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Liquidation: les employés de Tara Knitwear et Rossana Textiles tristes et inquiets

23 novembre 2019, 18:09

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Liquidation: les employés de Tara Knitwear et Rossana Textiles tristes et inquiets

«Lorsque la situation a commencé à dégénérer, je doutais fort que l’entreprise allait poursuivre ses opérations. Je me demande si, à mon âge, je vais pouvoir trouver du travail ailleurs. J’ai déjà commencé à entreprendre des démarches en ce sens. Ce n’est pas facile.» Cet employé de 50 ans, qui a souhaité garder l’anonymat, compte presque trois décennies d’expérience dans le domaine du textile, dont 13 ans passés chez Tara Knitwear.

Marié et père d’une fille qui étudie en Grade 8 (anciennement Form II), cet habitant de Beau-Bassin est le seul pourvoyeur de revenus de la famille. Selon ce quinquagénaire, le gouvernement aurait dû faire quelque chose pour les personnes qui perdent leur emploi à un âge avancé. «C’est vrai que nous percevrons un soutien financier à travers le workfare programme. Mais ce n’est pas suffisant. Il nous faut trouver du travail, sauf que les entreprises ne sont souvent pas prêtes à employer des personnes de mon âge, voire plus.»

Son collègue, Sunil Mungra, 55 ans, n’avait pas vu venir la fin de l’usine pour laquelle il a travaillé durant les 30 dernières années. S’il ne s’inquiète pas pour sa carrière car il est persuadé qu’il trouvera un autre travail, cet habitant de Castel se dit plutôt triste. «Mo leker fermal. Au travail, c’était comme une famille. D’où le fait que dans le passé, lorsque le secteur du textile était en plein essor, je n’hésitais pas à sacrifier ma vie sociale pour venir travailler. Bann patron ti konpran soufrans travayer», confie cet homme qui n’a jamais été au chômage de sa vie.

Sur le plan professionnel, celui qui a terminé son parcours chez Tara Knitwear en tant que quality controller compte s’inscrire au bureau de l’emploi après la saison festive. Heureusement que Sunil Mungra peut compter sur le soutien de son épouse, employée au sein d’une entreprise française.

Idem pour Nabeel Islam, 34 ans. Bien qu’il ne veuille pas importuner ses parents retraités, cet habitant de Forest-Side se dit chanceux d’avoir leur soutien. «Enn sans mo pa marye. C’est dur de perdre son emploi en fin d’année. Heureusement que j’ai fait des économies qui me permettent de continuer à payer mes dettes. J’ai, en effet, fait des emprunts pour la construction de ma maison», raconte celui qui compte environ 18 mois d’expérience chez Tara Knitwear.

Auparavant, ce technicien a bossé une douzaine d’années au sein d’une autre entreprise du textile. À présent, il hésite à chercher du travail dans ce secteur. «Compte tenu des fermetures consécutives des usines de textile, il n’y a aucune garantie», affirme le jeune homme. Et après on s’étonne que les jeunes ne veuillent plus travailler à l’usine…