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Top 14: au Stade Français, sourires de façade avant le chantier ?

12 octobre 2019, 15:49

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Top 14: au Stade Français, sourires de façade avant le chantier ?

Le Stade Français n’est pas en crise ! Les joueurs comme l’entraîneur de la lanterne rouge du Top 14 l’assurent en choeur, mais les mauvais résultats mettent sous pression l’encadrement, après de nombreux chamboulements depuis deux ans.

Les temps de jeu s’enchaînent à Jean-Bouin vendredi, deux jours avant le match de la 7e journée contre Toulon. Du mouvement, des joueurs qui s’encouragent, avec l’ancien entraîneur des Springboks Heyneke Meyer attentif sur la pelouse synthétique installée cet été pour produire du beau jeu: une préparation en apparence normale.

«Le groupe vit très bien, on s’entend bien ensemble», assure Lucas Da Silva, 21 ans, première ligne et premier à se présenter devant la presse, vendredi. «On s’est dit ce qu’il fallait» après la gifle contre Castres le week-end dernier (46-16), abonde le demi de mêlée Arthur Coville, 21 ans dont trois au club. Deux joueurs symboles de la formation parisienne érigée en priorité.

Les rumeurs sur le départ de l’entraîneur ? «Je ne suis pas au courant», commence Arthur Coville. «C’est dans tous les journaux, mais nous on ne les lit pas.»

C’est pourtant bien l’institution Stade Français qui tangue, deuxième budget du Top 14 avec 35 millions d’euros, et pourtant dernier, avec une seule victoire en six journées.

«J’ai neuf joueurs à la Coupe du monde, des blessés et une équipe jeune», avance Heyneke Meyer, qui ne considère pas cela comme «une excuse». «Ce n’est pas une crise, j’ai connu pire», ajoute le Sud-Africain.

Le calendrier du club jusqu’à décembre peut aussi nourrir les espoirs d’un rebond: après Toulon, 6e, les Parisiens iront à Agen, accueilleront leur rivaux du Racing, puis se déplaceront à Brive, trois équipes actuellement entre la 9e et la 11e place.

Perte d’identité

Preuve du flottement, le propriétaire du club, l’homme d’affaires milliardaire Hans-Peter Wild, a confirmé son implication en endossant le rôle de président le 18 septembre après la démission d’Hubert Patricot.

D’autres changements dans l’organigramme du club sont annoncés, notamment l’arrivée de Thomas Lombard, qui a reconnu dimanche dans le Canal Rugby Club «des discussions», ou d’autres pistes menant à l’entraîneur néo-zélandais Vern Cotter, aujourd’hui à Montpellier ou un retour de l’ancien entraîneur Gonzalo Quesada, actuellement sous contrat avec la franchise des Jaguares en Argentine.

Depuis que le Suisse a repris le club en juin 2017 après une année marquée par l’échec de la fusion avec le Racing, les résultats n’ont pas été à la hauteur de son ambition et de ses investissements: 12e du Top 14 en mai 2018, 8e en mai 2019, et donc loin des phases finales.

Le club, qui a remporté son 14e titre de champion de France en 2015, a déjà traversé pareils soubresauts la saison dernière, malgré un début d’exercie bien mieux réussi (2e après 6 journées): en janvier, Robert Mohr, le directeur du développement sportif et l’entraîneur des «skills» Julien Dupuy, historique du club, ont été écartés après un conflit interne avec Heyneke Meyer.

Des joueurs cadres comme Djibril Camara ou Alexandre Flanquart, moins utilisés, n’entretenaient plus de bons rapports avec l’entraîneur et sont partis cet été, tout comme le capitaine Sergio Parisse, capitaine et autre figure légendaire du club, qui rejoindra Toulon après la Coupe du monde. De quoi alimenter la crainte de la perte d’identité du club, malgré l’arrivée de l’ancien talonneur et adjoint de Fabien Galthié, Fabrice Landreau, comme directeur sportif délégué en janvier.

«Il reste des anciens», assure Arthur Coville. «(L’ailier) Julien Arias est là pour le rappeler, (le troisième ligne) Antoine Burban est blessé mais il est toujours là, (le talonneur, lui aussi blessé) Rémi Bonfils, (le demi d’ouverture) Jules Plisson, (le centre) Jonathan Danty: eux ont vécu les grandes heures, ils ont brillé avec le Stade Français, ils ont la recette et sont là pour nous le rappeler.»