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L’Assemblée ouvre la voie à la délivrance de médicaments à l’unité

13 décembre 2019, 16:59

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L’Assemblée ouvre la voie à la délivrance de médicaments à l’unité

Chaque année, un Français jette 1,5 kg de médicaments: pour mettre fin au gaspillage, l’Assemblée nationale a voté vendredi le principe d’une possible vente à l’unité, engagement de campagne du président Macron, qui fera l’objet d’une «concertation».

Les députés ont donné leur aval en première lecture à un amendement du gouvernement au projet de loi anti-gaspillage, qui prévoit que «lorsque leur forme pharmaceutique le permet, la délivrance de certains médicaments en officine peut se faire à l’unité». La disposition a vocation à entrer en vigueur «au plus tard le 1er janvier 2022».

La secrétaire d’Etat à la Transition écologique Brune Poirson a défendu «une des mesures emblématiques de la lutte contre le gaspillage» tout en disant entendre «les préoccupations des pharmaciens», montés au créneau ces derniers jours.

Elle a souligné que les décrets d’application feront l’objet d’une «concertation avec les différentes parties prenantes», ajoutant que «nous ne partons pas d’une page blanche» car une expérimentation sur les antibiotiques a déjà été menée sur ce système déjà «très commun», dans certains autres pays.

«Les médicaments concernés par cette possibilité seront, dans un premier temps, limités à quelques antibiotiques, pour lesquels l’intérêt d’une dispensation à l’unité est le plus évident», précise l’exposé des motifs de l’amendement du gouvernement.

L’idée de la vente de médicaments à l’unité avait été introduite en commission à l’initiative de députés LREM.

Plusieurs d’entre eux ont vanté «une très belle avancée», soulignant aussi l’enjeu environnemental car les médicaments finissent parfois dans les rivières.

La rapporteure, Véronique Riotton (LREM), a admis que la mesure soulevait «des défis», dont le «temps supplémentaire pour préparation en officine» ou la nécessité de «bien informer les patients». Elle a salué le «compromis» trouvé avec l’amendement du gouvernement qui «ouvre la possibilité et plus l’obligation», y voyant une «méthode souple».

La disposition a été globalement bien accueillie, Clémentine Autain (LFI) soutenant notamment cette «réponse au gaspillage terrifiant des médicaments», tandis que Bruno Millienne (MoDem) y a vu un «moyen utile de lutter à la fois contre le gaspillage et l’automédication».

Valérie Beauvais (LR) s’est montrée toutefois réticente, s’étonnant d’une mesure votée «sans étude d’impact». Elle a appelé à la vigilance sur la «traçabilité» des médicaments, notant que dans les pays où le mécanisme est en vigueur comme aux Etats-Unis, «on a vu des trafics de médicaments sous le manteau».