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Mondial-2019: Angleterre-Argentine, attention les dégâts

5 octobre 2019, 08:16

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Mondial-2019: Angleterre-Argentine, attention les dégâts

Ca va chauffer ! Entre l’Angleterre sûre d’elle et qui peut être la première nation à rallier les quarts de finale de la Coupe du monde, et l’Argentine au bord de l’élimination, le choc promet samedi (10h00 françaises) à Tokyo.

. L’Angleterre «sur un nuage»

«Tout le monde va bien, s’est bien entraîné. En forme, rapide, prêt à dégainer.» Eddie Jones a étalé sa confiance habituelle vendredi. «Nous ne sommes physiquement jamais aussi bien sentis. Ce matin, nous sommes sur un nuage.»

Du Jones dans le texte, mais comment l’Australien pourrait-il se cacher alors qu’il vient de récupérer son pilier gauche Mako Vunipola et son ailier ou arrière Jack Nowell, tous les deux enfin de retour de blessure?

L’Angleterre est au complet et fait peur à tous les postes, que ce soit au centre (Farrell, Tuilagi), en troisième (Billy Vunipola, Curry, Underhill) ou en deuxième ligne (Itoje). Et peut la première décrocher son billet pour les quarts de finale en cas de 3e succès en autant de matches après ceux, bonifiés, contre les Tonga (35-3) et les Etats-Unis (45-7).

Son calendrier est de surcroît idéal: ses deux derniers adversaires de poule, les Pumas puis la France, lui offrent sur le papier une opposition croissante avant les matches à élimination directe. Parfait pour savoir exactement de quel bois la Rose se chauffe. Comme le dit Jones dans une de ses savoureuses formules: «c’est un peu comme un sachet de thé... on ne peut pas savoir s’il est bon avant de l’avoir mis dans l’eau chaude.»

. L’Argentine prête à la guerre

«Samedi ce sera comme une guerre, c’est une finale pour nous.» Le terme utilisé par le talonneur Agustin Creevy a immanquablement fait penser au conflit militaire des îles Malouines entre les deux pays (1982). Mais plus qu’un archipel perdu dans l’Atlantique, c’est de points dont les Pumas ont besoin pour refaire le retard sur l’Angleterre et la France, contre qui ils ont échoué de peu (23-21).

«Ils auraient dû gagner contre la France», estime Jones. «Toutes les stats montrent qu’ils auraient dû gagner et ils ont eu une bonne victoire bonifiée sur les Tonga (28-12), qui n’est pas l’adversaire le plus facile non plus», souligne le sélectionneur anglais qui affirme avoir été «impressionné» par les Pumas.

Pour préparer ses joueurs au défi qui les attend, Mario Ledesma a utilisé un autre levier: la possibilité pour eux «d’écrire l’histoire des Pumas» face à une équipe «candidate au titre» et qui a des «ressources illimitées». Le sélectionneur argentin sait qu’une probable élimination l’attend en cas d’échec, ce qui marquerait une régression par rapport à 2015 où l’Argentine avait atteint les demi-finales.

. «Une bataille d’avants»

Le match se jouera d’abord devant, estime Creevy. «Ce sera une bataille d’avants. On doit gagner en mêlée, en touche, dans les mauls et les rucks», explique le talonneur, cadre des Pumas (34 ans, 87 sélections) mais qui sera remplaçant de Julian Montoya, déjà auteur de 4 essais dans ce Mondial.

C’est l’intensité mise dans les rucks qui a permis aux Pumas d’être en position de gagner le match face à la France. Jones le sait mais demande à ses troupes de faire preuve «d’intelligence» et de «contrôle émotionnel». «Quand on joue avec beaucoup de passion et de fierté», comme les Argentins, «cela a tendance à multiplier les forces et les faiblesses», prévient le technicien.

Derrière, pour Ledesma, l’une des clés du match sera «l’impulsion donnée par le jeu au pied» de pression et d’occupation, un domaine dans lequel les Anglais excellent. «Vous devez leur donner le moins d’espaces possible», a réclamé l’ancien talonneur, qui a pris une décision forte en écartant l’ouvreur Nicolas Sanchez, patron de l’équipe depuis 2012 mais décevant contre la France, au profit de Benjamin Urdapilleta. La guerre a un coût.