Publicité

Subiraj Sok Appadu, ancien directeur de la météo: «Des fois, il faut oublier les protocoles et penser aux humains»

30 décembre 2019, 21:18

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Subiraj Sok Appadu, ancien directeur de la météo: «Des fois, il faut oublier les protocoles et penser aux humains»

Dès qu’il entend parler de cyclones, il est en poste devant son ordinateur à faire des recherches pour savoir ce qui se passe. Subiraj Sok Appadu, ancien directeur de la station météorologique de Vacoas, a fait exactement cela à l’annonce de la dépression tropicale Calvinia. Selon lui, les informations envoyées par le nouveau radar japonais sont très fiables. «Il faut juste savoir les interpréter», affirme-t-il à l’express.

«Ce n’est pas un cyclone. C’est une dépression tropicale qui s’intensifie. Selon moi, ce que démontre la station météorologique de Vacoas sur son site, est fiable. J’ai vu par exemple les images du nouveau radar. Nous pouvons y puiser beaucoup d’informations. Il faut les interpréter», ajoute-t-il.

Pense-t-il que l’avertissement de classe 3  aurait pu être donné plus tôt ? L’ancien directeur de la station affirme que lorsqu’un avertissement de classe 3 est émis, il est censé annoncer des vents cycloniques dans les six prochaines heures. «Donc lorsqu’on fait le bulletin, on devrait pourvoir donner une indication de l’heure à laquelle les rafales de 120 km/h sont attendues. Or, je n’ai toujours rien entendu», explique-t-il. En quoi cela serait-il pertinent ? Subiraj Sok Appadu avance que cela aurait permis de prendre des mesures recommandées dans cette situation précise.

«Nous pouvons déjà savoir quand ces rafales sont attendues, nous pouvons mieux prendre des dispositions pour la population. Il ne s’agit pas de poser des protocoles machinalement. Il faut penser à l’humain. Il va quitter sa maison, il ira travailler, une fois là-bas, il devra rentrer chez lui à l’annonce de la classe 3. Alors que nous pouvons très bien dire quand le temps détériora et ce qu’il faut faire. Des fois, il faut oublier les protocoles et penser aux humains», ajoute-il. L’ancien directeur ne blâme, toutefois, pas les prévisionnistes. Il dit noter plusieurs manquements qui doivent être rectifiés pour que le cafouillage ne se répète pas.

Il affirme aussi qu’il est peu probable qu’il y ait eu une intervention politicienne dans cette situation. «Généralement, les politiciens ne s’ingèrent pas dans le travail des prévisionnistes. J’ai été directeur jusqu’en 2007 et j’ai travaillé avec quatre gouvernements, pas un seul ne s’est mêlé des prévisions. Si c’est le cas actuellement…je ne sais pas. Mais ce serait par petitesse d’esprit», souligne l’ancien directeur.