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La Convention relative aux droits de l’enfant fête ses 30 ans

19 novembre 2019, 11:08

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La Convention relative aux droits de l’enfant fête ses 30 ans

Le 26 juillet 1990, Maurice a accédé à la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) entrée en vigueur cette même année. Demain, mercredi 20 novembre, nous célébrerons les 30 ans de cette convention majeure qui a été adoptée le 20 novembre 1989 par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU). Ce traité, le plus ratifié au monde, s’inspire des deux Pactes internationaux sur les droits économiques, sociaux et culturels et sur les droits civils et politiques. Les droits de l’enfant tels que nous les connaissons aujourd’hui sont apparus très récemment et sont appelés à évoluer au fur et à mesure que nous rencontrons de nouveaux défis, comme ceux qui sont liés à l’Internet ou à la mondialisation.

Le 20 novembre 1959, l’ONU avait adopté la «Déclaration des droits de l’enfant» en dix points. Elle énonçait des principes, exprimait des souhaits, traçait un cadre référentiel, sans engager personne à s’y conformer.

Il a fallu attendre 30 ans pour que soit enfin adoptée une convention en 54 articles qui devient un texte juridique contraignant pour tous les pays qui y adhèrent. Malgré tout, la seule adhésion à ou ratification de ce texte ne suffira pas à la faire respecter. Un comité créé en vertu de son article 43 sera chargé de recevoir des rapports des États signataires à intervalles réguliers pour rendre compte des progrès en matière de respect des droits énoncés dans la CDE.

Le 25 mai 2000, des protocoles facultatifs concernant l’implication des enfants dans les conflits armés et la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants ont été adoptés et notre pays les a aussi ratifiés.

Les deux socles de la Convention sont la non-discrimination et l’intérêt supérieur de l’enfant. L’accent est également mis sur la vie, la survie et le développement de l’enfant, ce qui implique que chaque enfant mange à sa faim, vive dans des conditions salubres, ait accès à l’éducation etc. L’enfant doit être protégé, mais c’est aussi un sujet de droit et un être quand même investi de certains droits positifs lui permettant de participer à la sauvegarde de ses droits et de se préparer à devenir un citoyen actif. En fonction de son âge et de sa maturité, l’enfant peut en particulier exercer les libertés d’opinion, d’expression, d’association, et avoir accès à l’information.

Beaucoup d’adultes n’admettent pas que l’enfant puisse jouir des libertés fondamentales. Pourtant ce sont des jeunes qui ont aujourd’hui repris le flambeau de la défense de l’environnement.

De nombreux parents et proches exercent une certaine forme de violence à l’encontre des enfants.

Les châtiments corporels sont encore pratiqués à la maison et à l’école. Le bullying semble se répandre. Par ailleurs, la violence sexuelle est très fréquente partout dans le monde.

Pour assurer le suivi de la CDE et de tous les instruments internationaux concernant les enfants, Maurice est le seul pays d’Afrique à avoir créé un poste de Défenseur des enfants. Le 10 décembre, Journée internationale des Droits humains, l’Ombudsperson fêtera les 16 ans d’existence de cette institution indépendante qui veille au respect de la CDE.

Il y a tout lieu d’espérer que pour marquer d’une pierre blanche les 30 ans de la CDE, on verra l’adoption unanime d’un Children’s Bill à Maurice.

 

* Shirin Aumeeruddy-Cziffra, actuellement présidente du Public Bodies Appeal Tribunal, a été ministre de la Justice, des droits de la femme et de la famille et Ombudsperson pour les enfants.