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Meetings nationaux: l’issue du vote dépend-elle des grands rassemblements ?

2 novembre 2019, 17:00

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Meetings nationaux: l’issue du vote dépend-elle des grands rassemblements ?

Ce dimanche, les trois principaux blocs organisent chacun un grand rassemblement. La guerre des foules pourrait surtout avoir un impact sur les (nombreux) électeurs indécis.

Comme cela a toujours été le cas et cette fois encore, les grands blocs politiques organisent leurs derniers grands rassemblements à quelques jours du scrutin. En effet, c’est trois jours avant le 7 novembre que se tiendront les grands meetings nationaux des principales formations.

L’Alliance Morisien organisera son grand rassemblement à la place du marché à Vacoas, dimanche. Le même jour, l’Alliance Nationale donne rendez-vous à ses partisans à la place de la gare à Quatre-Bornes, tandis que le MMM a choisi Port-Louis pour mobiliser ses troupes, devant la mairie.

Ces grands rassemblements sont-ils déterminants pour permettre aux électeurs de voir plus clair dans l’issue des élections ? «Oui», répondent Dharmanand Fokeer, Dharam Gokhool et Harish Boodhoo, trois anciens ministres que nous avons interrogés.

C’est surtout à partir des élections générales de décembre 1976 que la véritable guerre des foules a commencé. Face au PTr et ses alliés, c’est le MMM qui faisait bonne impression, se souvient Dharam Gokhool. Le MMM tenait son dernier grand rassemblement à la place Margéot, Rose-Hill, tandis que le PTr était dans la capitale. Le résultat a démontré que c’est le MMM qui est sorti vainqueur du scrutin, même s’il y a eu après une coalition post-électorale entre le PTr et le PMSD.

Pour les élections de juin 1982, il n’y avait pas photo entre le PTr-PMSD et le MMM-PSM. Le 6 juin 1982, plus de 100 000 Mauriciens s’étaient déplacés à la Place du Quai, à Port-Louis, pour l’ultime grand meeting de l’alliance MMM-PSM et l’issue du vote était déjà connue. «Certes, on ne s’attendait pas à un 60-0 !» affirme Dharam Gokhool.

Stratégie payante

Harish Boodhoo se souvient, lui, d’une stratégie qui s’est révélée payante pour l’alliance MSM-PTr-PMSD en 1983, face au MMM. «Après les grands meetings, il y avait quasiment une foule égale pour les Bleu-Blanc-Rouge et les Mauves. Mais à quelques jours du scrutin du 21 août, le MMM a fait un forcing pour enlever des sièges dans les circonscriptions de Curepipe-Midlands, Vacoas-Floréal et La Caverne-Phoenix. Un grand meeting du MMM était prévu à Curepipe Road. Or, j’ai organisé un grand rassemblement le même jour à côté du Collège Royal de Curepipe et l’alliance MSM-PTr-PMSD avait eu au moins deux fois plus de personnes à ce meeting que le MMM.»

Pour Dharmanand Fokeer, ce sont surtout les indécis qui peuvent être attirés et influencés par la guerre des foules. «Il y a de nombreux électeurs qui veulent toujours marcher avec la majorité. Une fois qu’ils estiment qu’un bloc a attiré le plus de personnes, ces indécis ont tendance à le rejoindre.»

Toutefois, il y a eu des cas où la tendance véhiculée par les grosses foules ne s’est pas reflétée dans les résultats. Un membre du PTr, qui a préféré garder l’anonymat, se souvient qu’en 2000, les Rouges avaient organisé un grand rassemblement. Celui-ci avait attiré une foule monstre à Quatre-Bornes, une semaine avant le scrutin. Avec une telle foule, le PTr semblait se diriger vers une grande victoire. Mais c’était sans compter avec l’alliance MSM-MMM, qui avait choisi un jour férié, trois ou quatre jours plus tard, pour faire une démonstration de force dans la capitale. Et les résultats avaient été nettement en faveur du MSM-MMM.