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Frappes meurtrières sur Gaza, roquettes sur Israël: l’escalade se poursuit

13 novembre 2019, 21:07

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Frappes meurtrières sur Gaza, roquettes sur Israël: l’escalade se poursuit

Des frappes israéliennes sur les positions du Jihad islamique ont fait au moins 23 morts depuis mardi à Gaza, d’où des salves de roquettes continuent de viser Israël, dans une escalade armée qui ne donne pour l’heure aucun signe d’apaisement.

Frappes israéliennes contre roquettes palestiniennes: la spirale de la violence est de retour et les sirènes d’alerte ont encore retenti mercredi dans plusieurs villes israéliennes aux alentours de Gaza, dont Ashkelon, après de nouveaux tirs de roquettes qui ont précipité dans la foulée des bombardements israéliens sur l’enclave.

L’armée israélienne a dit viser des positions du Jihad islamique, notamment un site où des combattants s’apprêtaient, selon elle, a tiré un missile antichar sur Israël.

Ces frappes israéliennes ont fait 13 morts mercredi, dont des membres des forces al-Qods, la branche armée du Jihad islamique. Cela porte à 22 le nombre de Palestiniens tués, dont trois enfants, depuis mardi dans des opérations israéliennes contre le groupe armé, en incluant un commandant de l’organisation et son épouse, élément déclencheur de ce regain de tension.

Mardi, vers 04H00 du matin, l’armée et les services de renseignement intérieur (Shin Beth) israélien ont en effet mené une opération ciblée contre ce haut commandant du Jihad islamique, Baha Abou al-Ata, et son épouse Asma, dans leur appartement du nord-est de la bande de Gaza.

Le Jihad islamique, groupe armé présent à Gaza mais ne contrôlant pas l’enclave --celle-ci est aux mains du Hamas, un autre mouvement islamiste--, a lancé dans la foulée un barrage de roquettes sur Israël, sans faire de mort.

«Cessez vos attaques, ou vous prendrez encore plus de coups», a prévenu mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. «Nous sommes déterminés à combattre et à défendre notre pays, et s’ils pensent que ces salves de roquettes vont nous affaiblir ou nous faire perdre notre détermination, ils se trompent», a-t-il ajouté à l’endroit du Jihad islamique.

«Nous allons donner aux ennemis une leçon dont ils se souviendront», a rétorqué le rassemblement des unités de la «résistance» à Gaza, dont le Jihad islamique est partie prenante.

Ecoles fermées

Depuis mardi, au moins 250 roquettes ont été tirées de Gaza vers Israël, selon le dernier bilan de l’armée israélienne, qui a dit avoir intercepté 90% de ces projectiles grâce à son système antimissile «Iron Dome».

Une roquette a endommagé une maison, une autre une usine, et une autre encore a frappé une autoroute, passant à quelques mètres de foudroyer des voitures en circulation.

Mardi, des écoles, collèges, universités et autres institutions publiques avaient été fermés jusqu’à Tel-Aviv, la métropole économique, située à environ 70 kilomètres de Gaza. Mercredi, tous les établissements publics le sont restés dans un rayon de 40 km autour de l’enclave palestinienne.

Les écoles étaient aussi fermées depuis mardi à Gaza, petite enclave où la population, soumise à un blocus depuis plus d’une décennie, vit au rythme de ces nouveaux bombardements.

Agé de 41 ans, père de cinq enfants, Baha Abou Al-Ata avait rejoint les rangs du Jihad islamique dans les années 1990 et était son commandant pour le nord de Gaza.

Selon le chef de l’armée israélienne, Aviv Kochavi, Abou al-Ata «avait tenté par tous les moyens» de saboter une trêve entre Israël et le Hamas, en orchestrant notamment des tirs de roquettes vers Israël.

Jihad islamique et Hamas

Le Hamas et Israël se sont livré trois guerres dans l’enclave depuis 2008. Mais ce groupe, contrairement au Jihad islamique, avait approuvé une trêve négociée par l’entremise de l’ONU, de l’Egypte, pays frontalier de Gaza, et du Qatar, émirat du Golfe qui entretient à la fois des relations avec les groupes gazaouis et Israël.

Si l’armée israélienne tient le Hamas pour responsable de toutes les attaques depuis cette enclave, elle n’a officiellement visé pour l’instant que les positions du Jihad islamique, un élément clé qui n’a pas échappé à la presse locale.

«Pour la première fois dans l’ère récente, Israël a fait une distinction entre le Hamas et le Jihad islamique», a résumé mercredi l’influent commentateur politique Ben Caspit dans les pages du journal Maariv. «Israël dévie ainsi de son principe béton selon lequel le Hamas, en tant que pouvoir souverain à Gaza, doit payer le prix pour tout ce qui se passe à Gaza».

Pour tenter de freiner cette spirale de violence, l’émissaire de l’ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, est arrivé mercredi après-midi au Caire pour mener avec les Egyptiens --qui bénéficient d’une forte influence sur Gaza et de relations officielles avec Israël-- une médiation en vue d’une «désescalade urgente».