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François Venin: «Les hébergements hors hôtels affectent les recettes globales du pays»

17 décembre 2019, 12:08

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François Venin: «Les hébergements hors hôtels affectent les recettes globales du pays»

À deux semaines de la fin de l'année, François Venin trace les contours des difficultés du secteur de l'hôtellerie mais, surtout, partage son souhait que davantage de Mauriciens choisissent de travailler dans les hôtels.

Cette année n’a pas été facile pour le secteur touristique. Comment se présentent donc les mois de décembre et de janvier ? 
Je pense que cette année 2019 a eu un démarrage difficile. L’industrie a souffert pendant les mois de haute saison et les belles performances de basse saison n’ont pas compensé, en termes de chiffre d’affaires, le retard accumulé en début d’année. 

Toutefois, je dois dire que les mois de décembre et de janvier chez Beachcomber ont été meilleurs que ceux de l’an dernier. 90 % de nos clients sont des touristes étrangers. Par contre, de plus en plus de résidents mauriciens séjournent dans nos hôtels tout au long de l’année, mais ne choisissent pas particulièrement le mois de décembre.

Comment les hôtels ont-ils relancé l’exercice marketing pour la période des fêtes ? 
La période des fêtes est en grande partie vendue très longtemps à l’avance ; les nombreuses familles et la disponibilité des vols nous y obligent.

Quelles sont vos attentes pour le secteur touristique pour 2020 ? 
Nos attentes pour le secteur touristique pour l’année prochaine sont relativement simples : faire en sorte que l’île Maurice puisse conserver son image de qualité à tous les niveaux, que ce soit au niveau des hôtels ou celui du pays tout simplement.

En plus des îles de la région, nous sommes en compétition avec d’autres destinations. Comment Maurice peutil séduire à nouveau sur le long terme ? 
Avant même de parler de compétition avec les îles de la région ou de toutes autres destinations, j’aurais aimé rappeler que l’hôtellerie mauricienne doit faire face, comme partout ailleurs dans le monde, à l’explosion de l’offre d’hébergement hors hôtels. Il y a actuellement près de 12 500 chambres d’hôtels à Maurice, et on évalue à 15 000 le nombre de chambres hors hôtels, proposées dans le pays sur les plateformes AirBnB, Booking.com, ou autres. 

À titre d’exemple, si vous êtes à la recherche d’un hébergement pour la nuit du 31 décembre pour deux personnes (qui est a priori la nuit la plus chère de l’année) et que vous allez sur Booking. com, le premier prix proposé pour deux personnes est de 15 euros (600 roupies) par nuit ! Cela tire la destination vers le bas et vient sérieusement affecter les recettes globales du pays. Je pense qu’il faut rapidement gérer ce problème et trouver une solution.

Votre souhait pour le secteur pour 2020 ? 
Notre souhait pour le secteur c’est de réussir à convaincre les jeunes Mauriciens à venir faire carrière dans notre industrie car nous manquons de ressources humaines. Et les Mauriciens restent, pour moi, les plus doués au monde pour faire ce métier.