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Activités portuaires: la Cargo Handling Corporation confrontée à un ralentissement de la manutention

27 novembre 2019, 15:44

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Activités portuaires: la Cargo Handling Corporation confrontée à un ralentissement de la manutention

La direction de la CHC rassure mais l’inquiétude gagne du terrain tant chez les exportateurs, surtout ceux du secteur textile, que chez les importateurs.

La fin d’année est perçue comme une fatalité pour la Cargo Handling Corporation (CHC), compagnie privée chargée du service de manutention dans le port de Port-Louis. En cette fin de 2019, elle est confrontée à un problème de fluidité dans la manipulation des conteneurs en raison d’une difficulté à constituer des équipes pour opérer les portiques.

Ram Prakash Nowbuth, Managing Director, avoue qu’il y a un problème. Il déplore toutefois l’attitude de ceux qui ont tendance à dramatiser et à «sur-dramatiser» une situation qui est sous contrôle.

«Nous sommes en train de tout faire pour trouver les solutions appropriées.» Il prévient toutefois que si jamais la difficulté de constituer des équipes de travail s’intensifie, la situation pourrait s’aggraver. Ce qui n’est pas le cas pour le moment, dit-il.

Du côté syndical, personne ne veut, pour le moment, commenter cette affaire à visage découvert. Des témoignages ont été recueillis avec pour consigne de ne pas révéler l’identité des intervenants.

Au fait, quelle est la nature du problème qui affecte le port en ce moment ? La direction de la CHC arrive difficilement à constituer des équipes requises pour garantir le niveau de service manutentionnaire des conteneurs qui attendent soit d’être déchargés soit d’être embarqués.

Priorité au travail

L’argument évoqué s’articule autour du fait que l’exigence du service par rapport aux obligations de cette fin d’année coïncide malheureusement avec une période de l’année où les travailleurs du port touchent leur paie. Une situation qui, selon certains au sein de la CHC, n’incite pas toujours à donner priorité au travail. «Ils ont déjà obtenu leur paie», affirme une source dans les milieux de la CHC.

«Ils vont bientôt toucher leur boni de fin d’année dont le montant oscille entre deux mois et deux mois et demi de salaire en sus d’une autre rémunération. Ce qui fait beaucoup d’argent. Certaines personnes refusent même de faire des heures supplémentaires.»

Dans les milieux proches des travailleurs, on attribue la présente situation à toute une série de facteurs. La liste inclut, entre autres, une mauvaise planification en matière de répartition des ressources humaines, l’état de certains équipements, la frustration des travailleurs par rapport à la performance de la direction, les fréquents changements à la direction, les conditions de travail de quelque 200 nouveaux ‘General Purpose Workers’ dont la révision en hausse de leur salaire de base de Rs 12 300 à Rs 14 500 – perçues par leurs collègues déjà confirmés – n’ont pas été entérinées ou encore la direction qui fait la sourde oreille pour engager une profonde réforme des opérations de la CHC.

Entre-temps, l’inquiétude gagne du terrain au sein de la communauté des exportateurs, plus particulièrement ceux du secteur textile, et des importateurs. Les premiers mettent l’accent sur le nombre de conteneurs qui n’ont pu être embarqués.

Réplique émanant du milieu de la CHC : «S’il est vrai que nous faisons face à un problème qui est loin d’être insurmontable, il serait bon aussi que certains ne mettent pas l’accent que sur les conteneurs qui n’ont pu être embarqués et qui ne signalent malheureusement pas le nombre de conteneurs qui ont pu quand même l’être dans une situation aussi difficile que celle que nous sommes en train de gérer en ce moment».

Les répercussions sont palpables tant au niveau de la performance des portiques qu’à celui du stockage dans les zones d’importation et d’exportation. Le rythme auquel les conteneurs entrent et quittent le port a chuté. Certains importateurs déplorent que des bateaux soient partis sans avoir embarqué le nombre de conteneurs escompté.

Cette inquiétude commence à gagner également certains importateurs dont les produits destinés à la vente en décembre sont en route.