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Dans le désert d’Arabie, avec les traceurs du Dakar

24 octobre 2019, 17:25

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Dans le désert d’Arabie, avec les traceurs du Dakar

Dune après dune, cuvette après cuvette, les organisateurs du Dakar finalisent le parcours de l’édition 2020 : un travail long et minutieux pour l’équipe chargée des reconnaissances dans le désert d’Arabie saoudite, nouveau décor du célèbre rallye.

Equipé de sa lampe frontale, une tasse de maté à la main, Pablo Eli, 44 ans, s’installe à son bureau au milieu du désert. La nuit est tombée, Marcel et Stéphane mettent en route le groupe électrogène pour préparer le repas du soir et vérifier que les 4x4 n’ont pas subi de casse, pendant que Bruno et Jim installent le bivouac. Et c’est une deuxième journée de boulot qui commence pour Pablo, le responsable du road book.

Un à un, il reprend dans son cahier à spirales les petits schémas qu’il a dessinés au cours de la journée et qui doivent permettre aux concurrents du Dakar de ne pas se perdre dans l’immensité du désert et le dédale de dunes et de canyons qu’ils vont arpenter entre Jeddah et Ryad, du 5 au 17 janvier prochains.

«J’aime bien chercher le chemin et trouver de nouveaux endroits où faire passer la course, quand le mec finit la spéciale et me dit que c’était incroyable», explique l’Argentin à l’AFP devant des images satellites du parcours.

Chameaux et fennecs

Aux côtés de son pilote Martin, il a noté chaque cap à suivre et chaque point de passage. Il a également signalé les dangers à éviter: ici un trou caché, une bosse, un risque de compression... là des cailloux ou des arbustes peu visibles. Le tout schématisé avec des dessins, des flèches et des sigles.

«Ce n’est pas seulement faire un dessin, c’est savoir ce que tu y mets», précise-t-il. «Tu dois imaginer ce que va faire le concurrent, ce qu’il va voir, ce qu’il a besoin de savoir pour prendre une décision», poursuit Pablo Eli, déjà maître du road book en 2015 et 2016, lors d’éditions qui s’étaient déroulées chez lui en Amérique du Sud sur des pistes qu’il connaissait par coeur.

Cette année, c’est un nouveau territoire, l’Arabie saoudite, qui s’offre à lui. Après avoir parcouru l’Afrique et l’Amérique latine, le rallye s’est en effet expatrié au Moyen-Orient.

Désormais, on ne croise plus de lamas entre les dunes mais beaucoup de chameaux, et les condors ont laissé place aux fennecs. Pour Edo Mossi, qui a coordonné les reconnaissances, «c’est l’un des plus beaux déserts que j’aie vus. Du côté de la Mer rouge, on se croirait aux Maldives. Parfois ça ressemble au Maroc...»

C’est pas le Pérou

La course retrouve ainsi des décors qui devraient plaire aux nostalgiques des éditions africaines. «Ici, tout est plus grand. Quand tu trouves un endroit avec des dunes, c’est des dunes partout. Quand il y a un plateau, c’est un plateau de 50 km», explique Pablo. «Au Pérou par exemple, c’était beaucoup plus sinueux. Pour trouver des kilomètres de dunes, il fallait faire des tas de boucles. Ici, le parcours est linéaire, j’aime bien ça».

Mais tracer un parcours dans un pays inconnu n’est pas sans embûches. «C’est beaucoup plus difficile», reconnaît-il. «Hier on a suivi une mauvaise trace, on est arrivé en haut d’une montagne et on ne pouvait plus redescendre, on a dû faire demi-tour. Ça prend beaucoup plus de temps, tu dois faire plein d’allers-retours car on ne connaît pas l’endroit».

Après avoir signé un accord avec le royaume, le rallye devrait rester dans la région pour les cinq prochaines années au moins. «Ce sera peut-être plus facile les prochaines fois», veut croire Pablo.