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Trafic de drogue: comment détecter une mule

8 décembre 2019, 13:30

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Trafic de drogue: comment détecter une mule

Depuis quelque temps, les trafiquants de drogue privilégient la diversification en ce qui concerne le choix de… leurs mules. Professions et ethnicités variées, les profils sont multiples pour minimiser et dissiper les soupçons des autorités notamment. Mais c’était sans compter avec les officiers qui ont pour tâche d’empêcher que des colis de drogue n’entrent sur notre territoire. Ils n’ont pas de vision infrarouge mais savent reconnaître une mule au premier regard. Comment ? Profiling training et expérience.

Pour repérer un passager qui transporte de la drogue, les officiers affectés à cette unité sont en effet formés au préalable au profilage, nous explique un officier de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU). Il s’agit d’établir le profil psychologique de la personne, dans ce cas basé sur son comportement notamment. Si la formation est essentielle, c’est, cependant, surtout avec l’expérience que les limiers se perfectionnent.

Il faut dire qu’avant que n’entrent en jeu les officiers de l’ADSU, c’est d’abord dans l’avion que débute le «screening». Le personnel de cabine note tout comportement suspect ou anormal et transmet ces informations aux autorités. «Quand quelqu’un transporte de la drogue, il va refuser toute nourriture ou boisson offerts dans l’avion. Il n’ira pas aux toilettes par crainte d’évacuer la drogue», souligne le limier de la brigade anti-drogue. D’habitude, il serait également un passager tendu, qui ne profiterait pas de son vol et, selon notre interlocuteur, «l’angoisse se lit sur son visage».

«Une fois à l’aéroport, ces mules seront les premières personnes à vouloir le quitter.» Pas d’arrêt shopping à la boutique duty free, pas de pause pipi non plus. «Elles auront une démarche qui attire» et, une fois encore, leur angoisse, voire leur peur, sera perceptible, poursuit l’officier de l’ADSU.

Il faut surtout garder l’oeil ouvert. Car si autrefois, dit-il, les mules étaient des personnes qui ne pouvaient se permettre de voyager, désormais, ce n’est plus le cas. «Ça peut être un étudiant, un enseignant, un retraité. Il n’y a plus d’étiquette.» Notre interlocuteur, qui travaille à la Mauritius Revenue Authority (MRA) depuis plus d’une vingtaine d’années, rappelle d’ailleurs le cas des deux enfants qui ont servi de mules alors qu’ils revenaient de France, en mai. De la drogue était dissimulée dans les jouets qu’ils transportaient.

D’autre part, depuis novembre, pas mal de mules ont été interpellées à l’aéroport de Plaisance, parmi lesquelles de jeunes femmes. Si ces dernières ne transportent pas de la drogue ingurgitée par voie orale, c’est dans leurs parties intimes qu’elles insèrent celle-ci, sous forme de boulettes.

Comme dans le cas de la Sud-Africaine Maria Margarita Wilhemina Van Wyk, qui a foulé le sol mauricien à bord du MK852, le 22 novembre. La femme de 46 ans pensait pouvoir tromper la vigilance des officiers de la Customs Anti-Narcotics Section de la MRA ainsi que des officiers de l’ADSU. Mais elle a vite été trahie par sa démarche. Lorsque les officiers lui ont demandé de fouiller ses bagages dans la Green Channel, la quadragénaire était angoissée. Elle a fini par laisser échapper une boulette d’héroïne qu’elle transportait… dans ses parties intimes. Elle y avait inséré 12 boulettes et en avait avalé 20 autres.