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Angleterre: Manchester United en crise, tous coupables ?

19 octobre 2019, 19:47

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Angleterre: Manchester United en crise, tous coupables ?

Comme tout entraîneur, Ole Gunnar Solskjaer est un coupable idéal pour expliquer le début de saison médiocre de Manchester United, mais les responsabilités sont largement partagées et n’épargnent presque personne.

Aussi étrange que cela puisse paraître, Solskjaer affiche, après ses 29 premiers matches sur un banc de Premier League entre la saison dernière et ce début de saison, un meilleur bilan que Jürgen Klopp: 49 points pris contre 47 !

Le technicien allemand lui rend visite en leader dimanche avec Liverpool, pour le derby d’Angleterre, avec cette saison un bilan immaculé avant la 9e journée.

La grande majorité de ces points ont été pris en tant que coach intérimaire après le limogeage de Jose Mourinho. Mais depuis qu’il a été confirmé à ce poste, fin mars, son équipe n’a pris que 17 points en 16 matches de championnat.

«Je ne me raccroche pas à ce genre de statistiques», a balayé Solskjaer.

Solkjaer entraîneur marcherait-il sur les traces de Solkjaer «Super Sub» (super-remplaçant) quand il était joueur ? Diablement efficace en sortie de banc, mais irrémédiablement décevant sur la durée...

Actuellement 12e avec 9 points, Manchester avait démarré par un 4-0 flatteur face à Chelsea qui lançait le nouvel exercice sur de bonnes bases. La défaite (1-0) après une prestation particulièrement pauvre à Newcastle, avant la trêve, est plus représentative de l’état actuel de l’équipe.

- Une équipe en mutation -

Certes, le groupe n’a pas été épargné par les blessures à commencer par celles de Paul Pogba ou Anthony Martial, intéressants sur les premières journées.

Mais Manchester manque de tout: d’idée directrice dans le jeu, de combativité parfois et surtout de réalisme, à l’image des penalties ratés par Pogba et Rashford ou de la tête à six mètres non cadrée par Harry Maguire à 0-0 contre Newcastle.

Avec 9 buts marqués sur 110 tirs, les Red Devils ont un ratio effroyable. Seuls Southampton (8 buts en 107 tirs) et la lanterne rouge Watford (4 buts en 113 tirs) font pire.

Solskjaer, qui reste pour beaucoup de supporters le buteur décisif dans le temps additionnel contre le Bayern en finale de Ligue des Champions 1999, martèle qu’il travaille sur le long terme, que l’équipe est en mutation et qu’il a «un plan»...

Les joueurs arrivés cet été - Aaron Wan-Bissaka (21 ans) Daniel James (21 ans) et même Harry Maguire (26 ans), le tout pour 145 millions de livres (167 M EUR) - découvrent cette pression.

À l’instar de Chelsea, mais avec beaucoup moins de réussite, Solskjaer promeut des talents formés localement, comme le milieu Scott McTominay (22 ans) ou Mason Greenwood (18 ans) en attaque.

- Woodward plus critiqué que Solskjaer -

Un rajeunissement et un rafraîchissement de l’effectif qui induit forcément un peu de tâtonnement, mais il interroge aussi sur la stratégie et l’ambition d’un club dont le recrutement ne convainc personne.

ManU a laissé partir Romelu Lukaku, Alexis Sanchez, Ander Herrera, Chris Smalling, Matteo Darmian et Marouane Fellaini, des joueurs qui, sans appartenir au gratin mondial, rapportaient des points qui manquent aujourd’hui pour travailler dans le calme.

S’il est bien moins visible, le vice-président exécutif et véritable patron du club Ed Woodward focalise d’ailleurs bien plus les critiques que l’entraîneur.

«Les performances sportives n’ont pas vraiment d’importance sur nos résultats commerciaux», avait-il lâché lors d’une conférence téléphonique avec des investisseurs, laissant entendre que l’économique primait.

«Tout le monde à Manchester United est engagé dans la réussite de notre premier objectif qui est de gagner des trophées», a-t-il récemment dû rétro-pédaler.

«L’argent est là pour nous renforcer en janvier, cet été (prochain), et nous sommes en train de planifier, nous regardons, nous trouvons des cibles», a assuré jeudi Solskjaer, promettant cette fois des «joueurs confirmés».

À défaut de rêve, les supporters mancuniens aimeraient au moins s’enflammer de temps en temps.

Dès dimanche contre Liverpool? «C’est un match parfait pour les joueurs et pour les supporters», a clamé Solskjaer en conférence de presse, «une occasion d’entrer dans les livres d’histoire». En espérant que ce soit du côté des vainqueurs.