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GE Belfort: oui massif des salariés à un plan sauvant 307 emplois

21 octobre 2019, 21:19

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GE Belfort: oui massif des salariés à un plan sauvant 307 emplois

Après des semaines d’âpres négociations sous le regard vigilant de Bercy, les salariés de General Electric (GE) à Belfort ont approuvé à une très large majorité lundi une nouvelle proposition de la direction prévoyant de ramener de 792 à 485 le nombre d’emplois supprimés par un plan social.

Cette proposition, approuvée dans la matinée lors d’un vote à main levée, exige, en contrepartie, un plan d’économies annuelles de 12 millions d’euros.

Vendredi, alors que les ateliers de production des turbines à gaz étaient bloqués depuis une dizaine de jours par des salariés, la direction de GE avait mis sur la table deux nouvelles options au plan social initialement annoncé le 28 mai: la première prévoyait de réduire de 111 les suppressions d’emplois, la seconde de 307, moyennant ce «plan de réductions de coûts et d’amélioration de la performance du site».

Selon ce deuxième scénario adopté lundi, l’effectif total du site de production des turbines à gaz de GE Belfort passera à 1.275 employés d’ici fin 2020.

«Nouveau projet»

Porte-parole de l’intersyndicale CFE-CGC/SUD, amputée depuis ce week-end de la CGT qui en a claqué la porte, Philippe Petitcolin s’est félicité du résultat du vote, un «large plébiscite des salariés présents» qui va permettre aux syndicats d’entrer en négociations avec la direction autour de la nouvelle mouture du plan social.

«L’avancée majeure, c’est qu’il y a un projet industriel qui va également être négocié d’ici à la fin de l’année», a-t-il souligné, insistant sur «l’objectif» qui est «d’avoir un maximum de départs non contraints».

Le projet industriel, qui redonnerait à Belfort un statut de centre mondial de décision de GE pour les turbines à gaz, sera discuté d’ici à la fin de l’année pour entrer en vigueur en juin 2020, a précisé M. Petitcolin.

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui a demandé à plusieurs reprises à GE de réduire son plan social, s’est «félicité» de la solution alternative négociée avec le concours de ses services et qui présente selon lui des «avancées majeures».

Le ministre a évoqué l’ouverture de discussions sur «un nouveau projet industriel (...) avec un certain nombre de décisions à effet immédiat» comme le «rapatriement de la production de certaines turbines depuis les États-Unis» mais aussi la «volonté de diversifier le site dans l’aéronautique», avec l’objectif de créer 200 emplois d’ici à 2023.

General Electric emploie quelque 4.300 salariés dans la Cité du Lion, dont 1.800 dans l’entité des turbines. Le groupe américain avait annoncé en mai un plan social prévoyant initialement la suppression de près de 1.050 postes en France, dont 792, principalement à Belfort.

«GE salue le vote des salariés», a indiqué dans un communiqué la direction, qui se félicite également du «déblocage des sites [voisins] de Belfort et de Bourogne», après la décision lundi après-midi de la CGT de lever son piquet de grève.

Samedi, quelque 2.600 manifestants, selon la préfecture, avaient battu le pavé à Belfort en soutien aux employés du site industriel. Dans les rangs des manifestants, des élus locaux, mais aussi le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui s’est abstenu de faire toute déclaration.

«Exploser en plein vol»

General Electric est «un fleuron de notre industrie nécessaire pour réaliser la transition énergétique que #Macron et ses amis ont abandonné», a-t-il toutefois tweeté.

Cette manifestation a aussi mis en lumière les dissensions au sein de l’intersyndicale : la CGT a refusé d’y prendre part, préférant rejoindre un piquet de grève devant l’usine et se désolidarisant de Sud et de la CFE-CGC, accusés par certains d’être des «vendus».

«La CGT a fait exploser en plein vol l’intersyndicale (...) Je pense que c’est une bonne chose qu’ils ne soient pas là ce (lundi) matin» lors du vote, a estimé Philippe Petitcolin.

La CGT entend mener des négociations séparées avec la direction, centrées sur le maintien des avantages sociaux. Selon M. Petitcolin, la direction aura ainsi «deux fronts à gérer» avec «deux négociations» et des concessions à faire «aux deux camps, «plutôt positif pour l’avenir des négociations».