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A Noël, le pape appelle à «garantir la sécurité» au Moyen-Orient

26 décembre 2019, 08:02

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A Noël, le pape appelle à «garantir la sécurité» au Moyen-Orient

Le pape François a appelé mercredi la communauté internationale à «garantir la sécurité» au Moyen-Orient, particulièrement en Syrie, dans son message de Noël en forme de tour d'horizon d'une «humanité blessée» sur tous les continents.

Dans son traditionnel discours «Urbi et Orbi» (à la ville de Rome et au monde), devant 55.000 fidèles réunis sur la place Saint-Pierre de Rome, le souverain pontife a appelé à «assouplir notre coeur souvent endurci et égoïste» afin de donner «le sourire aux enfants du monde entier», abandonnés ou victimes de violences.

Mais c'est tout d'abord vers le Moyen-Orient qu'il s'est tourné, là où de nombreux enfants «subissent la guerre et les conflits».

Le pape, qui vient de fêter ses 83 ans, a souhaité envoyer un message de réconfort au «bien-aimé peuple syrien qui ne voit pas encore la fin des hostilités qui ont déchiré le pays en cette décennie»

Depuis le balcon inondé de soleil du palais pontifical, François a alors appelé «les gouvernants et la communauté internationale à trouver des solutions qui garantissent la sécurité et la coexistence pacifique des peuples de la région».

Depuis le 16 décembre, les forces du régime syrien, soutenues par l'aviation russe, ont intensifié leurs bombardements dans le nord-ouest de la Syrie et de violents combats au sol les opposent aux jihadistes et rebelles, malgré un cessez-le-feu annoncé en août.

Le souverain pontife a aussi eu une pensée de «soutien pour le peuple libanais» -secoué par un mouvement de contestation politique sans précédent- espérant que le pays «redécouvre sa vocation d'être un messager de liberté et d'harmonieuse coexistence pour tous».

-Aider le peuple vénézuélien-

L'Argentin Jorge Bergoglio a regretté en outre que plusieurs nations du continent américain «traversent une période d'agitations sociales et politiques». Le peuple vénézuélien, très «éprouvé par des tensions politiques et économiques», doit obtenir «l'aide dont il a besoin», a-t-il notamment plaidé, alors que le pays est englué dans une crise profonde avec un recul du PIB de 25,5% et une hyperinflation qui ont poussé des centaines de milliers d'habitants sur les routes de l'exil. 

Le pape, qui multiplie les gestes diplomatiques et religieux envers la Russie, a également espéré voir aboutir l'aspiration de l'Ukraine «à des solutions concrètes pour une paix durable».

Evoquant le continent africain où règnent «violences, calamités naturelles ou urgences sanitaires», François a exprimé son réconfort «à tous ceux qui sont persécutés à cause de leur foi religieuse», et dénoncé les agissements «des groupes extrémistes sur le continent africain, surtout au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigeria».

Le Burkina Faso était justement en deuil en ce jour de Noël, après une nouvelle attaque jihadiste d'envergure qui a fait 42 morts, dont 35 civils, dans le nord du pays, la pire depuis cinq ans. 

- Les murs d'indifférence- 

Le pape, qui a fait du soutien des migrants l'une des priorités de son pontificat, n'a pas manqué de critiquer dans son message «les murs d'indifférence» qui se dressent sur leur chemin. «Dans l'espérance d'une vie sûre», il finissent par subir «des abus innommables, l'esclavage de toutes sortes et des tortures dans des camps de détention inhumains», a-t-il martelé.

Les gardes côtes espagnols ont encore secouru le jour de Noël quelque 200 migrants - hommes, femmes et enfants- qui avaient pris la mer à bord d'embarcations de fortune à partir du continent africain.

Lors de son homélie de Noël mardi soir dans une Basilique Saint-Pierre comble, l'Argentin avait prôné l'amour «inconditionnel» et «gratis».

En Asie, Noël a été marqué par des heurts sporadiques mercredi entre militants pro-démocratie et policiers anti-émeute à Hong Kong, le pouvoir pro-chinois accusant les «émeutiers irresponsables et égoïstes» d'avoir gâché les festivités de Noël. 

Aux Philippines, pays à très grande majorité catholique, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui ont été contraintes de passer Noël dans des abris ou bloqués lors de chez eux, après le passage dévastateur du typhon Phanfone.

A Londres, la reine d'Angleterre Elizabeth II, 93 ans, a assisté mercredi à 09H00 à une messe de Noël à Sandringham, avec son fils le prince Andrew, mis en cause dans l'affaire Epstein, mais en revanche absent de la cérémonie officielle de 11H00. Son époux, le prince Philip, 98 ans, récemment hospitalisé, était absent également.

Dans sa traditionnelle allocution, Elizabeth II a ensuite rendu hommage au «sens du devoir» des jeunes sur le climat, et appelé les Britanniques à surmonter les divisions, au moment où le pays s'apprête à quitter l'Union européenne au 31 janvier.

En France, les grévistes n'ont pas décrété de trêve de Noël dans leur mouvement contre la réforme des retraites, qui paralyse depuis 21 jours les transports. Sous le sapin des grévistes, plusieurs cagnottes ou chèques de solidarité ont été déposés pour leur permettre de poursuivre le mouvement.

A Barcelone enfin, ce sont près de 400 personnes qui se sont jetées dans les eaux froides du port de plaisance et nagé sur 200 mètres, en maillot de bain ou en costume de Père Noël, de clown ou encore de Dark Vador, pour la 110e édition de la Copa Nadal, a constaté un photographe de l'AFP.