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Navin Ramgoolam: «Sir Hamid Moollan est ‘above politics’»

6 novembre 2019, 11:07

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Navin Ramgoolam: «Sir Hamid Moollan est ‘above politics’»

Des trois leaders de blocs principaux, seul Navin Ramgoolam, leader de l’Alliance Nationale, a accepté l’invitation de «l’express» en vue d’un entretien realisé au siege du journal, a Riche-Terre, hier. Nous vous proposons un extrait de cet entretien realisé par le journaliste Axcel Chenney, où Navin Ramgoolam révèle notamment le nom du futur président de la République, en cas de victoire. Il s’agit de sir Hamid Moollan.

Vous imaginez-vous en Premier ministre dans quelques jours ?
Je ne vais pas préjuger les résultats des élections mais c’est clair pour moi que nous allons vers une grande victoire. Je pense que oui, toutes les indications vont en ce sens.

Vos adversaires se servent toujours des images des billets qui tombent du coffre-fort. Pensez-vous que c’est un abcès qui a été crevé auprès de l’électorat, ou les gens se posent toujours des questions là-dessus ? 
Les gens doivent se demander si le PTr est le seul parti qui a besoin d’argent pour financer les élections. Kifer pann fouy kot bann-la, MSM, MMM ? Kifer zis kot mwa ? Tou eleksion fer ek donasion, tou dimounn koné. Zot in rod abat mwa politikman. Sé pa enn azar parski zot koné mo tousel lor simé Pravind Jugnauth. Zot pann rési.

Parlant de financement politique, si vous devenez Premier ministre, estce que l’argent ne sera plus gardé dans le coffre des leaders ? 
Actuellement, il n’y a aucune loi à Maurice qui interdit à une personne ou à un parti de garder de l’argent dans sa maison. Peut-être qu’on devrait revoir la loi. Moi, je comptais faire un trust pour le PTr après les élections (de 2014). Zot inn fer séki zot inn fer.

Compte tenu de tout l’acharnement contre votre personne, la campagne pour la reconquête du pouvoir n’aurait-elle pas été plus facile si vous n’étiez pas là ? 
Je ne veux pas faire mes propres éloges. Mais je pense que si je n’étais pas là, on n’aurait pas été à la même position. On aurait été beaucoup moins fort. Bizin éna enn leadership, enn dimounn ki éna konviksion, ki pa sédé lor so bann konviksion. […]

N’avez-vous pas commis une erreur stratégique en restant tranquille pendant quatre ans, en attendant que le MSM s’autodétruise ? Cela, suite à tous les scandales qu’a connus ce gouvernement, y compris l’affaire MedPoint. 
Mo ti trankil tousa létan-la avek bann zafer ki mo tiéna. Mais en septembre 2015, le PTr a commencé à faire des réunions et des meetings. On a sillonné les vingt circonscriptions. Et on a continué à garder le contact avec les gens. Mo pa krwar ki dimounn bizin vot nou par défo. Mwa mo pansé nou bizin mérité ki dimounn gagn nou konfians.

Vous aviez dit que vous iriez tout seul aux élections. Finalement vous êtes en alliance avec le PMSD. Dans tous ses congrès et meetings, Paul Bérenger affirme «lion inn rant anba lézél kok». Vos commentaires. 
C’est vrai que j’avais dit que le PTr allait partir seul aux élections. Mé kan monn get lé sirkonstans é manier ki bann Jugnauth pé fer kanpagn, la façon dont ils voulaient diviser la nation mauricienne, j’ai pensé que Maurice allait être en péril si jamais ils remportaient ces législatives, par malheur. Il fallait absolument empêcher les Jugnauth de retourner au pouvoir. Dans ce contexte, et avec l’évolution politique dont nous témoignons, j’ai décidé de faire une alliance avec le PMSD.

Vous aviez dit que seul, le PTr pouvait remporter les élections…
Le PTr est le seul parti qui peut remporter des sièges en ville comme dans les villages. Mais prend-on le risque de permettre à un regime aussi répressif, qui se sert de méthode fasciste, à retourner au pouvoir ? Ils sont prêts à tout.

Pravind Jugnauth, Paul Bérenger et vous-même avez démenti toute alliance postélectorale. Mais vous avancez aussi qu’un vote au MMM équivaut à un vote pour Pravind Jugnauth…
Seul, le MSM n’a aucune chance de remporter les élections. Ni le MMM aussi. Nous, le PTr-PMSD, pensons que nous allons remporter une large victoire. Cela ne nous pose pas de problème. Je ne crois pas qu’il y aura d’accord postélectoral, mais si jamais cela se produit, Pravind Jugnauth va faire toutes les concessions possibles avec le MMM, afin d’empêcher le PTr-PMSD de prendre le pouvoir.

Jusqu’à donner le poste de Premier ministre à Paul Bérenger ?
Oui. J’en suis sûr. Mais cette situation ne va pas se présenter. Il n’y aura pas de «hung parliament.»

Paul Bérenger a déclaré «mo fer enn diférans ant Ramgoolam ek PTr». N’avez-vous pas l’impression qu’il prépare l’opinion publique en vue d’une alliance PTr-MMM sans Ramgoolam ? 
Ou koné ki apel wishful thinking ? Ezaktéman, li pé révé. Péna okenn sitiasion kot PTr dan éleksion san mwa. Kestion-la pa mem pozé. Je ne veux pas préjuger des résultats des élections. Mais je suis certain que le PTr, sous mon leadership, va remporter la victoire. Sé la zizani. Bérenger pa anvi gagn enn leader osi for divan li, sa osi posib.

N’avez-vous pas peur qu’on achète des élus ? Par exemple, si le PMSD rejoint le MSM après les élections ? À quel point faites-vous confiance à votre équipe et le PMSD ? 
C’est totalement inacceptable, que dimounn sot baraz alé lorsque le peuple a fait un choix démocratique. Bizin dir pé grat lédo maler sa. Ki manier ou kapav aksepté enn éleksion apré gagn transfiz ? Dans le cas de Jim Seetaram, Mireille Martin et Pratibha Bholah, ils ont refusé d’accepter un coup d’État que voulait faire le président de la République d’alors (sir Anerood Jugnauth, NdlR).

Quelle est la différence entre «Navingate» et les autres «gates» révélés par notre confrère Top TV ?
«Navingate», ce sont des images truquées. Les faits ont été déformés. On a réalisé une fausse vidéo. Alors que «Serenitygate» ou «Maradivagate », ce sont les faits. Pravind Jugnauth comme Premier ministre et ministre des Finances, a amendé la loi afin de favoriser son beau-frère. Ça, c’est du vol.

Une annonce tant attendue : qui sera le président de la République en cas de victoire de l’Alliance Nationale ? 
J’ai bien réfléchi là-dessus. Je l’ai déjà dit dans le passé, le président de la République ne peut pas être n’importe qui. Ce n’est pas une question de faire plaisir ou une chose bassement «communale». Il nous faut un président de la République qui nous fait honneur. Ça doit être une personne qui comprend la Constitution. Quelqu’un qui se sert de ses pouvoirs limités pour faire les choses bien. J’ai choisi une personne qui, selon moi, fera l’unanimité. Il a une belle expérience de la vie et du monde légal. Il s’agit de sir Hamid Moollan. C’est quelqu’un qui est «above politics». Il est d’une brillance extraordinaire et il comprend les choses.

Vous vous dites convaincu d’une victoire de l’Alliance Nationale. Quels blocs seront deuxième et troisième ?
Tou lé dé pou bizin lager bien dir (l’Alliance Morisien et le MMM). Possiblement le MMM sera deuxième, mo pa kapav sir.