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Surinam: le Prof Rajen Vurdien revient au pays après trois décennies

19 décembre 2019, 16:15

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Surinam: le Prof Rajen Vurdien revient au pays après trois décennies

«Les gens de mon village, Surinam, ne me reconnaissent plus, moi l’enfant du village, qui réside aujourd’hui en Californie. Moi non-plus, je n’ai pas reconnu Surinam, et d’autres villages du Sud. Les infrastructures ont considérablement changé en trente ans. Mais, quand je passe devant les étendues vertes et les palmistes de Britannia, mon cœur de Sudiste se remet en marche, et mes souvenirs d’adolescence, en bus, pour aller au collège Royal de Curepipe sortent de leur tiroir d’oubli…»

Le Prof. Rajen Vurdien, qui a fini sa carrière comme président de l’une des plus grandes universités de la Côte Ouest des États-Unis, estime que nous devons faire attention, car «le Mauricien perd son âme sans qu’il ne s’en rende compte, au nom de la terrible doctrine : Money Rules. Le pays est géré comme une entité privée et non pas comme une nation unie, qui partage un destin commun».

De retour dans l’océan Indien, Rajen Vurdien avait fait parler de lui en juin 1980. À l’époque, il était un enseignant mauricien qui avait fait la Une des journaux quand il avait été expulsé des Seychelles, pour divergence d’opinion politique. Pourtant, ce n’était pas un différend qui l’opposait au régime du président d’alors, Albert René, mais à une élève de Upper VI, du Seychelles College. Il s’agissait en fait de Pauline Ferrari, la fille du Dr Maxime Ferrari, ministre seychellois du développement économique.

«Je n’avais rien à me reprocher. J’avais simplement répondu à une interpellation selon laquelle il y aurait un coup d’état à Maurice. Or, j’avais expliqué que les Seychelles sont les Seychelles et qu’on n’avait pas le même système politique (NdlR, Seychelles n’avait qu’un parti unique à l’époque) encore moins la même culture politique à Maurice», raconte Rajen Vurdien qui, depuis les Seychelles, a travaillé en Chine pour le compte des Nations unies. Il a ensuite travaillé pour des universités américaines sur la Côte Est et puis sur la Côte Ouest, où il a terminé sa carrière il y a six mois, au plus haut échelon du monde universitaire, soit président de conseil d’administration.

Le Sud demeure, pour notre compatriote, le seul endroit où le développement n’est pas aussi «sauvage» qu’ailleurs. Il faut à tout prix, dit-il, préserver le Sud sauvage, ses paysages verts, ses lagons, ses coraux. Quant au sourire des gens, tout n’est pas perdu. Il faudrait que l’on se ressaisisse et que l’on reprenne notre destinée en main, rappelle-t-il. Cet enfant de Surinam entend revenir se ressourcer chez nous. «C’est quand même un pays unique, avec son vivre ensemble et ses trésors cachés...»