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Crime à Camp-de-Masque: elle avait lancé un appel de détresse à sa sœur aînée

11 novembre 2019, 19:30

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Crime à Camp-de-Masque: elle avait lancé un appel de détresse à sa sœur aînée

Avant d’être tuée par son ex-mari, Mamode Nubeebuccus, 28 ans, Ganeshwaree Buleeram, 24 ans et plus connue comme Sheena, avait appelé au secours sa sœur aînée, qu’elle surnommait Didi. «Didi, il me poursuit, il me fatigue. Parle-lui et dis-lui que je ne vais pas retourner avec lui», avait confié Sheena à sa sœur, âgée de 39 ans. Celle-ci confie avoir pris le numéro de Mamode Nubeeboccus pour lui parler. «Je lui ai dit de laisser ma sœur tranquille car elle n’a pas l’intention de retourner avec lui. Il m’a dit ‘OK’ après que je lui ai parlé.»

Des proches racontent que son ex-mari ne cessait de la harceler. Ils habitaient tous deux le village de Sébastopol. «Ce jour-là, il a suivi Sheena alors qu’elle se rendait à son travail. Il voulait l’empêcher de monter dans le transport venu la récupérer. Sheena a pu le repousser et elle est montée dans le véhicule.» Selon sa sœur, Sheena avait 18 ans quand elle s’est unie civilement à Mamode Nubeebuccus. Après des problèmes conjugaux, le couple avait divorcé et chacun avait refait sa vie de son côté. L’ex-mari aurait refait surface à plusieurs reprises pour demander à la jeune femme de retourner avec lui mais elle avait toujours refusé.

Après avoir terminé en juin des études en Health and Safety à l’université de Technologie, Sheena avait pris de l’emploi dans un hôtel comme Health and Safety Manager. «Elle était ambitieuse. Elle aspirait à faire un Master et n’était pas intéressée à retourner avec cet homme qui n’avait pas le droit de la tuer et de briser son avenir. On lui a infligé plus d’une dizaine de coups de couteau. Elle a dû souffrir énormément avant de mourir. Il faut que justice soit faite», martèle sa sœur. Cette habitante de Piton explique que la famille s’est mise à la recherche de Sheena en ne la voyant pas rentrer. «Je l’ai appelée plusieurs fois sur son portable. Elle n’a pas pris mes appels et après c’est l’homme qui a répondu. Il a dit qu’il la ramènerait dans un quart d’heure mais il n’est jamais venu. Je suis sortie de Piton pour la chercher avec mes proches», soupire-t-elle.

Crime maquillé en accident

Le corps sans vie de Sheena Buleeram a été retrouvé par des policiers en patrouille, vendredi soir. Ayant remarqué une voiture dans un champ de canne à Camp-de-Masque, ils ont interpellé l’homme qui se trouvait à proximité. Le suspect devait déclarer que sa petite amie qui conduisait la voiture avait eu un accident et s’était blessée. À son arrivée, le médecin du SAMU devait constater son décès. La thèse de l’accident n’étant plus plausible, Mamode Nubeebuccus, interrogé par la Criminal Investigation Division de Flacq, a alors avoué avoir agressé la victime avec un couteau, qui a été retrouvé. «Elle a reçu un message et j’ai pensé qu’elle avait un autre homme dans sa vie. Une dispute a alors éclaté.»

Le jour du drame, Mamode Nubeebuccus aurait attendu que Sheena Buleeram rentre du travail là où le véhicule de fonction la dépose d’habitude. Il l’aurait fait monter à bord de la voiture qu’il conduisait. Nous nous sommes rendus au domicile de ses proches, hier, pour recueillir une réaction mais il n’y avait personne. Il y a quelques semaines, il avait pris de l’emploi comme serveur à l’hôtel où travaillait Sheena.

Les funérailles de la jeune femme ont eu lieu aujourd’hui à 10 heures. L’autopsie pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du service médico-légal, a attribué son décès à une «stab wound to the heart». L’enquête est placée sous la supervision de l’assistant surintendant de police Babajee et de l’assistant commissaire de police Mannaram, Divisional Commander Eastern.