoltes ne soit à déplorer. Il lance un appel aux cultivateurs pour qu’ils profitent des aides et des assistances offertes par le Small Farmers Welfare Fund et encourage ceux qui ne se sont pas encore enregistrés à le faire à partir du 3 janvier. Comme la perte annoncée est basée sur un constat préliminaire, aucune décision immédiate ne pourra être prise pour l’importation des légumes, précise-t-il. La décision sera prise en temps et lieu, de concert avec le Marketing Board. Quant au secteur des animaux de ferme et d’élevage, le ministre a annoncé que «beaucoup de poussins ont rendu l’âme dû à l’accumulation d’eau et aux toitures endommagées dans les poulaillers industriels».

Pour la canne à sucre, avant le cyclone, il ne restait que 75 000 tonnes à couper, car les activités ont été ralenties en raison du mauvais temps. Dans certains champs, l’accumulation d’eau a causé l’érosion des sols. En ce qui concerne les sucreries de l’île, Omnicane et Terra vont poursuivre leurs opérations jusqu’au 15 janvier. Au niveau de la Meat Athority, aucun problème à signaler. L’institution a repris le travail hier soir, pour que la livraison des bêtes sur pattes soit effectuée ce matin, à 4 heures. Aucune panne d’électricité n’a été signalée et au cas contraire, le ministre rassure les consommateurs, en disant que la chambre froide de l’organisme est dotée d’un générateur.