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Mondial de rugby: les frères Barrett, de la ferme familiale au rêve mondial

30 septembre 2019, 14:02

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Mondial de rugby: les frères Barrett, de la ferme familiale au rêve mondial

La légende raconte que lorsque Kevin Barrett, honnête joueur néo-zélandais, mit un terme à sa carrière, il déclara: «maintenant, je vais fabriquer quelques All Blacks». Quelques années plus tard, ses fils Beauden, Jordie et Scott débuteront ensemble un match de Coupe du monde, mercredi face au Canada.

«Je n’aurais jamais pensé qu’on puisse se retrouver là», raconte le deuxième ligne Scott Barrett, en se remémorant les matches endiablés de la fratrie (8 enfants) dans leur ferme de la province de Taranaki, sur l’île du Nord. Car l’histoire des frères Barrett est ancrée dans les racines rurales du rugby néo-zélandais.

«Dans le jardin derrière, on plaisantait et on disait par exemple «il a la victoire au bout du pied pour gagner la Coupe du monde». On s’inventait des scénarios et toutes ces plaisanteries, et là, il faut se pincer pour se dire qu’on y est», s’amusait la semaine dernière Scott, le colosse du trio, deuxième ligne (1,97 m, 111 kg) et déjà 32 sélections à 25 ans.

Vie à la ferme, rugby, école... La vie des frères Barrett a longtemps ressemblé à celle de milliers de petits Néo-Zélandais, jusqu’à ce que les parents décident en 2000 de partir pour l’Irlande, où le père, Kevin, ancien joueur de la province de Taranaki et des Hurricanes, a pris la tête d’une exploitation.

Première chez les All Blacks

Toute la famille s’installe en Europe et les garçons développent d’autres aptitudes, notamment sur le plan physique, en s’adonnant au sport local, le football gaélique.

Au retour en Nouvelle-Zélande, quelques années plus tard, ils reprennent leurs matches dans le jardin, poursuivent leur progression, jusqu’à enfiler ensemble le maillot des All Blacks lors de la large victoire face à la France (52-11) le 9 juin 2018 à Auckland.

Et mercredi, ils seront alignés ensemble pour la septième fois. Mais ce sera la première fois que trois frères représenteront les All Blacks lors d’un même match de Coupe du monde.

Ils imiteront ainsi les frères Vunipola (Elisi, Manu et Fe’ao) titulaires avec les Tonga face à l’Ecosse en 1995. Et les frères Pisi (Tusi, Ken et George) qui ont joué ensemble en 2015 avec les Samoa face à l’Afrique du Sud et l’Écosse, mais sans avoir débuté simultanément.

«En tant que frères et soeurs, en grandissant, chacun prend une voie différente mais c’est énorme de se retrouver ensemble et de réaliser le rêve qu’on partageait de jouer pour les All Blacks. Et bien sûr, il n’y a pas mieux qu’une Coupe du monde», souligne Beauden Barrett.

Beauden, le pionnier

Beauden, c’est «la» star. Il fut le premier à intégrer les All Blacks dès 2012. Champion du monde en 2015, il est, à 28 ans, le plus capé de la fratrie (79 sélections).

Sacré meilleur joueur du monde en 2016 et 2017 en tant que demi d’ouverture, Beauden a depuis été déplacé à l’arrière. Et Jordie, 22 ans, 12 sélections, le plus jeune du trio, le regarde avec des yeux ébahis.

«Hier, on était à l’aéroport, et tout le monde criait le nom de Beauden. Avec Scott, on s’est regardés comme pour dire «mais qu’est-ce qui se passe ?» mais je pense que c’est vraiment cool», raconte-t-il.

«Tout le monde dans l’équipe sait qu’il y a un peu d’attente autour de lui, mais cet engouement est plutôt sympa». Aligné à l’aile, Jordie admet qu’il ne peut appeler son ainé autrement que «Beaudy». «Il y aurait des répercussions si je l’appelais différemment». Sûrement quelques «calottes» dans le jardin, derrière la ferme, au pied du mont Taranaki...