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Son meurtrier condamné à 38 ans de prison: «Patricia Verrière était une femme au grand cœur»

21 novembre 2019, 17:00

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Son meurtrier condamné à 38 ans de prison: «Patricia Verrière était une femme au grand cœur»

Le couperet est tombé mardi 19 novembre. Vidish (Vishnu) Jogannah, 23 ans, a écopé de 38 ans de prison pour le meurtre jugé «brutal et sans pitié» de sa concubine en 2016. Cette sentence ravive les souvenirs de proches de la quadragénaire que beaucoup appréciaient et chérissaient…

Impossible d’oublier son grand sourire, sa nature accueillante et sa bonne foi. Jeanloup Capiron, l’ex-patron et bon ami de Patricia Verrière, n’oubliera jamais la femme extraordinaire qu’elle était. Il estime que la sentence tombée mardi est satisfaisante mais qu’elle ne ramènera pas son amie. «C’était une femme joviale, pleine de vie et qui possédait un grand cœur. Elle était toujours prête à aider ceux qui étaient dans le besoin», se souvient cet homme de 37 ans.

Son amitié avec Patricia avait débuté lorsqu’elle a ouvert son restaurant près de son bar à Péreybère. Pendant plus d’une année, ils se sont côtoyés et une grande amitié est née entre eux. Une amitié si forte et basée sur la confiance que, lorsque Patricia met la clé sous la porte de son business, Jeanloup n’hésite pas à lui proposer de venir l’aider à gérer son bar. Selon lui, sous le sourire ravageur de Patricia, se cachait une âme brisée qui voulait refaire sa vie. Séparée de son époux et maman, la quadragénaire qui avait vécu au Canada depuis son enfance, voulait à tout prix avoir une vie stable et trouver l’homme idéal à Maurice.

Amoureuse

«Elle avait rencontré Vidish Jogannah quand il est venu travailler comme videur chez moi en novembre 2015. Il avait vingt ans et il était très discret», se rappelle Jeanloup. L’homme d’affaires explique qu’il n’a jamais eu de problème avec Vidish mais que ce dernier possédait un regard noir et était un peu trop sournois à son goût. «Lorsque j’ai appris qu’ils sortaient ensemble, j’ai prévenu Patricia de mon ressenti envers ce dernier mais elle était amoureuse.» Il raconte que, lorsque Patricia trouve un nouvel emploi dans un hôtel à Balaclava, Vidish quitte son poste de videur au pub aussi.

Jeanloup perd de vue son amie mais il savait que Patricia et Vidish cohabitaient. «Je ne l’ai pas entendue pendant quelques mois jusqu’au jour où elle est venue déjeuner au bar en 2016.» C’est à ce moment-là, dit-il, qu’il est choqué d’apprendre que son amie qui était «une bonne vivante» se faisait violenter. «Nous avons parlé et j’ai essayé de la conseiller mais la décision de se protéger est venue plus tard. Je n’étais pas au pub et un de mes employés m’a informé que Patricia était venue se réfugier au bar pour se protéger de Vidish.»

Protection order inutile

C’est ce jour-là, selon Jeanloup, que Patricia avait pris la décision de réclamer un protection order contre l’homme qui la malmenait. Une démarche qui n’aurait servi à rien, selon lui. «Son histoire nous démontre que, malgré un protection order, cela n’empêche pas quelqu’un d’ôter la vie d’une autre personne. Justice a été faite certes mais c’est triste quand on y pense. J’espère vraiment qu’à l’avenir d’autres systèmes seront mis en place pour protéger les victimes de violences conjugales», ajoute Jeanloup.

Nous avons tenté de joindre d’autres proches de la victime mais la plupart sont établies en Europe. Si certains sont restés injoignables, d’autres nous ont révélé que cela a été tellement dur de faire leur deuil qu’ils préfèrent ne pas faire de commentaires.