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MotoGP: Quartararo, l’arbre qui cache le désert

22 novembre 2019, 18:15

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MotoGP: Quartararo, l’arbre qui cache le désert

Derrière Fabio Quartararo, révélation de la saison MotoGP qui vient de se terminer, la présence française au plus haut niveau de la vitesse moto reste très clairsemée faute de filière de recrutement dans le pays ces dernières années.

Si Johann Zarco ne trouve pas de guidon pour la saison 2020, le jeune Niçois sera le seul représentant français dans les trois catégories vedettes, MotoGP (1000cm3), Moto2 (750cm3) et Moto3 (250 cm3).

«Aujourd’hui, on a des Français en MotoGP mais il n’y a plus personne en Moto2 ou Moto3», constate Jacques Bolle, président de la Fédération Française de Motocyclisme (FFM) même si la présence française est plus fournie dans d’autres catégories comme le SuperSport, le Superbike ou l’endurance.

Seuls trois Français ont gagné des courses en championnat du monde 500cm3 (devenu en 2002 MotoGP): Pierre Monneret en 1954, Christian Sarron en 1985 et Régis Laconi en 1999. Aucun n’a été champion du monde mais de 1970 jusqu’au début des années 1990, une petite dizaine d’entre eux s’alignaient régulièrement sur la grille avec un certain succès, tels Michel Rougerie, Patrick Pons, Marc Fontan, Bernard Fau, Christian Estrosi...

Le palmarès est plus fourni dans les autres catégories avec les deux titres mondiaux de Johann Zarco en Moto2 en 2015 et 2016, ceux d’Olivier Jacque (2000), Christian Sarron (1984) et Jean-Louis Tournadre (1982) en 250cm3, puis Mike de Meglio (2008) et Arnaud Vincent (2002) en 125 cm3.

«C’est vrai que cela fait bizarre de voir qu’il n’y a aucun Français en Moto2 et Moto3 pour une relève», déplore Fabio Quartararo qui n’a pourtant pas eu beaucoup de succès dans ces catégories avant de se révéler en MotoGP pour sa première saison à tout juste 20 ans.

Il s’est «exilé» tout jeune en Espagne pour faire ses classes. «Si je n’y avais pas été, je ne serais pas là en ce moment. C’est très important de venir là où il y a le plus de niveau et en ce moment c’est en Espagne et pour vraiment se comparer avec les top pilotes, à tout âge, c’est là où il faut être», affirme-t-il, rappelant qu’il a fait ce choix alors qu’il n’avait que 6 ans.

Trouver des jeunes talentueux

En large partie grâce à l’engagement de la société espagnole Dorna, promoteur du MotoGP, l’Espagne est devenu le vivier du MotoGP avec 9 pilotes engagés en 2020 sur 22, dont le sextuple champion du monde en titre Marc Marquez et son frère Alex. Suit l’Italie avec 5 dans le sillage de la légende Valentino Rossi qui court encore à 40 ans avec sept titres à son actif. Il a mis en place la filière VR46 qui détecte et encadre les jeunes pilotes pour les faire monter en Moto3, Moto2 et MotoGP.

C’est de ce modèle que s’inspire Marc Fontan avec la «FT Racing Academy». A 63 ans, il entend faire profiter les jeunes pilotes français de son expérience (6e du championnat 500cm3 en 1983 et champion du monde d’endurance en 1980).

«On va essayer de trouver des jeunes talentueux pour les faire passer d’étape en étape en commençant par le championnat de France. On a fait une sélection avec dix jeunes au départ et on en a sélectionné quatre dont une jeune femme, Line Vieillard», 18 ans, souligne-t-il.

«On va les faire rouler en championnat de France la première année avec pas mal d’essais et deux, trois courses internationales en Espagne pour voir le vrai niveau et en les accompagnant avec un programme sportif», détaille-t-il.

«On espère que sur les quatre il y en aura au moins un ou deux qui ira en championnat du monde», précise Marc Fontan, soulignant que le programme s’ouvrira à d’autres jeunes si leurs résultats sont bons.

«Il faut détecter, trouver le pilote et le faire bosser», résume l’ancien champion, déterminé à suivre les exemples de l’Espagne et de l’Italie qui à elles deux ont récolté 17 titres pilotes MotoGP depuis 1999.