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Consommation: l’endettement des ménages dépasse les Rs 100 milliards

14 novembre 2019, 16:10

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Consommation: l’endettement des ménages dépasse les Rs 100 milliards

La Banque de Maurice n’est pas particulière4 ment inquiète du seuil de la dette qui est la conséquence de l’expansion des crédits et de la baisse des taux d’intérêt. Il faut toutefois rester vigilant pour éviter le surendettement du Mauricien moyen.

Les dernières statistiques de la Banque de Maurice (BoM) viennent de le confirmer. L’endettement des ménages a dépassé la barre de Rs 100 milliards. À la fin de juin 2019, il représentait 21,8 % du produit intérieur brut (PIB) contre 20,9 % du PIB à la fin de décembre 2018. Le Financial Stability Report d’octobre 2019, publié par la BoM hier, soutient que ce niveau d’endettement n’inspire pas de réelle inquiétude. Cette hausse de l’endettement des ménages s’explique, souligne l’institution bancaire, par une forte expansion des crédits alloués aux ménages et ce, en raison du dynamisme enregistré au niveau de l’activité économique à l’échelle locale.

Selon la BoM, l’endettement des ménages est aujourd’hui positivement influencé par un environnement économique marqué par des taux d’intérêt relativement bas. Mais aussi en raison de l’abolition de la Loan-to-Value Limit (LTV), soit le rapport entre le prêt hypothécaire et la valeur de la propriété. Par ailleurs, alors que la part du crédit au logement liée au crédit des ménages a baissé, passant de 65,3 % en décembre 2018 à 64,6 % en juin 2019, celle destinée à financer d’autres dépenses ménagères comme l’acquisition de produits de consommation, de biens immobiliers, de véhicules ou encore l’achat de médicaments, entre autres, a connu une hausse. Elle est passée de 34,7 % à 35,4 %.

Éviter les risques

Ce déplacement vers ce type de prêt constitue, selon les spécialistes, une source d’inquiétudes pour la BoM car il représente clairement des risques pour les banques commerciales. Notamment quand ces prêts ne sont pas couverts adéquatement par des hypothéques, à l’exemple du cas hyper-médiatisé des prêts kenyans consentis par la SBM. Sans compter que ces prêts occupent une place importante dans les bilans financiers des banques commerciales, l’évolution des crédits aux ménages doit être suivie de près pour éviter des risques susceptibles de nuire à la stabilité financière du pays. «Il est important de s’assurer que les ménages ne soient pas surendettés», précise-t-on à la Banque centrale.

Et quid des effets de la surconsommation provoquant l’endettement des ménages ? Selon un spécialiste de vente à crédit, il ne faut pas généraliser quand il s’agit de l’endettement des Mauriciens et de tout mettre sur le compte de la consommation. Il y a différents types de consommation, dit-il. Et d’ajouter que les Mauriciens sont plus prudents et responsables dans leurs achats aujourd’hui. «Ils savent que les lendemains peuvent être difficiles. Ils préfèrent acheter utile. De toute façon, le Mauricien moyen ne bénéficie pas d’un grand pouvoir d’achat. Ce qui réduit forcément sa marge de manœuvre quant à ses possibilités de dépenser, même si la tentation d’acheter à crédit est forte», souligne-t-il.