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Jayen Chellum: «Inacceptable que la STC laisse les gens dans le flou»

31 décembre 2019, 17:32

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Jayen Chellum: «Inacceptable que la STC laisse les gens dans le flou»

Une panoplie de ratés allant jusqu’à l’explosion du moteur. La qualité de l’essence laisse à désirer. Quel recours pour les consommateurs ? Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM), affirme avoir demandé, il y a deux semaines, une rencontre avec le ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden. «Il avait donné son accord.» Mais à cause de ses ennuis de santé, Jayen Chellum n’a pu s’y rendre. «Je vais demander un nouveau rendez-vous.» Il estime que «s’il y a eu empressement pour trouver un fournisseur, ce n’est pas la faute à l’actuel ministre du Commerce. Il serait bon que l’on reconnaisse qu’il y a eu faute, si cela est le cas. Et que l’on dise qu’elles sont les garanties pour que les prochaines cargaisons ne soient pas contaminées». Il martèle : «Bizin pa kasiet.»

Le secrétaire général de l’ACIM souligne la responsabilité de la State Trading Corporation (STC) vis-à-vis des consommateurs. «C’est inacceptable de laisser les gens dans le flou. Il faut rendre publics les résultats de toutes les analyses qui ont été effectuées.» L’ACIM a mené sa propre enquête, en faisant le tour des compagnies pétrolières. Jayen Chellum indique que «Shell et Total ont répondu à nos questions, mais pas Engen et Indian Oil». Shell a indiqué qu’une dizaine de cas avait été signalés «mais que c’était marginal par rapport au nombre de véhicules venus s’approvisionner à la station».

En cas de souci, Jayen Chellum conseille aux automobilistes de «bien noter les problèmes rencontrés, ainsi que les réparations encourues». Si l’ACIM se dit prête à accompagner les automobilistes qui se sentent lésés, à hier après-midi, Jayen Chellum n’était pas en mesure de dire si des plaintes avaient été enregistrées par l’association.

 

Fin du contrat de Mangalore, cause des variations dans la qualité de l’essence ?

<p style="text-align: justify;">Une source proche du dossier estime qu&rsquo;il faut un <em>&laquo;audit trail&raquo; </em>de toute la chaîne avant que l&rsquo;essence n&rsquo;arrive dans le réservoir de la voiture du consommateur.<em> &laquo;On n&rsquo;a plus la même sécurité qu&rsquo;avec Mangalore. C&rsquo;est un risque que l&rsquo;on a pris. Quand il y a un seul fournisseur, c&rsquo;est plus facile de faire le suivi. Aujourd&rsquo;hui, les responsabilités sont partagées.&raquo; </em>Dans les milieux concernés, on rappelle que la STC a déjà poursuivi le fournisseur devant le tribunal d&rsquo;arbitrage à Londres, comme prévu dans le contrat. C&rsquo;était il y a dix ans, en 2009. Maurice avait eu gain de cause. On se souvient aussi d&rsquo;un cas où l&rsquo;essence avait été contaminée par de l&rsquo;huile végétale dans la cale d&rsquo;un pétrolier. À chaque manipulation du carburant, des tests sont effectués. D&rsquo;abord à la raffinerie. Ensuite lors du transfert dans la cale. Comme en mer <em>&laquo;des choses peuvent se passer&raquo;</em>, d&rsquo;autres tests sont effectués avant le débarquement. <em>&laquo;À Maurice, c&rsquo;est généralement fait par la Société générale de surveillance.&raquo;</em> Une fois l&rsquo;essence trouvée conforme, il passe par le pipeline qui approvisionne les compagnies pétrolières. <em>&laquo;Elles ont intérêt à faire des analyses indépendantes. C&rsquo;est même imposé par leur maison mère.&raquo;</em> De là, c&rsquo;est le transfert dans les camions-citernes et les stations-service, où des risques, par exemple, d&rsquo;infiltration d&rsquo;eau existent.</p>

 

 

 

Xavier Duval s’insurge contre un «cover-up»

<p style="text-align: justify;">Le vendredi 27 décembre, Xavier Duval s&rsquo;est insurgé contre ce qu&rsquo;il appelle un <em>&laquo;cover-up&raquo;</em> dans cette affaire. Il se dit <em>&laquo;inquiet&raquo; </em>et réclame une enquête. Il affirme : <em>&laquo;Il y a une autre cargaison d&rsquo;essence qui est arrivée à bord du &laquo;MT Sunray&raquo;. Selon mes informations, il a transporté de l&rsquo;essence qui cette fois contient un taux élevé de soufre. Il y a une forte pression pour que la cargaison soit débarquée. De plus, je me demande qui va rembourser ceux dont les voitures ont été endommagées.&raquo;</em> Du côté de la Motor Vehicle Dealers Association, on estime que la cargaison de l&rsquo;essence reçue en octobre est du <em>&laquo;dirty fuel&raquo;</em>, qui revient à beaucoup moins cher. L&rsquo;association demande même que le contrat alloué à Vittol soit résilié.</p>