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Élections: les flops et les tops des promesses

5 octobre 2019, 19:15

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Élections: les flops et les tops des promesses

Les politiciens ont la fâcheuse manie de promettre monts et merveilles avant une joute électorale afin de récolter un maximum de votes. Mais ces engagements ne suffisent pas toujours à convaincre l’électorat. Retour sur des «grandes promesses» qui se sont concrétisées ou pas…

L’annonce du Premier ministre, Pravind Jugnauth, de doubler la pension de vieillesse pour que celle-ci atteigne Rs 13 500 en 2024 si son gouvernement est reconduit au pouvoir, mardi, est une de ces promesses électorales qui sont faites à la veille des élections générales. Mais, ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement prend un engagement ferme en faveur d’une mesure populaire dans le but de gagner des votes. Il est bon toutefois de rappeler que de telles annonces n’ont pas toujours été payantes.

«Souvent, ce sont les politiciens qui craignent une défaite qui annoncent de grandes promesses électorales», soutient l’observateur politique Dharam Gokhool. Selon lui, dans le passé, il y a bien eu de grandes annonces en vain. Car celles-ci n’ont pas empêché des partis politiques de mordre la poussière. L’ancien ministre Swaley Kasenally rejoint Dharam Gokhool dans sa réflexion. Il estime qu’une promesse électorale n’est pas une garantie de succès. Revenons donc sur les grandes promesses électorales depuis 1976.

1976 : Le 6 décembre, sir Seewoosagur Ramgoolam, lors d’une émission politique à la télévision, annonce la gratuité de l’éducation secondaire si son équipe est élue au scrutin fixé au 20 décembre. Résultat : le Parti travailliste (PTr) n’obtient que 25 sièges. Il est devancé par le Mouvement militant mauricien (MMM), qui remporte 30 sièges. Mais le PTr, grâce au soutien du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) (qui fait élire sept députés), dirige le pays et l’éducation devient gratuite pour les collégiens.

1982 : Après avoir dirigé le pays pendant cinq ans et demi, le PTr fixe les élections générales au 11 juin 1982. Le parti décide de créer 7 000 emplois. Mais à quelques jours des élections, le nombre d’emplois à pourvoir passe à 21 000. Rashid Imrith, jeune fonctionnaire qui travaille à la Rural Development Unit, est témoin du nombre de jeunes qui obtiennent un morceau de papier leur indiquant de se rendre sur un site, notamment à un centre social ou à un village hall, pour décrocher un emploi. Cependant, cela n’empêche pas le PTr de mordre la poussière aux élections. Une semaine plus tard, Paul Bérenger, ministre des Finances d’un gouvernement MMM - Parti socialiste mauricien annonce à la télévision que tous ces emplois sont supprimés.

1995 : Après 13 ans de règne en tant que Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, à la veille des élections de décembre 1995, annonce une majoration de 15 % à tous les fonctionnaires. Navin Ramgoolam, son challenger, le défie et lance : «Mwa ki pou la mwa ki pou peyé.» Mais une fois que le PTr- MMM a remporté les élections, il n’y a pas eu d’augmentation de 15 % aux fonctionnaires. Finalement, Rashid Imrith, président de la Fédération des syndicats du service civil, mène un combat et les employés de la fonction publique obtiennent trois increments.

2005 : Navin Ramgoolam, dans l’opposition, promet que s’il retourne au pouvoir, tous les élèves et étudiants voyageront gratuitement par autobus. C’est l’Alliance sociale, dirigée par le PTr, qui remporte les élections.

2014 : Avant les élections du 10 décembre, l’alliance Lepep, menée par sir Anerood Jugnauth, Rs 5 000 si elle sort vainqueur de cette joute électorale. Effectivement, le MSM-PMSD-Muvman Liberater inflige une sévère défaite au tandem Ramgoolam-Bérenger et quelques semaines après, cette alliance tient sa promesse électorale.